La Terre et Mars sont en guerre. Une guerre de religion qui oppose la très rigoriste et hégémonique Eglise de Sol III et les sages martiens du Néo-Perfectisme. C'est dans cet univers qu'un homme, Jaufré Faydit, recueille sur Terre, après un combat de rue organisé, une jeune femme nommée Sieglinde. Il découvre que celle-ci est une Martienne, adepte de la sagesse Néo-Perfectiste, qui a fui son monde jusque sur Terre. Elle va s'avérer utile pour qu'il puisse mener à bien sa mission. Laquelle demeure bien mystérieuse : on ne sait pas bien quel est le but de Faydit, ni quel est son employeur. Ni d'ailleurs qui il est, certains indices laissant à penser qu'il n'est pas tout à fait celui qu'il prétend être au départ. Ensemble, Jaufré et Sieglinde vont aller sur Mars, où l'aventure ne fait que commencer. Et ils se retrouvent en plein cœur de la guerre entre Terriens et Martiens, à mesure que les origines et les desseins des uns et des autres se révèlent au grand jour…
Mars Heretica marque le passage de Claire et Robert Belmas au roman, après les nouvelles publiées ici et là, puis réunies en partie dans le « fix-up » Chroniques des Terres Mortes. Peut-on parler de tentative réussie ? Pas vraiment. En effet, si le style est assuré, efficace et sans fioriture, si l'intrigue progresse de manière satisfaisante, alternant scènes d'action et révélations, le roman laisse une impression mitigée. La faute sans doute au caractère quelque peu artificiel du roman. On ne croit pas vraiment aux personnages — notamment aux personnages principaux — et la mise en scène sent un peu trop le carton-pâte. Bien sûr, il s'agit là d'un roman de pure action, ainsi l'ont voulu les deux auteurs qui n'en font pas mystère (comme le prouve la dédicace à Stefan Wul, B.R. Bruss, F. Richard-Bessière et Julia Verlanger). Mais à trop vouloir insister sur le caractère « pif-paf » et le rythme effréné des péripéties, les auteurs en oublient quelque peu de camper des personnages ayant une vraie épaisseur. De telle sorte que l'on finit par s'ennuyer, ce qui est bien le comble pour un roman de ce type. Bref, un livre maîtrisé mais qui manque paradoxalement de souffle, malgré le caractère trépidant de son intrigue. Bof.