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Olivier GIRARD

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Bifrost n° 65

Dans son souci, au fil des numéros et depuis plus de 15 années, de tisser un panorama le plus complet possible du large champ des littératures de genre, Bifrost à toujours veillé à porter son regard aussi bien sur les auteurs francophones qu’étrangers, contemporains que classiques. Ainsi, après avoir abordé une immense référence anglophone, l’auteur de Dune, Frank Herbert, dans notre numéro 63, puis un jeune auteur français résolument moderne dans notre 64e livraison, en la personne de Jérôme Noirez (et avant de retourner du côté des fondateurs américains avec Isaac Asimov dans le Bifrost 66), notre 65e opus consacrera un large dossier à un auteur lui aussi francophone mais plus ancien, un écrivain quelque peu oublié (il écrit peu, et œuvre qui plus est depuis des années dans le domaine du roman jeunesse pour l’essentiel), et pourtant ô combien attachant, le romancier français Christian Léourier. Déjà, en 1979, l’universitaire et critique littéraire Roger Bozzetto disait à son propos dans la revue Fiction : « On parle peu de Leourier, on a tort (…), il fait partie des auteurs français qui ont non seulement beaucoup à dire, mais qui le disent d'une manière originale, où la poésie est au service d'une vision du monde bien peu banale. » Pour mémoire, on rappellera que notre auteur fit ses débuts en littérature en 1972 dans la très prestigieuse collection « Ailleurs & demain » des éditions Robert Laffont avec le roman Les Montagnes du soleil, collection qui le publiera une second fois en 1979 avec le très beau La Planète inquiète. Son cycle le plus connu, « Lanmeur » (7 volumes), fut publié entre 1984 et 1994 aux éditions J’ai Lu. Depuis, il apparaît régulièrement au catalogue d’éditeurs aussi divers qu’Actes Sud, Nathan, Mango ou encore Bayard, mais presque exclusivement dans des collections jeunesse.

C’est donc à un auteur rare et précieux que nous avons ici décidé de rendre hommage, un auteur hors du temps et hors des modes, à l’œuvre qui n’est pas sans évoquer celle de l’américaine Ursula K. Le Guin, un écrivain plaçant l’humain et sa destinée au centre de sa création…

Au programme, donc : un récit inédit de Christian Léourier (récit prenant place dans le cycle « Lanmeur »), un très long entretien carrière et une bibliographie exhaustive.

Sans oublier nos rubriques de fonds et critiques habituelles, ainsi que des récits inédits signés Eric Brown, Thierry Di Rollo et Nina Kiriki Hoffman…

… Et bien sûr les Razzies 2012, le Prix du Pire des littératures de genre.

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Bifrost n° 64

C’est étrange comme les paysages les plus tristes, ternes, si pathétiquement humains, acquièrent dans leur déroulement, vus de la fenêtre du train qui nous emporte, un intérêt singulier. Les plans successifs s’animent sur le ciel immobile. Tout un décor de théâtre élisabéthain se met en branle, là, sous mes yeux. Et rien ne peut plus tout à fait être désigné comme laid ou vide, pas même les champs sans fin ou les banlieues en grisaille.

Alors que la tête de mon horripilante filleule tangue contre ma cuisse — que, dans sa somnolence, elle a dû confondre avec l’accoudoir —, je songe aux précipitations de notre globe dans l’espace, à ses girations terribles, et je me dis que si nous en avions conscience, hurlant notre terreur comme la filleule hurlant à mon oreille à bord d’un wagonnet de montagnes russes, nous prêterions plus d’attention à ce monde et à nous même…

Jérôme Noirez
Faire des algues

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Bifrost n° 64

C’est étrange comme les paysages les plus tristes, ternes, si pathétiquement humains, acquièrent dans leur déroulement, vus de la fenêtre du train qui nous emporte, un intérêt singulier. Les plans successifs s’animent sur le ciel immobile. Tout un décor de théâtre élisabéthain se met en branle, là, sous mes yeux. Et rien ne peut plus tout à fait être désigné comme laid ou vide, pas même les champs sans fin ou les banlieues en grisaille.

