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La Gantière et l’équarisseur

Au début des années 1900 se trouvait dans le vieux Chaumont, à quelques rues de la basilique Saint Jean-Baptiste, une boutique de frivolités, Au Fil des Jours, tenue par une certaine Mme Margaux. Celle-ci, la cinquantaine phtisique, toujours vêtue de mauve, passait pour un peu sorcière. Toutefois, entre les foulards et les gants, les guipures et les éventails, elle vendait de si belles choses que les dames de la bonne société saisissaient le moindre prétexte pour franchir le pas de sa porte.

Son unique employée était une jeune fille de vingt-deux ans, Cyprène Tilleul : aînée d’une famille de treize enfants, dont un idiot, elle avait dû travailler très tôt dans une de ces ganteries qui faisaient la renommée de la ville. Jusqu’au jour où Mme Margaux, ayant remarqué son courage, son joli minois et ses talents de cousette, lui ouvrit sa boutique où elle ne tarda point à la traiter comme sa fille.

Dans le tourbillon des rues marchandes, la gantière, svelte et gracieuse, très brune, les yeux vifs, aurait facilement pu trouver un époux. Bottiers et ébénistes ne demandaient qu’à lui conter fleurette. Mais ses frères et sœurs coûtant cher à nourrir, elle songeait plus à l’ouvrage qu’à la bagatelle. Le seul qui aurait pu lui plaire, d’ailleurs, un robuste gaillard nommé Roger Brisecorps, avait une réputation redoutable : à vingt-huit ans, il écumait les bistrots avec une bande de vauriens ; on le disait mêlé à plus d’un mauvais coup ; et, lorsqu’elle le rencontrait, il avait beau lui décocher un regard bleu roi, il ne daignait pas lui adresser la parole : que la cause en fût l’arrogance ou la boisson, elle se hâtait de passer son chemin.

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Rire de verre

Mille huit cent soixante-cinq fut une de ces années bénies où, si l’on en croit les livres d’Histoire, il ne se produisit rien de notable : ni guerre, ni révolution, ni assassinat de tête couronnée, ni incendie ravageant la capitale — rien. Le Second Empire se contentait de briller de tous ses ors. Et, pour que les Parisiens se croient promis à un bonheur sans fin, l’été, lumineux, embaumait la cannelle et le mimosa.

Simon Piérac, trente ans, joli garçon, vivait dans une mansarde assez spacieuse pour qu’il s’y sentît à l’aise, et suffisamment isolée pour que nul ne s’interrogeât sur ses habitudes. Au milieu d’un mobilier sommaire, quoique de bon goût, le seul objet remarquable était une grosse malle aux bois arrondis, aux cuivres luisants, où il rangeait ses trésors avec méthode.

Acteur manqué, le physique ne compensant pas toujours l’absence de relations, il travaillait comme accessoiriste au théâtre des Privilèges sous les ordres de la redoutable Mme Olympe, costumière en chef : une matrone à la voix de stentor et à l’imposante coiffure queue-de-vache. Face à elle, il s’astreignait à se montrer efficace, docile et surtout respectueux. Ce qui n’empêchait pas l’autre de le rabrouer à tout propos. L’hiver précédent, pourtant, clouée au lit par une forte bronchite, elle dut se résoudre à lui confier sa clef de la Réserve, à la condition expresse qu’il la lui rende dès son retour. Accueillant cette marque de confiance avec l’humilité requise, il s’en montra digne en tout point. À ceci près que s’il restitua bien la clef, il prit soin d’en garder un double, fabriqué à la hâte par un serrurier complaisant.

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Peter Paon et la fée Crochette

Peter Paon et la fée Crochette sont tous deux nés d’une coquille : non point un riche coquillage entouré de tritons et de néréides comme la Vénus de Botticelli, mais plus modestement une coquille d’imprimerie qui, pour minime qu’elle fut, n’en eut pas moins des conséquences désastreuses.

