Robert Westall – Les Éditions du Typhon, coll. « Les Hallucinés » – novembre 2023 (réédition d’un court roman paru initialement sous le titreLe Maléfice de Muncasterchez Hachette Jeunesse – traduction inédite de l’anglais [UK] par Benjamin Kuntzer – 144 pp. semi-poche 17,90 € quand même !)
Joe est cordiste : un artisan-maçon qui intervient sur des ouvrages difficiles d’accès (cheminées d’usines, tours…) en utilisant des techniques empruntées à l’alpinisme. Avec son collègue Billy, il est missionné pour des travaux de réfection sur les tours de la cathédrale de Muncaster (ne cherchez pas le diocèse de Muncaster, il n’existe pas ; par contre, dans le nord-ouest de l’Angleterre se trouve un château de Muncaster ayant la réputation d’être hanté…). Très vite, à soixante mètres au-dessus du vide, Joe découvre une gargouille qui semble dotée de pouvoirs surnaturels. Petit à petit, le cordiste comprend que cette créature réclame un sacrifice, et que sa famille est menacée.
Robert Westall a commencé à écrire pour les enfants, mais après la mort de son fils, ses textes ont évolué vers davantage de noirceur. Cette tragédie personnelle transparaît dans Muncaster : le narrateur entretient une relation très forte avec son jeune fils et celui-ci, comme d’autres enfants, devient la cible de la gargouille maléfique.
Ce roman est initialement paru dans une collection jeunesse, on ne s’étonnera donc pas que l’histoire, classique, se déroule sans beaucoup de surprises. Malgré ce défaut et une écriture assez lisse, Muncaster est un court roman qui se lit avec intérêt. Le narrateur s’avère un personnage touchant dans sa simplicité, et on découvre le monde des cordistes, ces artisans amoureux des belles pierres qui défient la gravité. Une curiosité pour les curieux.