Le Monde des A
Au cœur d’un des systèmes solaires de Véga, il est une planète portant, dans le langage coloré de ses habitants, un nom qui se prononcerait approximativement, sans tenir compte des h aspirés, « Ssfragra-phptrrrâzoutffluochtinkbrümt », si qui que ce soit, hormis eux, avait la moindre envie de se fatiguer à le prononcer. Sur Terre, en hommage à son découvreur, le capitaine Anton Glamur, on se contente de l’appeler « Glamur », ce qui n’est pas très joli non plus, mais on ne choisit pas les noms de ses explorateurs.
Ce monde ne figure plus sur aucun guide touristique, alors que, jadis, il constituait un lieu de villégiature renommé. Dans les archives de toutes les planètes connues, il figure en revanche comme un des endroits qu’il est préférable d’éviter si l’on ambitionne de conserver plus d’une heure trente-trois minutes et vingt-deux secondes (dernier record homologué, détenu par un jésuite arcturien, le R.P. Brpoompsh) cette si fugace étincelle qui sépare la matière animée de la matière inerte.
Ceci est l’histoire de sa chute.
Épuisé