On était en 1925. Un petit éditeur de Rocambourg-sur-Loir s’apprêtait à publier une traduction — officieuse — du Peter Pan de J. M. Barrie. Il en confia le manuscrit à Léon Grimaz, imprimeur de la région, qui, peu stimulé par ce texte pour enfants, chargea son apprenti d’en réaliser la typographie. Celui-ci, un frais jeune homme du nom de Nicaise Tourtelier, s’acquitta de sa tâche avec le plus grand soin. Quelques jours plus tard, rose d’émotion, il apporta à son patron le premier jeu d’épreuves.

Quand le placide Léon Grimaz les eut examinées, il entra dans une colère épouvantable.

La première erreur, déjà fâcheuse, portait sur le titre : le nom du héros était orthographié, non Peter Pan, mais Peter Paon. Quant à la deuxième, elle passait les bornes : tout au long du texte, la charmante fée Clochette se voyait affligée du pire des sobriquets.

« Elle ne s’appelle pas Crochette ! hurla-t-il au pauvre Nicaise, terrifié. Mais Clochette : comme une cloche… Cloche que tu es !…

— Faites excuse… Je… Il y avait… ce capitaine Crochet… J’ai cru que…

— Imbécile ! Même pas fichu de lire un bouquin pour les gosses. Et ça veut devenir imprimeur ! Répare-moi ce gâchis d’ici demain. Sinon… la porte ! »

 

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Le Cœur à trois temps

Au pays des Forêts Secrètes se trouvait jadis, au pied des montagnes, un bourg pieux et cossu du nom de Bilgors. Les maisons, bâties en sapin, étaient laquées de blanc, avec des balcons dentelés, des volets roses, bleus, mauves et des toits d’ardoise. Un gave, où nageaient des truites à ocelles et des barbeaux-chats, l’arrosait de ses eaux sauvages.

À cette époque, la coutume voulait que l’on associât au nom de chaque enfant celui d’un oiseau, qui en devenait alors le protecteur. Un petit garçon fut ainsi baptisé Jean-Courlis, en l’honneur du courlis cendré qui visitait parfois le jardin de ses parents. À vrai dire, son père eût préféré l’appeler Jean-Courage, histoire de lui inculquer d’héroïques vertus. La tradition ne le permettant pas, il dut se contenter de cette demi-mesure. Mais il ne le pardonna ni à la mère — une jolie brune du nom de Marie-Mouette — ni à l’enfant lui-même. Lorsque, six mois plus tard, il s’amouracha d’une danseuse de corde, il déclara qu’il refusait d’élever un mioche affublé d’un nom si ridicule. Là-dessus, adieu famille : il s’envola dans les jupons de la créature et on ne le revit jamais.

Marie-Mouette, aussi adroite que gracieuse, mania le fuseau sans relâche pour donner une enfance convenable à son fils. Celui-ci l’en récompensa en étant sage à l’école, en ne tombant jamais malade et — lorsqu’elle était triste — en lui chantant de vieilles romances. Voyant qu’il avait un don pour la musique, elle lui offrit un luth le matin de ses dix ans. De cela aussi elle fut récompensée, car il apprit très vite à en jouer — et avec un talent remarquable.

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Le Propagateur

Rien ne laissait présager, dans l’après-midi finissant d’un mois de juin ensoleillé, le drame qui devait conclure l’excursion du jeune couple amoureux de la nature. Florence Sabaune et Paul Muclaye avaient pratiqué l’ascension d’une des gorges du Caroux à partir de Colombières-sur-Orb, guetté les bouquetins en arpentant le plateau jusqu’au point de vue qui déployait à leurs pieds les charmes de la vallée en contrebas, et emprunté une autre gorge entre Saint Martin et Colombières pour rejoindre leur véhicule. Ils avaient marché d’un bon pas, s’étaient reposés dans des endroits permettant de profiter du paysage et se félicitaient du beau temps qui les avait accompagnés malgré l’annonce d’une météo maussade. C’était une balade des plus ordinaire, dépourvue du moindre désagrément, à l’exception d’une bonne et saine fatigue. Peut-être même celle-ci figurait-elle parmi les menus bonheurs de la journée, comme preuve du périple accompli, endolorissant juste ce qu’il fallait les muscles des jambes et du dos.