Alors que la tête de mon horripilante filleule tangue contre ma cuisse — que, dans sa somnolence, elle a dû confondre avec l’accoudoir —, je songe aux précipitations de notre globe dans l’espace, à ses girations terribles, et je me dis que si nous en avions conscience, hurlant notre terreur comme la filleule hurlant à mon oreille à bord d’un wagonnet de montagnes russes, nous prêterions plus d’attention à ce monde et à nous même…

Jérôme Noirez
Faire des algues

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Bifrost n° 63

Quelle belle ville ! se disait Bjska. A la contempler, on ne pouvait que remarquer cette qualité irrésistible. En tant que Médecin de Ville appelé à la traiter, il trouvait cette beauté déchirante. Sans cesse, il songeait aux individus qui tenaient cet endroit pour leur chez-soi, ces deux cent quarante-et-un mille humains tous confrontés à la perspective de devenir de simples sans-abris. Depuis la péninsule boisée protégeant le port, le regard de Bjska franchissait un bras d’eau. La chiche lumière de la fin d’après-midi prêtait au paysage une dominante rouille. Il cherchait des défauts, mais, à cette distance, on ne voyait même pas les rapiéçages appliqués avec goût. Pourquoi m’a-t-on choisi pour ce travail ? s’interrogea-t-il. Si seulement ces imbéciles avaient bâti une ville laide !

Frank Herbert
Mort d’une ville

Épuisé  

Bifrost n° 62

Il n’est aucun paysage africain plus grandiose que le pic neigeux du formidable Kilimandjaro, le point culminant du continent. On a tué le plus massif des éléphants connus sur son versant méridional, et pour les miens, Enkaï, notre dieu, résidait à son sommet. Par temps clair, on aperçoit ce mont de cent kilomètres à la ronde. Jadis, il accueillait un million d’animaux en sus du peuple masaï. Sous les acacias se côtoyaient l’éléphant, le buffle et le rhinocéros, tandis que le lion et le léopard guettaient l’antilope sans méfiance près des points d’eau. Nos manyattas couvraient les méplats de ses pentes.

Tout cela remonte au lointain passé. Il n’y a plus d’animaux sur la montagne, ni guère de gens. De nos jours, les Masaïs habitent l’autre Kilimandjaro, dont on m’a chargé de vous parler.

Mike Resnick
Kilimandjaro

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Bifrost n° 62

Il n’est aucun paysage africain plus grandiose que le pic neigeux du formidable Kilimandjaro, le point culminant du continent. On a tué le plus massif des éléphants connus sur son versant méridional, et pour les miens, Enkaï, notre dieu, résidait à son sommet. Par temps clair, on aperçoit ce mont de cent kilomètres à la ronde. Jadis, il accueillait un million d’animaux en sus du peuple masaï. Sous les acacias se côtoyaient l’éléphant, le buffle et le rhinocéros, tandis que le lion et le léopard guettaient l’antilope sans méfiance près des points d’eau. Nos manyattas couvraient les méplats de ses pentes.

Tout cela remonte au lointain passé. Il n’y a plus d’animaux sur la montagne, ni guère de gens. De nos jours, les Masaïs habitent l’autre Kilimandjaro, dont on m’a chargé de vous parler.

Mike Resnick
Kilimandjaro

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Bifrost n° 61

« C’est vous qui nous avez envoyés ici — tisser vos toiles, construire vos portails magiques, enfiler le chas de l’aiguille à soixante mille kilomètres/seconde.

On bosse pour vous. Pas question d’arrêter, ni même d’oser ralentir, de peur que la lumière de votre venue ne nous réduise en plasma. Tout ça pour que vous puissiez sauter d’une étoile à la suivante sans vous salir les pieds dans ces interstices de néant infinis.

