La Fabrique des lendemains
Elle décolla du quai pour grimper dans le ciel jaune terne. La Ville s’étirait dans toutes les directions. Surtout le haut. Tours gigantesques multicolores, immeubles résidentiels rotatifs, tunnels célestes qui se dépliaient et se repliaient selon la circulation. Eris s’éleva sans hâte à travers un essaim de drones. Par sa caméra ventrale, elle regardait l’upcar couleur argent qui les suivait.
« Les rues basses, j’ai dit. » La voix de l’homme recelait une note d’impatience, désormais. Du code défilait sur ses yeux. Une pellicule de transpiration bordait la naissance de ses cheveux.
« J’ai entendu. » Elle laissa leur poursuivant gagner un peu de terrain. « On ne vomit pas, à l’arrière, d’accord ? »
Rich Larson est né au Niger. Il a vécu aux états-Unis, au Canada et en Espagne, avant de s’installer à Prague. Entre ses débuts en 2011 et aujourd’hui, il a publié un roman et près de deux cents nouvelles, régulièrement reprises dans les plus prestigieux Year’s Best du domaine et saluées par plusieurs prix de lecteurs. À tout juste vingt-huit ans, il est le nouveau prodige de la science-fiction anglo-saxonne, le fer de lance d’une SF post-eganienne qui, distillant les temps présents, synthétise le plus vertigineux des futurs.
Sans équivalent en langue anglaise, élaboré avec exigence, La Fabrique des lendemains réunit vingt-huit récits d’une science-fiction proprement éclatante.