« Y’en a encore pour longtemps ? demanda Florence Sabaune en se grattant le bras.

— Pas vraiment. Après la rivière, on longe ce champ et on rejoint le sentier qui mène à la voiture. »

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Miroirs mutilés

Et je regarde au loin et vois

Une jeune fille de 17-18 ans tenant d’une main des fleurs

Et de l’autre une baguette d’encens

 

Grand-mère Chiaki égrenait les notes d’une vieille mélopée, le regard perdu dans les nuages. La chanson appartenait au folklore de la province d’Hokkaido et parlait d’un père mort au combat, sur la tombe duquel se rendait la jeune fille. Jadis les enfants la chantaient en jouant à temari. La contemplation du ciel à travers la fenêtre ne l’empêchait pas de jeter à intervalles réguliers des regards sur l’homme qui, à la table de la cuisine, coupait des légumes en dés avec une régularité de métronome. La précision avec laquelle il débitait des rondelles d’égale épaisseur fascinait et effrayait à la fois. Devant lui, le wok était branché, prêt à envelopper la préparation de bouillants nuages. Les paupières lourdes de Chiaki couvaient aussi des orages.

« Tes cheveux ne repoussent pas, Yasuro. Tu devrais couper le côté qu’il te reste. »

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L'Appel de la nébuleuse

La Nébuleuse, un ventre de soleils en gestation perdu dans l’immensité du vide.

Un vide plein, frissonnant d’énergie contenue, prête à amorcer, par une mystérieuse alchimie, les complexes processus de naissance de la matière.

Le nuage de gaz et de poussières déploie de riches promesses dans ses lentes invaginations. Le théâtre de son silencieux ballet brille de milliards d’yeux cyclopes rayonnant de fascination. Les soleils en arrière-plan éclairent la scène où la nébuleuse exécute sa danse sensuelle, projecteurs révélant sous la transparence des voiles vaporeux les formes fécondes de son si vaste corps.

Ses deux jambes longilignes, d’une longueur de trois quarts d’année-lumière, s’agitent au rythme du souffle stellaire qui émane de son centre. Son déhanchement millénaire présente à d’hypothétiques prétendants sa féminité stellaire.

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L'École des assassins

Bienvenue à Hong Kong, à l'heure de la curée !

Hong Kong 2023. Une guerre oppose les triades de la Sun Yee On à Voyager Concept, transnationale spécialisée dans la conquête spatiale et le génie génétique. Au sein de cette entreprise, Marion Strauss a une vision : l'école des assassins. Un groupe de quarante enfants qu'il va former aux arts du meurtre et de la guerre, qu'il va bio-améliorer jusqu'à transcender l'humain. Parmi eux : Ryu, l'Acrobate ; Cassandre, dotée d'une mémoire totale ; Peter, le Samouraï ; Terri, le Phénix, condamnée à renaître de ses cendres. Parce que Jon Holkaï, son mentor, lui a enseigné le bushido, Peter va refuser sa charge d'assassin et se dresser contre Marion Strauss. Une guerre se prépare ; chacun devra choisir son camp.

Avec L'Ecole des assassins, Ugo Bellagamba et Thomas Day rendent hommage aux mangas télévisuels et aux super-héros de leur adolescence : Wolverine, X-men et autres Ken le survivant.

Thomas Day est né en 1971, dans cette belle ville de Paris où il réside actuellement au-dessus des catacombes et de leurs six millions de squelettes. En quelques années, il s'est imposé comme l'auteur le plus violent, le plus éprouvant de l'imaginaire francophone. On lui doit une cinquantaine de récits, un recueil de nouvelles, Sympathies for the devil, ainsi que quatre romans au Bélial' et chez Mnémos, dont Rêves de guerre.

