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Les critiques de Bifrost

Starplex

Starplex

Robert James SAWYER
J'AI LU
320pp - 7,00 €

Bifrost n° 29

Critique parue en janvier 2003 dans Bifrost n° 29

En 2076, les Humains et les Dauphins découvrent que leur galaxie est parcourue par un réseau de transchangeurs, des portes artificielles permettant de voyager instantanément de système stellaire en système stellaire. Des créateurs de ces portes, nulle trace. Si la plupart de ces transchangeurs sont en sommeil, quelques-uns donnent accès à des systèmes abritant la vie. C'est ainsi que les Humains et les Dauphins découvrent deux autres races, les Waldhahuds et les Ebis. Rapidement, ces quatre peuples mettent sur pied une alliance : le Commonwealth des Planètes. Trente ans plus tard, devant l'immensité de la tâche que représente l'exploration du réseau des transchangeurs, le Commonwealth décide de construire un gigantesque vaisseau spatial destiné à la recherche, le Starplex, dont la mission consiste à découvrir d'autres races intelligentes. Mais bientôt, les choses tournent mal…

Autant le dire de suite : cette histoire n'a rien de captivant. Si le rythme du récit reste soutenu, si on ne s'ennuie pas tout à fait, l'intérêt a bien du mal à décoller. La trame se compose de trois ou quatre histoires, que l'auteur parvient péniblement à lier et qui sont pour la plupart assez superficielles. Les (rares) personnages sont insignifiants et creux, avec pour seul bagage psychologique leur savoir scientifique. Certains sont même assez pénibles, notamment le capitaine du Starplex qui a la quarantaine gonflante et les problèmes qui vont avec — suis-je encore capable de séduire ? Les deux autres races du Commonwealth, qu'il aurait été intéressant de voir vivre, ne sont là que pour donner la réplique aux Humains dont la culture, omniprésente, étouffe tout sentiment d'exotisme. Et les Dauphins ! Censés constituer un des quatre peuples formant le Commonwealth, et à ce titre entrer dans la même part que les autres dans la composition de l'équipage du Starplex, on ne voit apparaître le premier représentant de cette race… qu'après la page 150 !

L'action est constamment entravée par des pages d'explications scientifiques qui semblent droit sorties de manuels universitaires, explications qui plus est d'un niveau peu accessible aux non scientifiques. Sawyer, pourtant très disert dès qu'il s'agit d'astronomie, de physique, de chimie ou d'astrophysique, se trouve subitement muet face au paradoxe temporel — il en évacue proprement toute allusion — et utilise d'énormes ficelles, telles la perte de mémoire ou la supériorité scientifique et technologique, bien commodes dès qu'il faut apporter des réponses délicates à des questions embarrassantes.

Pas franchement ennuyeux, mais pas vraiment intéressant, un de ces livres qui ne laissent aucune trace dans la mémoire après les avoir refermés. Se dire que Sawyer nous a déjà livré pire n'est hélas, en l'espèce, d'aucun réconfort…

Sandrine GRENIER

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