Terry PRATCHETT
J'AI LU
152pp - 3,70 €
Critique parue en février 1997 dans Bifrost n° 4
« Quand les gens doivent affronter un grand nombre de problèmes et qu'ils ne savent pas quoi faire, il y a toujours quelqu'un qui est prêt à raconter n'importe quoi, simplement pour obtenir le pouvoir… »
En avant pour la suite de l'hilarant Camionneurs traduit en mai dernier…
Masklinn et sa clique d'éphémères humains se sont réfugiés dans une carrière abandonnée. Non seulement l'Hiver approche, mais les Grands viennent en plus rouvrir les lieux. Malheureusement, Masklinn le fonceur n'est plus là pour guider les masses : lui et Gurder, le successeur de l'abbé, ont découvert dans un journal qu'Arnold frères, le Créateur du Grand Magasin, existait encore en la personne de « Richard Arnold Quadragénaire » — et se sont mis en route pour le rencontrer. Tandis que la panique gagne les rangs des gnomes une nouvelle fois menacés d'expulsion, Grimma, la compagne de Masklinn, propose, objecte et tempête. Rien à faire, c'est Nisodème, le remplaçant de l'abbé Gurder, que l'on écoute. Or, pour lui, l'essentiel est de restaurer le culte d'Arnold frères et reconstruire le Grand Magasin. Sinon…
Moins d'action et moins de rythme, mais toujours autant de sagesse bonhomme pour ce second volet de la trilogie. Il y a pourtant de la redite dans l'air quand à nouveau les Grands débarquent et que, par deux fois, les gnomes recourent au vol de véhicule. Côté némésis, Nisodème reste plutôt inoffensif dans son genre : pas très malin, ni féroce, et plutôt naïf Ce qui n’empêche pas Pratchett d'aller plus loin dans l'analyse des problèmes de commandement et de pouvoir (autrement dit la gestion des personnes), ce qui, lorsqu'on a été soi-même confronté à des problèmes du genre de ceux qu'affrontent Grimma, est intéressant à suivre. En fait, le plus spectaculaire se passe ailleurs que dans la carrière et fera l'objet du troisième tome : de toute évidence, Masklin et Gurder sont bien partis pour prendre l'avion et détourner une navette spatiale