Ugo Bellagamba, titulaire d'un doctorat en histoire du droit, a publié sous le pseudonyme de Michael Rheyss un texte remarqué car remarquable : L'Apopis républicain. Il a 29 ans et vit à Aix-en-Provence avec sa femme et Sirius, un improbable petit chien.

L'École des assassins est leur première collaboration.

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Rosée de feu

« Les officiers et les hommes du Japon impérial sont tous les membres d’un commando-suicide. »

Bureau d’information du gouvernement japonais, 1944.

 

1944. Face à l’avancée des forces américaines dans le Pacifique, le haut-commandement de la Marine impériale japonaise applique une tactique de la dernière chance : engager ses pilotes de dragons dans des attaques suicide.

Très vite, un autre feu du ciel s’abat sur le Soleil Levant. Les superforteresses B-29 lâchent sur les grandes villes des bombes au napalm. Seuls de rares pilotes se révèlent assez courageux ou fous pour les affronter sur leurs dragons de combat…

Trois destinées sont balayées par le souffle de la guerre. Hideo, petit garçon qui vit de l’intérieur la souffrance du Japon. Tatsuo, son grand frère, étudiant recruté dans une escadrille suicide. Enfin le capitaine Obayashi, maître archer qui impose la « stratégie de la mort assurée ».

 

Né en 1963, diplômé en philosophie et en sciences des religions, éditeur, collaborateur de la revue Bifrost, spécialiste de Sherlock Holmes, Xavier Mauméjean est un auteur atypique aux intérêts multiples. Son premier roman, Les Mémoires de l’Homme-éléphant, a été lauréat du prix Gérardmer en 2000. Il a depuis publié une vingtaine d’ouvrages, en littératures jeunesse ou adulte, dont Lilliputia en 2008, salué par le prix Rosny Aîné.

Fresque sentimentale et violente, roman qui mêle faits historiques et mythologie, Rosée de feu relate les derniers mois d’une nation qui, parce qu’elle attache le plus grand prix à la vie, acceptera le sacrifice ultime dans la plus grande des dignités.

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Enfer clos

« Il n'y a jamais de motifs aux enfers qu'on se forge. Seulement des prétextes. »

 

1945.

La porte d'une triste masure se referme sur une fratrie marquée par le malheur et la honte. Bernadette et Suzie ont été tondues pour avoir couché avec l'occupant. Tondues et violées sur la place du village... Putains ! Putains ! Guillaume, le plus jeune, muré dans sa terreur, parle si peu qu'aux yeux de tous il n'est qu'un attardé doublé d'un déserteur. Quant à l'aîné, Clément, il a beau se poser en héros, on devine sous la patine du mensonge une vérité aux couleurs plus troubles...

Et c'est lui, Clément, violent et paranoïaque, qui prend la décision de cloîtrer son petit monde derrière les volets de cette cabane insalubre. Car il faut se protéger des autres, de l'extérieur, de ceux qui ne crient qu'un seul mot en cette période exultante de l'après-guerre : vengeance ! Ainsi débutent quarante années d'un enfermement total, quarante années pour libérer le monstre qui sommeille en chacun, quarante années d'enfer clos...

 

Depuis la sortie de son premier roman, L'Abbé X en 1984, Claude Ecken a publié une vingtaine d'ouvrages, romans, livres illustrés ou même bandes dessinées. Nouvelliste rare, couronné par le prix Rosny Aîné en 2001, il a publié la plupart de ses textes récents dans la revue Bifrost ou les anthologies du Fleuve Noir et des éditions du Bélial' — chez qui on retrouvera bientôt son premier recueil.

Claude Ecken a quarante-neuf ans et vit à Béziers. Enfer clos, livre coup de poing s'il en est, roman d'une maîtrise psychologique époustouflante inspiré d'un fait divers inconcevable, démonte avec lucidité les mécanismes du vernis social sous lequel gronde la bestialité. Terrifiant.

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