Karim BERROUKA
ACTUSF
240pp - 13,00 €
Critique parue en octobre 2013 dans Bifrost n° 72
Les Ballons dirigeables rêvent-ils de poupées gonflables ?, titre qui n’est pas sans rappeler le roman de Philip K. Dick (Do Androïd Dreams of Electric Sheep ?/ Les Androï-des rêvent-ils de moutons électriques ?), regroupe dix nouvelles de Karim Berrouka, dont deux inédites. Malgré le titre, nulle trace ici de steampunk, de science-fiction ou d’un lien quelconque avec la technologie ; on ne trouvera dans cet ouvrage que du fantastique et une nouvelle post-apocalyptique teintée de fantômes (« Le Cirque des Ombres »). D’ailleurs, la sympathique couverture de Cesar Moreno représente la transformation hallucinée d’un homme mandaté par des stars du rock décédées pour faire revivre le genre dans « Concerto pour une résurrection ».
Premier reproche : il ne semble guère y avoir de cohérence interne, de fil conducteur dans cette succession de textes courts passant du coq-à-l’âne et plus difficilement de l’humour potache (« Jack et l’homme au chapeau », qui revisite le conte de « Jack et le haricot magique » avec force notes en bas de pages) à un ton nettement plus sérieux (« L’Histoire commence à Falloujah »). Si quelques nouvelles brillent d’une certaine audace, principalement dans la forme (« Eclairage sur un mythe urbain : la Dame Blanche dans toute sa confondante réalité » et ses trois histoires enchâssées), l’ensemble ne convainc guère.
D’un côté, l’absence de fil rouge, le manque d’homogénéité, le décalage entre le titre et le contenu déçoivent ; de l’autre, ce recueil contient quelques bons textes et permet de découvrir l’œuvre de Karim Berrouka et ses diverses facettes. Bilan mitigé, en somme.