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Revues - Bifrost

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Revues - Bifrost - 80

Bifrost n° 80

Jordy Verrill était seul sur sa propriété bordant Bluebird Creek quand la météorite traça son sillage de feu à basse altitude et s’enfouit dans la rive orientale du ruisseau. Le ciel du soir, lumineux vers l’ouest, violet au-dessus de sa tête, noircissait à l’est où luisait le cierge magique de Vénus. On était le 4 juillet ; Jordy comptait aller en ville admirer le vrai feu d’artifice lorsqu’il aurait fini sa dernière parcelle d’érables à sucre, qu’il s’occupait d’entailler et de panser.
Mais même les gros soleils allumés en fin de spectacle ne valaient guère le bolide au corps brillant qui avait fendu la voûte céleste d’un crachotement rouge terne…

Stephen King
Mauvaise herbe

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Revues - Bifrost - 81

Bifrost n° 81

Immobile, souriant, je sais que je n’aurai plus peur, un soir, moi aussi. Pour une nuit.
Je suis malade. Souffrant. Mais sur la voie de la guérison.

Disent-ils.
Car ils savent, ils savent que je suis (j’ai été) malade, et qu’à présent l’orage s’éloigne. Ils me l’ont affirmé, répété, craché/juré — auraient-ils pu réellement cracher, ils l’auraient fait.
II m’arrive de penser qu’ils sont de bonne foi et convaincus de ce qu’ils avancent. Cela devrait (m’assurent-ils) me réjouir.
Tout comme ils sont persuadés avoir fait pour moi un maximum. Ils ont sué sang et eau. Oui, oui, ils se sont très probablement donnés au maximum, investis avec la meilleure bonne foi,
si je puis dire. Ils ont leur conscience pour eux.
Curieuse expression.
Ils ont leur conscience pour eux.
Et peut-être est-ce vrai.

Pierre Pelot
Pour une nuit 

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Revues - Bifrost - 81

Bifrost n° 81

Immobile, souriant, je sais que je n’aurai plus peur, un soir, moi aussi. Pour une nuit.
Je suis malade. Souffrant. Mais sur la voie de la guérison.

Disent-ils.
Car ils savent, ils savent que je suis (j’ai été) malade, et qu’à présent l’orage s’éloigne. Ils me l’ont affirmé, répété, craché/juré — auraient-ils pu réellement cracher, ils l’auraient fait.
II m’arrive de penser qu’ils sont de bonne foi et convaincus de ce qu’ils avancent. Cela devrait (m’assurent-ils) me réjouir.
Tout comme ils sont persuadés avoir fait pour moi un maximum. Ils ont sué sang et eau. Oui, oui, ils se sont très probablement donnés au maximum, investis avec la meilleure bonne foi,
si je puis dire. Ils ont leur conscience pour eux.
Curieuse expression.
Ils ont leur conscience pour eux.
Et peut-être est-ce vrai.

Pierre Pelot
Pour une nuit 

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Revues - Bifrost - 82

Bifrost n° 82

Il y aura des gens pour vous affirmer que l’habit fait le moine et, en général, ils ont tort. Toutefois, il serait justifié de dire que, quand le jeune marquis en devenir avait enfilé ce manteau pour la toute première fois, se contemplant dans le miroir, il s’était alors redressé et sa posture modifiée tant il savait, à observer son reflet, que le personnage qui arborait un tel manteau n’était pas un adolescent quelconque, pas un quelconque chapardeur et trafiquant de faveurs. Le garçon revêtu du manteau qui, à l’époque, était trop grand pour lui, avait souri à son image et s’était remémoré une illustration vue dans un livre : le chat d’un meunier dressé sur ses deux pattes de derrière. Un chat décidé, habillé d’un beau manteau et de grandes et fières bottes. Aussi s’était-il attribué un nom. Un tel manteau, il le savait, était d’un genre que ne pouvait porter que le marquis de Carabas…

Neil Gaiman
Comment le marquis retrouva son manteau

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Revues - Bifrost - 82

Bifrost n° 82

Il y aura des gens pour vous affirmer que l’habit fait le moine et, en général, ils ont tort. Toutefois, il serait justifié de dire que, quand le jeune marquis en devenir avait enfilé ce manteau pour la toute première fois, se contemplant dans le miroir, il s’était alors redressé et sa posture modifiée tant il savait, à observer son reflet, que le personnage qui arborait un tel manteau n’était pas un adolescent quelconque, pas un quelconque chapardeur et trafiquant de faveurs. Le garçon revêtu du manteau qui, à l’époque, était trop grand pour lui, avait souri à son image et s’était remémoré une illustration vue dans un livre : le chat d’un meunier dressé sur ses deux pattes de derrière. Un chat décidé, habillé d’un beau manteau et de grandes et fières bottes. Aussi s’était-il attribué un nom. Un tel manteau, il le savait, était d’un genre que ne pouvait porter que le marquis de Carabas…

