Vigilance
(Vigilance, 2019)
Trois tireurs armés jusqu’aux dents lâchés dans un « environnement » public aléatoire délimité. Un but : abattre le plus de personnes possible. Une promesse : un énorme paquet de fric pour celui qui quitte les lieux indemne. Si l’une des « cibles » met hors d’état de nuire l’un des tireurs et survit, une part du pactole lui échoit. Des règles simplissimes, et des dizaines de drones qui filment le tout pour le plus grand bonheur de millions de spectateurs hystérisés, d’annonceurs aux anges et de John McDean, producteur et chef d’orchestre de Vigilance, le show TV qui a résolu le problème des tueries de masses aux États-Unis…
« Si l’Amérique ne fabrique plus grand-chose, elle produit à coup sûr quantité d’enfants morts : abattus à l’école, chez eux, sur les terrains de jeux ; abattus par des flics, par eux-mêmes, par leurs parents, par d’autres enfants… Des tas et des tas de petits corps angéliques, tous perforés par des balles, tous immobiles, froids, parfaits. »
Un récit effarant, corrosif et brutal. L’autopsie littéraire d’une american way of life aussi éculée que mortifère.
« Lucide et débordant d’une colère sauvage, voici un livre que vous n’oublierez pas de sitôt. » NPR
Né en Louisiane en 1984, Robert Jackson Bennett a passé son enfance au Texas. Il débute sa carrière littéraire en 2009 avec deux thrillers fantastiques publiés coup sur coup, The Company Man et Mr Shivers, le second étant d’emblée salué par le prix Shirley Jackson. Si Mr Shivers paraît en France en 2011, il faudra attendre 2018 pour retrouver Bennett dans l’Hexagone avec son quatrième roman, American Elsewhere, livre-monstre conjuguant les influences de Stephen King et Twin Peaks qui rafle lui aussi un prix Shirley Jackson.
La traduction du premier volume de sa trilogie des « Fondateurs » est annoncée pour 2021.
L’actu du livre
- “Vigilance” : la couverture (11 juin 2020)
Revue de presse
« La violence et le spectacle, telles sont les valeurs fondamentales de l’Amérique : elles ont fait d’elle une grande puissance mais la conduisent également à sa perte. Le spectacle de la violence ne se résume pas à sa culture populaire largement exportée à travers le monde, mais aux informations télévisées où des tueurs en série, des désaxés, des révoltés et des désespérés, massacrent à grande échelle autour d’eux. Le déclin de l’Amérique vieillissante, qui voit partir ses forces vives à l’étranger, se racornit autour de ce noyau identitaire. À présent, elle se repaît de ces drames en les organisant, de manière contrôlée, sous forme de jeux télévisés. La recette... » Bifrost
« C’est ce qui fait de Vigilance un roman passionnant autant que dérangeant. Une autopsie d’un corps social encore vivant, pourrissant lentement sous nos yeux. Un rappel que nous sommes tous spectateurs, que nous sommes tous la cible marketing de quelqu’un d’autre, que nous sommes tous… complices, car passifs?? En un mot, un bon coup de pied au cul. » Grishka
« Texte époustouflant donc, glaçant comme rarement, Vigilance vient sans contestation possible se placer là-haut tout là-haut, dans les hautes sphères des plus grands textes de la collection “Une heure-lumière”. Oui, c’est un peu rengaine de dire ça, mais croyez-moi, celui-ci n’est pas près de descendre de son piédestal. In-dis-pen-sable ! » Lorhkan et les mauvais genres