Revues - Bifrost - 81
Bifrost n° 81
Immobile, souriant, je sais que je n’aurai plus peur, un soir, moi aussi. Pour une nuit.
Je suis malade. Souffrant. Mais sur la voie de la guérison.
Disent-ils.
Car ils savent, ils savent que je suis (j’ai été) malade, et qu’à présent l’orage s’éloigne. Ils me l’ont affirmé, répété, craché/juré — auraient-ils pu réellement cracher, ils l’auraient fait.
II m’arrive de penser qu’ils sont de bonne foi et convaincus de ce qu’ils avancent. Cela devrait (m’assurent-ils) me réjouir.
Tout comme ils sont persuadés avoir fait pour moi un maximum. Ils ont sué sang et eau. Oui, oui, ils se sont très probablement donnés au maximum, investis avec la meilleure bonne foi,
si je puis dire. Ils ont leur conscience pour eux.
Curieuse expression.
Ils ont leur conscience pour eux.
Et peut-être est-ce vrai.
Pierre Pelot
Pour une nuit