Edmond HAMILTON, Thomas DAY, Pierre-Paul DURASTANTI
FOLIO
640pp - 11,00 €
Critique parue en mai 2000 dans Bifrost n° 18
Edmond Hamilton est surtout connu pour Les Rois des étoiles, un space opera flamboyant datant de 1949 que l'on peut sans hésiter qualifier de classique de la S-F. La présente trilogie ici réunie en un volume, écrite à la fin des années 60, met en scène Morgan Chane, un enfant terrien élevé sur la planète des Loups des étoiles, de redoutables pirates galactiques. Pourchassé par ceux-ci parce qu'il a tué l'un d'eux, il est recueilli par un groupe de mercenaires en compagnie de qui — et notamment de leur chef, John Dilullo — il va vivre trois aventures dans la grande tradition du genre. Que le but de la quête soit une arme fabuleuse, un mode de transport révolutionnaire ou, tout simplement, un bijou merveilleux, il est avant tout prétexte à des aventures endiablées, pleines de bruit et de fureur, où le souffle épique de l'auteur entretient sans peine la suspension de l'incrédulité chère à la S-F en dépit de quelques approximations sur le plan scientifique. De plus, Hamilton trouve le moyen de coller à l'actualité sans en avoir l'air. Ainsi, l'Errance libre, que l'on découvre dans Les Mondes interdits, fait irrésistiblement penser, jusque et y compris dans les motifs employés par Chane pour la condamner, à une métaphore du voyage psychédélique. Et l'on ne sera pas surpris que cette inscription dans une réalité contemporaine de cette écriture fasse de ce titre le meilleur et le plus profond de la trilogie, puisque toute bonne S-F ne parle que du présent.