Dans un monde submergé par l'Ecryme, une mort liquide, le couple Kechelev mène un combat révolutionnaire contre le régime en place. Mais le Lysandlr, le dirigeable qui transportait leur matériel illégal, vient de s'écraser. Louise, leur fille, est seule susceptible d'aller chercher cette cargaison tombée aux mains d'un dirigeant local. Avocate-duelliste de formation, elle prend la route, un cheminement qui lui dévoilera quelques-uns des mystères de l'Ecryme…
Mathieu Gaborit, qui jusqu'ici s'était cantonné dans le domaine de la Fantasy (cycles des Crépusculaires et d'Abyme, toujours chez Mnémos) nous livre donc, avec Les Rives d'Antipolie, son premier roman de Science-Fiction. Et force nous est donnée de constater que pour un coup d'essai, voici qui est plus que prometteur. En effet on ne se lasse pas de naviguer dans cette Europe déchirée, de découvrir comment la catastrophe de l'Ecryme influe tant sur les protagonistes que sur la technologie (très baroque). Le tout prenant place dans un univers pas fondamentalement novateur mais ne manquant pas d'intérêt (à mi-chemin entre Russie communiste décadente et société de survivance post-apocalyptique, c'est dire…), un monde déchiré vu au travers de personnages à la psychologie remarquablement affinée. L'occasion de découvrir un univers complexe, combinaison de politique et de corps de métiers érigés au rang de castes (peut-être un héritage de ces univers de Fantasy familiers à l'auteur).
Le premier texte d'une série intitulée Bohème ainsi que le premier volume de la collection Mnémos à paraître sous le label Science-Fiction (enfin…), un premier volet sans doute pas révolutionnaire mais qui a le mérite de nous faire languir d'une suite.