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Les critiques de Bifrost

Les Cinq derniers contrats de Daemone Eraser

Les Cinq derniers contrats de Daemone Eraser

Thomas DAY
LE BÉLIAL'
116pp - 9,00 €

Bifrost n° 25

Critique parue en février 2002 dans Bifrost n° 25

Le nom transparent de Daemone Eraser est lié à son activité de combattant des arènes, domaine où il excelle, peut-être parce qu'il n'attend plus rien de la vie depuis que son épouse repose dans un caisson d'animation suspendue. C'est alors qu'un Alèphe, créature qui maîtrise le temps, lui propose de vivre à nouveau avec sa compagne en échange de cinq meurtres. Des individus qui, l'Alèphe le garantit, méritent la mort… Eraser n'hésite pas longtemps. Avec Kimoko, la garde du corps qui l'aime en vain, et l'homme-chat Gilrein, également à son service, il se rend sur les planètes où l'attendent ses « contrats ».

Ceux qui supposent que cette trame très linéaire ne sert que de prétexte à de spectaculaires combats seront surpris de voir avec quelle habileté Thomas Day en fait le support de propos plus ambitieux exposés par petites touches très adroites. Existe-t-il une peine, si grande soit-elle, qui justifie qu'on s'interdise de vivre ? Peut-on fonder un amour, même absolu, sur des meurtres, fussent-ils légitimes ? Le sont-ils justement, alors qu'il s'agit de personnes paumées ou qu'une erreur a transformé en monstres, et en sachant que tant que quelqu'un a un souffle de vie il lui reste une chance de se racheter ? L'art d'aimer est le plus difficile ; cette philosophie de la vie que Thomas Day expose sans prétention est en réalité la trame cachée de ce roman qui marie intelligemment aventure et réflexion.

On apprécie également l'artifice de mise en page de la double conclusion, qui offre au héros d'explorer les existences entre lesquelles il a toujours balancé ; il revient au lecteur, également partagé entre ces deux solutions, de trancher, selon son tempérament.

Les Rêves de guerre, ce péché de jeunesse publié dans le même intervalle (chez Mnémos), permet de mesurer le parcours de Thomas Day, du récit d'aventures à la violence gratuite vers plus de psychologie et de maturité. Un bon texte.

Claude ECKEN

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