Dans les coulisses du Père Noël :
En 2015, le Père Noël a commencé sa tournée dès le mois de juin. Malgré ces temps moroses de crise économique, le vieil homme à la blanche barbe, sans doute déguisé en civil plus jeune pour l’occasion, a préparé la chose avec soin en ne laissant rien au hasard, surtout pas le financement. C’est ainsi que, dès mars 2015, les internautes purent découvrir une nouvelle campagne de financement participatif, ou crowdfunding, destinée à récolter les fonds nécessaires à l’édition de Philip K. Dick : simulacres et illusions, décrite comme une « monographie sur l’un des écrivains les plus importants du XXe siècle ». Un mois plus tard, l’affaire était bouclée et le budget collecté égal à plus de trois cents pour cent de l’objectif initial. Autant dire que Noël s’annonçait d’ores et déjà grandiose en avril.
Sur le catalogue du père Noël :
Vu le succès du financement, le lecteur aura droit, à un prix modique pour l’époque, à un luxueux ouvrage de 400 pages avec couverture cartonnée et toilée, un signet doré et une jaquette aussi étonnante que chatoyante, délicieusement illustrée par Roberlan Borges. Un bel ouvrage, donc, qui aura le bon goût d’égayer durablement nos tables de nuit, ce qui ne sera pas du luxe au vu du copieux menu que nous a concocté Richard Comballot : une introduction et vingt-sept textes pour la plupart inédits ou difficilement accessibles, même si l’excellent Bifrost n°°18 Spécial Philip K. Dick est toujours disponible chez l’éditeur. Pas moins de huit entretiens avec le maitre côtoient des essais signés de noms prestigieux de spécialistes tels que Robert Silverberg, Jacques Barbéri, Etienne Barillier, le transhumain Olivier Noël, pour ne citer qu’eux.
Dans la chaussette accrochée au sapin de Noël :
Une fois dans les mains du lecteur, l’objet-livre (assez rare pour qu’on en souligne la nature) tient ses promesses : Philip K. Dick : simulacres et illusions est aussi beau qu’il est riche. Illustré de manière remarquable par une iconographie sans précédent, les pages sont ornées d’images rarement vues ailleurs (et malheureusement toutes en noir et blanc). On accordera une mention particulière au surprenant « La réalité avant-dernière » du regretté Jacques Mucchielli, au vertigineux et érudit « Fragments sur l’idiot cosmique » d’Olivier Noël, au saisissant « Terne reflet de Philip K. Dick » signé par Tessa Dick (!), et à cette extraordinaire bibliographie commentée par l’auteur d’Ubik lui-même et présentée par Phil Rickman et notre Pierre-Paul Durastanti national : « Philip K. Dick dans ses propres termes ». Du concentré de bonheur.
On aura compris qu’en 2015, on fête Noël chez ActuSF et c’est Richard Comballot qui met le costume. On ne le remerciera jamais assez. Champagne !