Joe Oakes, surnommé Oakesy, est un journaliste spécialisé dans les phénomènes dits paranormaux. Phénomènes évidemment bidons qu’il passe son temps à décortiquer, ce qui lui a valu de se faire quelques ennemis, notamment Malachi Dove, le gourou du Ministère de la Cure Psychogénique, une secte dont les membres refusent toute forme de soins médicaux.
Installée sur Pig Island, au large de l’Ecosse, la secte s’est récemment débarrassée de l’influence de Dove et invite Oakes à visiter ses cottages, sa chapelle, et à rencontrer ses membres. Cela tombe particulièrement bien, car il existe une vidéo de Pig Island sur laquelle on voit « le Diable », si on en croit certains crédules. Un massacre attend Oakesy… Trente et une victimes, pas moins. Mais qui est la trente et unième ?
Après l’excellent Tokyo, Mo Hayder fait une chute qualitative vertigineuse et nous propose un thriller mou des genoux où il est question de sacrifice de cochons, d’adultère, de pollution chimique, de folie et d’anormalité physique. En dehors du fait que tout ça possède un violent parfum de déjà vu (Le Silence des cochons agneaux, La Part des ténèbres, The Wicker man, Breaking the waves…), le moins que l’on puisse dire c’est que ni Hayder ni son traducteur ne se sont foulés niveau style. Voilà un livre de 400 pages, qui, réduit à 200 et relevé par un style à la Cormac McCarthy (ou à la Thierry Di Rollo), aurait pu convaincre ; en l’état, c’est longuet et rarement intéressant (malgré une ou deux fulgurances dans le premier tiers). Sans oublier la fin (l’inévitable twist final), qui relève du pur foutage de gueule ; non seulement on la voit venir de loin mais, en plus, elle ne tient pas la route.
A éviter, non pas parce que ce livre est nul (il est facile de trouver plus nul), mais parce que les bons livres ne manquent pas. Même vos voyages en train méritent mieux que Pig Island.