Hasard du calendrier, c’est à une semaine d’intervalle en octobre 2019 que sont sortis deux essais consacrés aux villes dans les littératures de l’imaginaire : Station Metropolis direction Coruscant d’Alain Musset aux éditions du Bélial’, évoqué plus haut, et le présent ouvrage. Urbanisme et littératures de l’imaginaire se nourrissent mutuellement, et y dédier un ou plusieurs ouvrages suffirait à peine à épuiser le sujet.
Au fil d’articles de longueur variable, Darran Anderson promène son lecteur à travers les époques, à travers villes réelles et villes imaginaires – on y visite aussi bien Metropolis que Gotham, les mystérieuses mythiques cités d’or que Germania… On y croise Marco Polo aussi bien qu’Albert Speer, Le Corbusier ou Fritz Lang dans leurs rêves ou leurs accomplissements. Si la première moitié du livre s’intéresse surtout aux villes existantes, présentes comme passées, la seconde moitié rassure : le jeune auteur connait son bréviaire de la SF sur le bout des doigts… mais ne peut s’empêcher de faire étalage de sa science (fiction) au gré de notes de bas de page un brin envahissantes. En fin de compte, Les Villes imaginaires s’avère d’une lecture plaisante mais très, trop fourre-tout : Darran Anderson nous propose un livre aussi érudit que déstructuré, qui convient mieux au picorage qu’à une lecture au long cours. On referme ainsi cette somme épaisse avec le sentiment d’avoir entraperçu moult choses merveilleuses ou bien effroyables au fil de cette balade urbaine, mais en étant bien en peine de dire quoi précisément.