Deuxième tome de la trilogie du « Rempart », Les Épreuves de Koli reprend quelques jours après la fin du Livre de Koli (cf. Bifrost n° 105). Dans une « Engleterre » post-apocalyptique où les arbres et les animaux sont devenus mortellement dangereux pour l’homme, Koli et ses alliées Ursula, Tasse et Monomo, la fille qui était également une tech dans un boitier, sont en route pour Londres et un mystérieux Signal prouvant que toute civilisation n’a pas entièrement disparu.
Toutefois, pour ne pas infliger un deuxième tome en forme d’aventures dans la Comté en attendant d’atteindre le Mordor, Mike Carey intercale à l’histoire de Koli celle de Toupie restée à Mythen-Croyd, qui dévoile ce qu’il s’est passé au sein du village d’origine de Koli depuis l’exil de celui-ci dans le premier tome et ses pérégrinations suivantes.
Une fois de plus, l’auteur sait tenir en haleine son lectorat avec des trouvailles intéressantes. Ses îles britanniques revues à la sauce Mad Max verdoyante sont particulièrement agréables à découvrir, et les pages se tournent toutes seules. Mais avouons-le de suite, la partie concernant Toupie, sa gestion de sa belle-famille et de l’épidémie qui ravage le village, n’est pas la plus palpitante qui soit. D’un côté, elle fait doublon avec l’histoire du volume précédent, jusque dans l’utilisation de tech interdite, et de l’autre – pour l’instant – le lien avec le récit principal, celui de Koli, reste plutôt ténu et sans véritable justification. Et du côté de Koli, justement ? Tasse s’apprivoise peu à peu, Ursula se découvre une très faible fibre maternelle, et Londres n’est toujours pas en vue. Et comme dans le tome précédent, le livre se termine sur un cliffhanger particulièrement frustrant si vous vous êtes attaché à la petite bande de personnages. Et sinon ? Voilà un autre livre à entrer dans la case « aussitôt lu, aussitôt oublié », mais qui vous aura agréablement occupé quelques heures.