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Les critiques de Bifrost

Merlin l'Ange Chanteur

Merlin l'Ange Chanteur

Catherine DUFOUR
NESTIVEQNEN
256pp - 14,90 €

Bifrost n° 31

Critique parue en juillet 2003 dans Bifrost n° 31

Résumer un tel livre ? Désolé, mais non. Trop compliqué. Lisez-le, plutôt.

Hein ? Bon, OK, quelques indications : sachez qu'on y parle entre autres d'un Archange, qui a besoin de la Foi la plus pure pour survivre. Tous les moyens lui sont ainsi bons pour susciter un motif de croyance dans les âmes des pêcheurs (et des autres). Comme il est de plus immortel, il va traverser les époques, depuis les Chevaliers de la Table Ronde (où il devient le Merlin du titre) jusqu'à notre futur, en passant par la Révolution française et les années sida. Entre-temps, la soif de sang est venue prêter main forte à la soif de Foi.

Ça vous suffit ? Non ! ? Encore d'autres éléments ? Bon : l'Archange se voit adjoindre un Angelot qui fera office de bonne conscience ; on y croise des rois ou des papes « plus égocentriques qu'une toupie », un écrivain célèbre, mais moins que la créature qu'il a créée, des fées sorties tout droit des tomes précédents de la série… Bref, une distribution de premier plan !

Après Blanche Neige et les lance-missiles et L'Ivresse des providers, Merlin l'Ange Chanteur est le troisième roman de la saga « Quand les dieux buvaient ». On retrouve ce qui a fait le succès des premiers tomes : des tonnes de jeux de mots, des personnages hauts en couleur, une écriture dense (trop ?) marquée par un style fait tout à la fois de tournures ancestrales et de modernismes. Mais l'humour omniprésent ne saurait étouffer le message de Catherine Dufour, la charge frontale contre la religion, prétexte à de nombreux massacres depuis le début de l'humanité. Le vampirisme « physique » des personnages rejoint celui, plus intellectuel, de certains qui s'érigent en maîtres à penser et à exister. L'horreur vient ici en contrepoint de l'humour : l'auteur est par exemple capable de nous faire rire de ses bons mots puis, à la ligne suivante, de nous glacer d'effroi à la description d'un bébé en train d'agoniser ou d'une cité dévastée par la peste.

Mais cessons là toute tentative d'analyse, courez plutôt lire ce livre : l'Ange y chante assez juste.

Bruno PARA

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