Alastair REYNOLDS
LE BÉLIAL'
112pp - 10,90 €
Critique parue en juillet 2024 dans Bifrost n° 115
Voici Alastair Reynolds de retour dans la collection « Une Heure-Lumière » deux ans après La Millième nuit (cf. Bifrost 110). Même si, comme l’auteur le précise dans sa postface, De l’espace et du temps a été ébauché bien plus tôt, en 2001. Odyssée de l’espace ? Tout à fait, tant la structure rappelle à la fois le film de Stanley Kubrick ou Seul sur Mars et Projet dernière chance d’Andy Weir.
Dans ce court roman, nous suivons John, un scientifique qui se retrouve coincé dans sa base martienne alors qu’il est le dernier survivant de l’humanité, non seulement sur la planète rouge, mais également dans tout le Système solaire. Comble de malchance, ou de chance, suivant vos goûts musicaux, l’homme est hanté par un hologramme d’Elton John poussant la chansonnette et l’incitant à des considérations philosophiques. Après une rencontre avec des visiteurs de passage (un peu fâchés avec le respect des horaires), et la confirmation que rien ne vit plus sur Terre, John va embarquer pour un voyage au-delà de l’espace, du temps et de la connaissance qui le laissera changé.
Et la lectrice, dans tout ça ? Elle se retrouve avec un autre « Une Heure-Lumière » qui tient parfaitement sa promesse : la faire voyager et rêver le temps d’une bonne heure, et le refermer, pleinement satisfaite, un sourire aux lèvres. Avec comme seule conséquence, un ver d’oreille fâcheux nommé « Rocket Man ». Si vous connaissez déjà l’œuvre d’Alastair Reynolds, ce n’est certes pas son travail le plus remarquable à ce jour, mais il tient particulièrement bien la route. Et si vous ne connaissez pas du tout l’auteur gallois, De l’espace et du temps est une excellente porte d’entrée dans son univers. Assez courte et plus facile d’accès que La Millième nuit, elle montre que la hard SF sait aussi se faire poétique.