Neil Gaiman
Comment le marquis retrouva son manteau

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Revues - Bifrost - 83

Bifrost n° 83

Un épi de blé noir sur fond rouge. L’épi s’étirait en amande pointue, on ne pouvait s’empêcher de penser à la lame d’une épée. Sable sur lit de gueule, Merlin ne connaissait pas les mots, il ne savait rien de l’héraldique, il ne savait rien du monde. Le dessin très stylisé se trouvait sur un rectangle de tissu synthétique, un drapeau attaché à la lance d’un equites abattu.
En voyant le dessin au bout de la lance couchée de ce garçon que Marie, la sage Marie avait allongé d’une balle en pleine tête, il se souvient d’avoir formulé ces mots à voix haute pour la première fois : la dame des moissons, avec un frisson de peur et de fascination comme s’il avait été capable alors de distinguer dans l’avenir son propre chemin, ses propres transformations. Les autres restaientsaisis par l’arrivée soudaine des quatre puppies, et la surprise d’avoir vu l’equites sortir du chemin, sa lance accrochée au dos portant l’étendard de l’épi. Celui-là avait failli les avoir tous, jusqu’au sacrifice d’Ishmaël…

Laurent Kloetzer
La Confirmation

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Revues - Bifrost - 83

Bifrost n° 83

Un épi de blé noir sur fond rouge. L’épi s’étirait en amande pointue, on ne pouvait s’empêcher de penser à la lame d’une épée. Sable sur lit de gueule, Merlin ne connaissait pas les mots, il ne savait rien de l’héraldique, il ne savait rien du monde. Le dessin très stylisé se trouvait sur un rectangle de tissu synthétique, un drapeau attaché à la lance d’un equites abattu.
En voyant le dessin au bout de la lance couchée de ce garçon que Marie, la sage Marie avait allongé d’une balle en pleine tête, il se souvient d’avoir formulé ces mots à voix haute pour la première fois : la dame des moissons, avec un frisson de peur et de fascination comme s’il avait été capable alors de distinguer dans l’avenir son propre chemin, ses propres transformations. Les autres restaientsaisis par l’arrivée soudaine des quatre puppies, et la surprise d’avoir vu l’equites sortir du chemin, sa lance accrochée au dos portant l’étendard de l’épi. Celui-là avait failli les avoir tous, jusqu’au sacrifice d’Ishmaël…

Laurent Kloetzer
La Confirmation

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Revues - Bifrost - 84

Bifrost n° 84

Sa progression était particulièrement ardue. Son cheval vacillait en tentant de franchir les rigoles, glissant sur des pentes instables, heurtant des arbres dont les branches lacéraient le visage et les mains de son cavalier. On n’y voyait rien devant soi et les éclairs étaient plus une gêne qu’un avantage. Reynolds avançait à travers un enfer de feu et de fureur, aveuglé, étourdi et frappé par l’assaut cataclysmique des éléments déchaînés. La nature avait cédé à la folie, manifestations saturnales dans laquelle toute notion de lieu et de temps était devenue indistincte. Une langue blanche, aveuglante, darda depuis les cieux noirs avec un craquement retentissant. Un chêne noueux vola en éclats. Le cheval se cabra en hennissant, trébucha parmi les rochers et les buissons. Une branche heurta la tête de Reynolds, qui bascula sur son arçon de selle, sonné, et ne resta assis que par pur instinct…

Robert E. Howard
Les Eaux en furie

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Revues - Bifrost - 84

Bifrost n° 84

Sa progression était particulièrement ardue. Son cheval vacillait en tentant de franchir les rigoles, glissant sur des pentes instables, heurtant des arbres dont les branches lacéraient le visage et les mains de son cavalier. On n’y voyait rien devant soi et les éclairs étaient plus une gêne qu’un avantage. Reynolds avançait à travers un enfer de feu et de fureur, aveuglé, étourdi et frappé par l’assaut cataclysmique des éléments déchaînés. La nature avait cédé à la folie, manifestations saturnales dans laquelle toute notion de lieu et de temps était devenue indistincte. Une langue blanche, aveuglante, darda depuis les cieux noirs avec un craquement retentissant. Un chêne noueux vola en éclats. Le cheval se cabra en hennissant, trébucha parmi les rochers et les buissons. Une branche heurta la tête de Reynolds, qui bascula sur son arçon de selle, sonné, et ne resta assis que par pur instinct…

Robert E. Howard
Les Eaux en furie

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Revues - Bifrost - 85

Bifrost n° 85

Sorn n’a plus faim depuis longtemps.

Il se contente de survivre à l’absence ; par-delà quelques parsecs, loin de ce monde en périphérie de la nébuleuse N-24 où il vient d’atterrir, elle s’en est allée au creux de l’espace noir.

Et souvent elle vient lui sourire dans ses pseudorêves.

Naëva est là, au sommet d’une vieille colline. Elle l’attendait depuis son dernier passage et la jeune femme n’a montré aucun signe d’impatience. Tous deux se retrouvent ainsi dans la lumière mordorée d’un soir ; un air doux glisse sur cet endroit qu’il ne connaît pas vraiment, toujours un peu le même d’une fois à l’autre, jamais tout à fait différent. Le Temps n’existe pas. Il y a un soleil rouge accroché au fond jauni du ciel. Lorsque Sorn le veut bien, il peut apercevoir des arbres grèges qui pointillent les champs nus, là-bas, aux franges brumeuses des grandes vallées…

Thierry Di Rollo
Proscenium

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Bifrost n° 114
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