Contactée par les Tombés du Ciel de Belleville de Partout, rescapés des émigrés planqués dans les trains d'atterrissage des avions, Nausicaa, parce qu'elle a la capacité à « ne pas être là », doit voler un chargement de lingots d'or. Dans ce futur proche où les laissés-pour-compte se multiplient, elle entre en contact avec leur prophète, Personne, sur le plus gros tas d'ordures de la planète. La technologie qui permet aux puissants de dominer le monde est aussi leur point faible : il suffit de s'attaquer aux vecteurs de communication, à commencer par la télé, pour s'attaquer à la société du profit.
Contestataire, antilibéral, ce récit plutôt décousu accumule les diatribes contre l'économie libérale sans émouvoir ni interpeller une seule seconde, simplement parce qu'il manque une histoire qui donnerait envie de s'intéresser au message. Quadruppani emprunte au réel de nombreuses citations, dans un pot-pourri qui ne fait que souligner les manques de son texte. L'écriture, malgré quelques belles trouvailles cachées derrière des métaphores abusives, est elle aussi excessive, survoltée, outrée. Ce fatras découle peut-être de bonnes intentions (il a été inspiré par les mouvements de contestations accompagnant la dernière réunion du G8), mais on se dit que, pour sa première incursion en S-F, Quadruppani aurait mieux fait de rester au polar. On passe, et vite.