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Les critiques de Bifrost

Une nuit sans étoiles

Une nuit sans étoiles

Peter F. HAMILTON
BRAGELONNE
744pp - 25,00 €

Bifrost n° 87

Critique parue en juillet 2017 dans Bifrost n° 87

Commençons l’avertissement de rigueur : si vous n’avez pas encore dévoré le premier tome des « Naufragés du Commonwealth », cessez de lire ces lignes. Par contre, si vous savez comment Slvasta a perdu un de ses bras, continuez l’esprit tranquille…

Bienvenido a échappé au Vide grâce à Nigel Sheldon. Grâce? ? Tout le monde n’est pas d’accord. Car depuis cette fuite, Laura a dû se sacrifier pour sauver leur monde en annihilant les Primiens, espèce détestable et primaire (comme son nom l’indique), occupée seulement à détruire les sociétés et les planètes placées sur son chemin. Comme si cela ne suffisait pas, plus de Vide, plus de pouvoir permettant de lutter efficacement contre les Fallers, ces monstres capables de se transformer en ceux qu’ils dévorent. Et les efforts méritoires, mais pitoyables, du gouvernement (plutôt dictatorial, cela dit en passant? ; Slvasta / Staline, même combat? ?) mis en place par l’ancien soldat devenu héros de la révolution, ne pourront pas longtemps empêcher l’annihilation de cette société humaine par l’envahisseur extraterrestre. Heureusement pour les hommes, un vaisseau du Commonwealth atterrit sur Bienvenido. À son bord, un bébé dont va devoir s’occuper Florian, un jeune Élitiste plutôt paumé. C’est le début d’une longue traque qui occupera une bonne partie de l’ouvrage. Car tout le monde recherche cette jeune enfant. La police du gouvernement, sous le commandement de Chaing : il ne faudrait pas briser l’équilibre difficilement mis en place depuis la révolution? ! Mais aussi les Élitistes, dont tous les espoirs reposent sur cette représentante du Commonwealth. Et enfin, les Fallers, persuadés de son importance capitale et prêts à tout pour utiliser ses connaissances… ou la détruire.

Si L’Abîme au-delà des rêves était une bonne surprise, Une nuit sans étoiles, sans être un accident industriel, voit Peter F. Hamilton retomber dans certains de ses travers. En premier lieu, sa tendance à tirer à la ligne. Son style fluide permet de voir les pages défiler sans déplaisir, mais les 740 pages auraient pu faire une petite cure d’amaigrissement sans desservir le sujet. Ensuite, certains personnages-types de l’auteur font à nouveau leur apparition. Logique et rassurant pour les habitués, mais néanmoins décevant, car cela donne parfois l’impression de tourner en boucle.

Des réserves qui ne doivent toutefois pas (trop) inquiéter : Peter F. Hamilton est toujours un excellent conteur. Même s’il cède à certaines facilités (davantage, en tout cas, que dans le premier opus de ce diptyque), il sait sans coup férir accrocher l’intérêt de son lecteur et l’entrainer dans des aventures vertigineuses riches de rebondissements savamment distillés et aux personnages attachants. Espérons que sa nouvelle trilogie, « Salvation », censée abandonner l’univers du Commonwealth et mettre en scène des extraterrestres à la recherche de leurs dieux, lui permette de confirmer la bonne surprise de L’Abîme au-delà des rêves, et de se renouveler réellement.

Raphaël GAUDIN

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