Larry CORREIA
L'ATALANTE
480pp - 24,50 €
Critique parue en octobre 2013 dans Bifrost n° 72
Des flingues, des rebondissements, de la magie et des super-héros… Malédiction est la digne suite de Magie Brute.
L’action se déroule quelques temps après les évènements du premier opus. Les relations entre « actifs » et « normaux » sont déjà tendues quand un « actif » tente d’assassiner le président Roosevelt. Faye subit la suspicion des anciens du Grimnoir qui craignent que son immense pouvoir ne soit une malédiction. Et Jake Sullivan se retrouve au téléphone avec le fantôme du président à propos d’une entité qui menace le Pouvoir.
Plus dense et plus sombre que Magie Brute, Malédiction contient toutefois les mêmes ingrédients et souffre des mêmes défauts. L’écriture vivante, très visuelle, les personnages plus fouillés surprendront agréablement le lecteur. Les exergues en début de chapitres, assez croustillants, facilitent l’immersion dans l’univers créé par Larry Correia. A la lecture, on ne peut s’empêcher de penser aux X-Men et à la série Civil Wars (même si cette référence sera probablement plus développée dans le tome 3). Le livre se dévore avec un plaisir certain, jusqu’aux cent dernières pages. Magie Brute se finissait par un long tunnel indigeste de combats et de morts. Ici, même souci. Après un début plutôt lent, le dernier quart du livre s’emballe dans un assaut interminable suivi d’un combat homérique contre un dieu démon. Ça tire à tout va, ça explose de tous les côtés, ça saigne, ça jure, etc. Les héros ne semblent ni s’en lasser ni être choqués ou impressionnés par le nombre de morts. C’est long et pénible.
Malédiction n’est sûrement pas le roman de l’année. Plutôt le genre de bouquin vite lu et vite oublié, avec lequel on passe un agréable moment malgré une fin un tantinet laborieuse. Espérons que l’auteur saura corriger le tir pour le troisième épisode.