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Les critiques de Bifrost

Redshirts : au mépris du danger

Redshirts : au mépris du danger

John SCALZI
L'ATALANTE
464pp - 19,90 €

Bifrost n° 71

Critique parue en juillet 2013 dans Bifrost n° 71

Parmi les nouvelles recrues du vaisseau amiral L’Intrépide embarquent Maia Duvall, belle femme volontaire, Jimmy Hanson, riche héritier, et Andrew Dahl, qui ne tarde pas à remarquer le comportement étrange de l’équipage, dissimulé dans un placard ou occupé à d’autres taches chaque fois que le capitaine Abernathy décide d’une mission, surtout si y participent certains des officiers comme R’hwa, le scientifique du bord, ou l’increvable lieutenant Kerensky, baroudeur souvent blessé, toujours vainqueur. A cela il faut ajouter une mystérieuse boîte qui analyse n’importe quel problème impossible à résoudre pour le solutionner juste à temps avant la catastrophe. L’Intrépide accumule les succès au sein de l’Union Universelle, mais a aussi le plus fort taux de mortalité de la flotte. Et pour cause ! Les combats un peu stupides que mènent les « redshirts » sont en fait issus de l’imagination d’un scénariste hollywoodien pour une série de science-fiction particulièrement calamiteuse, qui ignore que ses créations prennent vie dans un univers parallèle. Forcément, les figurants meurent en nombre et les seconds rôles ne prennent de l’importance que pour décéder dans des circonstances tragiques.

Cette satire de Star Trek et assimilés (l’auteur ayant travaillé sur Stargate : Universe) est une sorte de Galaxy Quest à l’envers, la finesse en moins, où l’on voyait les acteurs d’une série de ce type appelés par des extraterrestres pour sauver l’univers. En effet, par un tour de passe-passe temporel à l’époque de rédaction des épisodes, les « redshirts » tentent de convaincre les auteurs de la série de les épargner.

On comprend mieux, du coup, les intrigues convenues et les insipides dialogues à tire-larigot mâtinés d’un humour potache, parfois graveleux : ils sont à mettre au crédit du scénariste et non de l’auteur, qui n’en profite pas moins pour se laisser à la facilité. Une série de codas comme autant d’emboîtages narratifs permettent de sauver, un peu, cette impression d’une resucée de SF parodique à la Sheckley, voire des années quarante quand on songe à L’Univers en folie de Fredric Brown. Scalzi reste un auteur intéressant, mais inégal. Redshirts se rapproche davantage de l’aimable divertissement, vite lu, vite oublié. Dommage.

Claude ECKEN

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