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Les critiques de Bifrost

Premiers Contacts

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Manon FARGETTON, Danielle MARTINIGOL, Joëlle WINTREBERT, Pierre BORDAGE, Jean-Pierre HUBERT, Fabrice COLIN, Nathalie LE GENDRE, Roland LEHOUCQ
MANGO Jeunesse
216pp - 9,50 €

Bifrost n° 39

Critique parue en juillet 2005 dans Bifrost n° 39

La rencontre…Voilà peut-être bien le sujet numéro un venant à l'esprit d'un apprenti-écrivain. Et dans celui d'un écrivain de S-F, c'est même la genèse…

Exercice donc périlleux que de raconter une énième rencontre avec l'« Autre », l'un des grands tropes du genre, sans plonger dans le déjà-écrit et le pompeux. Et ce sont six nouvelles et un poème qu'ose nous exposer Denis Guiot dans sa nouvelle anthologie, le tout préfacé avec le cœur par Yves Coppens et post-facé dans une approche plus scientifique par Roland Lehoucq (oui oui, celui de Bifrost !).

Le poème aborde une rencontre assez classique sous la plume d'une nouvelle écrivain, Manon Fargetton, qui sortira un premier roman chez « Autres Mondes » en 2006.

Danielle Martinigol nous dévoile, toujours avec beaucoup de poésie, un épisode de la découverte de son monde des Abîmes. Quant à Joëlle Wintrebert, son goût pour les ambiances épicées et sulfureuses ne se dément pas dans ce contact entre deux races physiquement différentes et qui se sont laissées prendre au jeu des apparences trompeuses. Pierre Bordage a opté pour une ambiance space opera et des rencontres qui auront des répercussions sur l'Univers entier. Et Nathalie Le Gendre a choisi le chemin des émotions, de l'amour et du désarroi, sentiments propres à ses mondes romanesques.

Il est étonnant de constater combien chaque texte reflète parfaitement son auteur. C'est donc à des rencontres que nous invite chaque écrivain, mais c'est aussi la possibilité de partir à la rencontre de chacun d'eux, de chacun de leurs univers, leurs mondes rêvés sur le papier. Et à ce jeu, Jean Pierre Hubert et Fabrice Colin remportent la palme. Le premier avec une nouvelle lourde de sens, qui prend ses racines dans des vérités du passé, du présent, et qui ne peut qu'augurer un futur bien noir. L'optimisme, même s'il est présent, n'est pas le maître mot du texte d'Hubert, et c'est ce qui en fait sûrement un coup de poing rude et réaliste. Le second emprunte à nouveau la carte de l'humour, pour faire déraper son message vers une émotion si profonde qu'il nous en arracherait presque une larme. Une grande réussite.

Comme l'ensemble du recueil, d'ailleurs, qui offre aux jeunes lecteurs la possibilité d'effectuer leurs premiers contacts avec un monde offrant des horizons sans limite : la science-fiction !

Michaël ESPINOSA

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