Fabien CLAVEL
MNÉMOS
416pp - 19,50 €
Critique parue en juillet 2004 dans Bifrost n° 35
Petit préambule sans doute nécessaire : je n'ai rien contre la fantasy humoristique, bien au contraire, d'ailleurs là, tel que vous me lisez, je sors tout juste d'une cure de Terry Pratchett qui m'a fait un bien fou… Sauf qu'ici, après m'être évadé (tel Monte-Cristo) de la lecture d'abord attentive, puis moins, des Légions Dangereuses de Fabien Clavel, je suis pour le moins consterné, passablement énervé et tout à fait décidé à déconseiller ce livre à mes proches, à mes moins proches, aux gens que je croise dans le métro et aux lecteurs de ma revue préférée, Asphodale, Faëries, Bifrost.
Pour ce qui est de l'histoire, c'est simple et simpliste… le dieu Quitiane a disparu et chacun des autres dieux envoie son champion à sa recherche, dont l'affligeant Zarvax, « le plus grand magicien du monde » (et ta sœur ? elle suce Merlin ?) ; oups !, au temps pour moi, l'éditeur a fait, entre autres conneries, une faute de frappe, il convient de lire non pas « le plus grand », mais bien le plus « gland ». Car rien ne manque à cette bouse de plus de 400 pages (en bifrostien courant, « bouse » signifie « livre à ne pas acheter, ni emprunter, ni toucher par inadvertance » 1) : des dieux, des magiciens, des voleurs, une princesse à la con… Pratchett devrait sérieusement songer à faire un procès — gageons néanmoins qu'il perdrait, vu que ses livres sont marrants alors que celui de Clavel est prépubère, affligeant, aussi réjouissant qu'un discours d'Ariel Sharon traduit en palestinien ou la scène de l'extincteur dans Irréversible. Si vous voulez de la fantasy et si vous voulez vous marrer, lisez plutôt : Blanche-Neige et les lance-missiles de Catherine Dufour, la trilogie de Barry Hughart chez « Lunes d'encre », ou n'importe quel opus du « Disque-Monde ».
Cid « very dangerous » Vicious
Notes :
Concède, ami lecteur, que « bouse » est un rien plus concis. [NDCV]