Ce troisième pavé dans le cycle des aventures du bâtard Cat, mi extraterrestre Hydran, mi Humain, pourrait laisser penser que Joan D. Vinge applique au space opera ce principe commercialement vérifié en Fantasy : plus vous écrirez épais, mieux vous vendrez, Donc, après avoir été sorti des mines de sels (ou leur équivalent galactique) par les services spéciaux, privé tout naturellement de son don télépathique pour avoir commis un meurtre (Psion), don en question réactivé à coup de drogues pour les besoins du même service (Cat le Psion), notre héros retourne sur sa planète d'origine au bon moment pour assister à la révolte (et au massacre) de son peuple — son peuple côté extraterrestre bien sûr, parce qu'il n'y a rien de plus doux qu'un Hydran… enfin, façon de parler, car il ne faut pas oublier que ceux-ci sont tout de même passez maîtres dans l'art de la mort par contre-coup, histoire de ne pas avoir à subir l'agonie télépathique de leur victime…
Cat revient pour assister au massacre, disais-je, parce que notre héros a, comme dans le précédent volume, le chic pour se faire ballotter tout à fait passivement d'un point à l'autre de l'intrique, le temps que le lecteur ait bien vu tout ce qu'il y avait à voir. L'épaisseur du volume souligne incontestablement le sens de la rallonge de Joan D. Vinge, aggravé peut-être par une traduction un peu bâclée : ah, ce que le franglais peut devenir pratique à ces instants (p. 9 : « leur don psionique faisait d'eux des monstres, des freaks »…).
Indigeste et long, pas vraiment amélioré par la traduction, Pluie de rêves est un pavé qui ne mérite pas son titre, même si, avec un peu d'acharnement, on parviendra tout de même au bout de ces 506 pages d'affres télépathiques et de conscience ethnique.