Serait-ce donc trop demander que vous nous adressiez la parole de temps en temps ?

L’impact de l’évolution, du génie génétique, je connais. Je sais à quel point vous avez changé. J’ai vu ces portails donner naissance à des dieux, des démons, des choses qu’on ne peut espérer comprendre et dont je doute qu’elles aient un jour appartenu à l’espèce humaine : des extraterrestres brûleurs de dur, j’imagine, profitant des rails posés derrière nous.

Des conquérants.

Voire des exterminateurs. »

Peter Watts
L’Ile

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Bifrost n° 60

« Le nettoyage de camp de manouches, c’est toujours la plaie. T’y vas pour récupérer des bagnoles volées, t’as le signalement des gars qu’y faut taper, t’as même une idée de la disposition des lieux et quand tu finis enfin par rentrer, t’as pas une voiture plus récente qu’une Skoda de 1980 et tes gars, y s’sont déjà fait la tchave y’a belle lurette.

Entre-temps, toi, tu t’es fait caillasser par des minots, les femmes t’ont balancé des tampax usés à la gueule, et puis bon… tu sais jamais comment ça peut dégénérer avec eux. Tiens ! Une fois, dans un camp, on a retrouvé cinq AK47 et dix-huit grenades défensives. Non mais t’imagines ? Si y s’en étaient servis, ces barjos ? On aurait pas eu l’air con avec nos balles en plastique, tiens ! »

Eric Holstein
Enculés !

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Bifrost n° 58

C’est cette année-là que les Bouches se sont ouvertes. Deux d’abord, une au-dessus du Pacifique et une autre au milieu de la mer de Chine. Rien de grave pour la sécurité mondiale : ce qui en sortait, la plupart du temps, tombait dans un grand « plouf », se débattait quelques secondes avant de se noyer. L’avantage d’avoir beaucoup d’océans…

Le choc a été brutal pour les grandes religions : le choc de l’innocence perdue. Par contre, pour un paquet de sectes, ça a été du pain bénit, tous ces aliens qui déboulaient sur notre belle planète bleue. Mais ensuite, même elles ont été débordées. Trop de variété, trop de biochimies, trop de langages différents… trop tout court. Car d’autres Bouches se sont ouvertes sur la terre ferme.

Par dizaines.

Laurent Genefort
Rempart

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Bifrost n° 56

Saint-Pierre-les-Lys,

3 juillet 2080, 5 heures du matin.

C’est une vallée désertique, terre craquelée, arbres morts, pelade d’herbes jaunes moribondes. Sur les flancs ravinés des collines, des souches calcinées, de la caillasse, des broussailles épineuses et revêches, de la poussière qui volute au moindre souffle de vent. Les empreintes d’anciens champs, des vestiges de clôtures. Au creux de la vallée, quelques fermes en ruines gisent le long de routes défoncées, dont l’asphalte est réduit à l’état de plaques noirâtres. Sur les rives pierreuses d’une rivière asséchée s’étend un village, dont le centre est enclos d’une grossière palissade de tôles. Hors de l’enceinte, les maisons sont abandonnées, écroulées ou incendiées. Une zone artisanale en friche arbore les carcasses dénudées de bâtiments industriels, entourés de traces de parkings envahis de moisine, où achèvent de pourrir deux ou trois épaves de voitures sableuses et mangées de rouille. Au milieu du village, un pont effondré, rafistolé de bric et de broc, enjambe la rivière. Quelques panneaux solaires décatis s’étalent sur les toits des maisons. Quatre éoliennes de guingois tournent en grinçant. Surgissant au-dessus des collines pelées, le soleil se lève sur cette désolation, énorme, boursouflé. La journée s’annonce torride, comme d’habitude…

Jean-Marc Ligny
Le Porteur d’eau

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