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Les critiques de Bifrost

Les Larmes étaient leur pardon

Les Larmes étaient leur pardon

Marc VASSART
Le NAVIRE EN PLEINE VILLE
272pp - 17,00 €

Bifrost n° 49

Critique parue en janvier 2008 dans Bifrost n° 49

Marc Vassart, vétérinaire, défendeur inlassable de la biodiversité, est l’auteur de trois romans : La Peau du monde, Glace noire et Les Larmes étaient leur pardon. Glace noire se situe dans un futur relativement lointain, 2094, et Les Larmes étaient leur pardon dans un futur notablement plus proche où un échantillon de foie de dugong (sorte de vache marine) pourrait faire bondir en avant la recherche scientifique médicale, notamment celle qui tente de mettre au point un vaccin contre le Sida.

Seul problème : les dugongs ont disparu de la surface de la Terre, à moins qu’il n’en reste quelques-uns dans un des coins les plus dangereux du monde, le Timor oriental, qui fait partie de l’archipel indonésien.

En compagnie d’Amélie Mailer, qui pourrait être une écoterroriste, Chris (sorte d’Indiana Jones moderne) part en Indonésie, à la recherche des derniers dugongs. Ce qu’il ignore, c’est que des hommes capables de tuer de sang-froid ont été lancés à ses trousses, car la découverte d’un vaccin contre le sida n’a pas de prix (bruits de tiroir-caisse comme dans la chanson « Money » de Pink Floyd).

Les Larmes étaient leur pardon est un très bon livre jeunesse (à réserver toutefois aux plus de douze ans — il y a un meurtre, des références difficiles, une scène de torture). Une belle aventure riche en beautés et en émotions fortes. Histoire de pinailler, je ferais juste remarquer que les pages 23-28, moralisatrices, ne servent à rien, pis, fragilisent l’ensemble et que certains détails de science-fiction, relatifs aux créatures réalisées par manipulations génétiques, ne « marchent » pas. Quant à la scène du rachat des singes, elle nous rappelle un peu trop violemment que nous sommes dans un livre jeunesse, donc relativement « léger ». Pour le reste, il s’agit d’un ouvrage remarquablement bien écrit, plein d’aventure, de politique pas trop nunuche et d’écologie plus « réaliste » qu’« idéaliste ». Une littérature engagée, posée, qui, en évitant (presque tous) les poncifs, fait du bien.

Thomas DAY

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