Isabelle BALLESTER, André-François RUAUD, Hervé JUBERT, Bram STOKER
LES MOUTONS ÉLECTRIQUES
256pp - 23,00 €
Depuis 2005, « La Bibliothèque Rouge » propose de découvrir les biographies « imaginaires » des grands héros des littératures de genre : Sherlock Holmes, Maigret, Harry Potter… ou même Cthulhu ! Dracula, LE vampire le plus connu, avait forcément sa place dans la collection. L’ouvrage d’André-François Ruaud et d’Isabelle Ballester est organisé en trois parties.
La première, de loin la plus longue, présente l’histoire du vampirisme, des mythes antiques à l’époque des Lumières en passant par les superstitions médiévales. Elle revient bien sûr en détail sur l’histoire de Vlad Tepes, le vrai Dracula, voïvode qui régna aux marges du royaume de Hongrie et de l’Empire Ottoman à la fin du Moyen Age. Elle évoque aussi d’autres cas connus comme la fameuse « comtesse sanglante », la Hongroise Erzsébet Bàthory. Avec le début du roman gothique, la charnière des XVIIIe et XIXe siècles voit les vampires devenir des archétypes littéraires. On croise alors les personnalités de Lord Byron, du couple Shelley ou de Théophile Gauthier. Puis l’imaginaire reprend ses droits lorsque les auteurs s’emparent du roman de Bram Stoker, mais aussi des écrits « apocryphes » de Barbara Hambly et de Fred Saberhagen (dont la plupart étaient disponibles dans la collection « Terreur » aux éditions Pocket) pour écrire la biographie de Dracula à partir de la fin de l’époque victorienne. On peut toutefois s’étonner de leur utilisation du roman d’Elizabeth Kostova, L’Historienne et Drakula, dont le récit semble pour le moins confus. Erudite et passionnante (malgré quelques digressions, disons… surprenantes), pleine de pistes de lectures, cette biographie d’un vampire tient ses promesses.
La deuxième et la troisième partie de l’ouvrage sont plus anecdotiques. En effet, la chronologie d’une soixantaine de pages (qui reprend principalement des éléments déjà cités, en y intégrant le déroulement quasi-quotidien du roman de Stoker !) ne remplace pas un index qui aurait été plus utile. Un très court article d’Hervé Jubert clôt le volume, en décrivant en trois pages seulement la série d’uchronies vampiriques de Kim Newman (cf. ci-avant). De quoi laisser sur sa faim le lecteur qui voudrait en savoir plus…
Malgré ces quelques réserves, cette « Bibliothèque Rouge », riche d’une iconographie élégante (marque distinctive de la collection qui lui fait écrin), intéressera les amateurs de vampires, en leur proposant notamment de nombreuses pistes de lecture.