Le postulat de départ de Mother Code, très proche de la série Raised by Wolves, est intéressant. Des robots peuvent-ils mettre au monde et élever des enfants tout en faisant que lesdits enfants restent humains ? De plus, même si Carole Stivers a dû l’écrire avant la pandémie actuelle, l’autrice, biochimiste de formation, imagine un monde où les États-Unis perdent le contrôle d’une arme biologique lâchée en Afghanistan qui détruit le monde dans une épidémie de cancers du poumon foudroyante. Dès lors, les recherches s’orientent vers deux solutions : un vaccin reprogrammant génétiquement les humains à prendre régulièrement par inhalateur, et le projet Code Mère (d’où le titre) dont la cinquième génération prévoit de confier la survie de la race humaine à une cinquantaine de gros drones ailés. Sauf que rien ne se passe comme prévu.
Et le lecteur dans tout ça ? Il se retrouve dans un roman oscillant entre la pure SF avec une belle dose de « technoblabla » pour faire sérieux, le post-apocalyptique au ton très young adult, voire jeunesse, aux rebondissements incessants, et un beau mélodrame à la sauce états-unienne riche d’un nombre incroyable de coïncidences par chapitre. Heureusement, l’ouvrage se lit vite et vous occupera l’esprit quelques heures. Mais il ne marquera ni le genre ni vos mémoires. En quatrième de couverture, l’éditeur précise que Steven Spielberg a prévu de l’adapter au cinéma : c’est un indice important sur la qualité du texte. Gageons que le film jouera plus la carte nostalgico-sirupeuse d’un ET ou d’un Ready Player One, que celle d’une certaine critique sociale et de la terreur du premier Les Dents de la Mer.