Au début de notre troisième millénaire, le physicien Sarumpaet a unifié la relativité générale et la mécanique quantique au sein de la théorie du graphe quantique, un ensemble d’équations si élégant et si efficace qu’il n’a pas été remis en question par la suite. Dans un futur distant de quelque vingt mille ans, la physicienne Cass décide de tester les limites de cette théorie. Contre toute attente, l’expérience rate de manière spectaculaire et conduit à l’apparition surprise d’un vide hyper stable, un novo vacuum, s’étendant dans toutes les directions à la moitié de la vitesse de la lumière. Impossible à arrêter, ce novo vacuum engloutit tout sur son passage, et c’est une question de temps avant que la Voie lactée disparaisse. Six cents ans plus tard, la communauté scientifique s’est scindée en deux : les Préservationnistes, qui veulent stopper l’expansion de ce vide, et les « Yielders », pour qui cette chose est trop importante pour qu’on ne l’étudie pas. Car, dans ce futur où l’humanité n’a rencontrée aucune vie intelligente, il se pourrait que l’autre côté de la frontière galopante grouille d’une vie inattendue…
Avec ce septième roman, dérivant d’un texte très bref, « Only Connect » (paru dans Nature en 2000), Egan esquisse un futur étonnant, où la mort est provisoire grâce aux sauvegardes, où les consciences s’uploadent dans des corps, où l’on peut très bien vivre acorporellement, où la différence entre les sexes n’a plus cours, où voguent les « anachronautes » entre les étoiles, où la population d’une planète entière entre en hibernation lorsque l’un des leurs franchit les gouffres stellaires pour qu’il ne revienne pas dépaysé à son retour. Et où la vie, quoique rare, peut apparaître dans les endroits les plus inattendus (une thématique rappelant Stephen Baxter). Et au milieu de tout cela, des personnages luttent pour la survie de leur univers face à un danger irrépressible : des enjeux cruciaux – au sein d’un roman malheureusement aride, plus prompt à susciter l’ennui qu’autre chose. Dommage.