Pierre PELOT
FLEUVE NOIR
224pp - 5,34 €
Critique parue en mars 1999 dans Bifrost n° 12
Balancer le Christ à la flotte. Dans les bayous, en Louisiane, Voir sa tête couronnée d'épines gobée comme un gros bonbon par les alligators du cru, ça vous inspire ? Si oui, il va vous falloir lire ce petit roman de Pierre Pelot qui fait suite au Chant de l'homme mort, naguère paru dans la collection « Aventures et mystères » (même éditeur).
D'enlèvements en détentions, de détentions en évasions, de séparations en retrouvailles, il vous faudra suivre Matt Garden et sa nièce, Nadia, sur la piste du Graal qui, du fief cathare de Montségur aux bayous du pays Cajun, est semée de nombre d'embûches. Piste qui mène au père de l'un, oncle de l'autre, chasseur de trésor qui a exhumé celui des Templiers sous la forme d'une momie christique — fausse au demeurant — et n'a rien d'une sinécure. L'Organisation Mondiale de Protection du Mensonge étant prête à tout afin que ne soit pas révélé, et encore moins prouvé, que ce brave Jésus ne mourût pas le moins du monde sur la croix mais en France après avoir assuré sa descendance. Un petit coup de pouce des Enfants du Graal, ces authentiques descendants du fils de Dieu, ne sera pas de trop pour arracher les héros à un sort funeste...
Sur ce thème pour le moins iconoclaste, Pierre Pelot brosse un sympathique roman d'aventures et d'actions. Les Pirates du Graal n'a bien évidemment rien d'un livre : ambitieux ; c'est juste un bon petit moment de détente. Si ce n'est pas un impérissable Fleuve Noir, il faut néanmoins reconnaître à Pierre Pelot le talent de produire ici un œuvre alimentaire sans se foutre du monde ni sombrer dans la médiocrité, assumant son statut d'écrivain populaire et professionnel.
C'est supérieur à une bonne part de la collection. De la littérature de quai de gare, certes, mais en première classe.