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Guide de lecture sélénite

En complément de la bibliothèque sélénite idéale du Bifrost 95, on vous propose de retrouver sur le blog un guide de lecture lunaire, répertoriant toutes les fois où les chroniqueurs de Bifrost se sont envolés, en compagnie de Robert A. Heinlein, Ian McDonald, Johan Heliot et bien d'autres, vers notre satellite naturel…

Transgénération Express

Sur le blog Bifrost, une fois n'est pas coutume (mais ça pourrait le devenir), on vous cause littérature enfance, jeunesse, young adult ! Un panorama non exhaustif mais peut-être assez vaste pour créer des envies de lecture d’été. C'est par ici et ici !

“Le Triomphe” chez Anudar

« Reste que, malgré les répétitions, ce volume plonge son lecteur dans le sense of wonder le plus débridé. (…) Pour cela, on doit être encore et toujours reconnaissant à Edmond Hamilton : il a su, avec un talent consommé, faire des autres planètes le terreau fertile de notre imaginaire… » Anudar

Bifrost 95 : alunissage !

Alunissage réussi ! Le Bifrost 95 est dès à présent disponible, en papier comme en numérique, dans toutes les bonnes librairies terriennes et sur belial.fr.

Sixième du crépuscule

On a assez peu parlé de Brandon Sanderson en Bifrosty… et c’est un tort, tant l’œuvre de cet écrivain démiurge est à même de forcer le respect — et pas uniquement par la seule épaisseur de ses livres. Cela, y compris auprès de ceux qui, comme l’auteur de ces lignes, ne sont pas spécialement attirés par la fantasy. D’ailleurs, ce recueil de cinq novellas possède une tonalité explicitement science-fictive, un genre où l’on n’attendait pas Sanderson (et à nouveau, c’est un tort). Passage en revue…

Comment faire en sorte que le maximum de gens soit le plus heureux possible en minimisant l’impact écologique ? Dans « Parfait État », les mystérieux Wode ont eu l’idée parfaite : des cerveaux en bocaux. Dans ce contexte qui évoquerait presque Matrix, chaque individu est le souverain absolu, surpuissant et solipsiste de son univers, que celui-ci relève d’un monde de SF… ou de fantasy, dans le cas présent. Mais escarmouches et amourettes avec les cerveaux en bocaux voisins sont à prévoir au programme de cette bonne entrée en matière. « Instantané » propose une variation sur ce thème des mondes virtuels : cette fois, c’est une ville entière qui est recrée pour les besoins des enquêtes de police. On y suit le parcours d’un tandem de flics médiocres, Chaz et Davis, qui, sous couvert d’une banale vérification, vont tomber sur ce qui pourrait bien être l’œuvre d’un tueur en série cherchant à vaincre la simulation. Une réussite retorse riche en rebondissements (oui, l’un est évident, mais l’autre ?).

Les deux récits suivants nous emmènent dans des nouveaux mondes fraîchement colonisés. « Des ombres pour Silence dans les forêts de l’enfer » présente une chasseuse de primes à la poursuite d’un criminel dans une forêt peuplée de créatures agressives : le feu les attire et celui qui fait couler le sang risque d’y perdre la vie. Comment s’en sortir lorsqu’on attente à votre existence ? « Sixième du Crépuscule », c’est le nom de ce trappeur qui, avec ses oiseaux capables de prescience, parcourt la dangereuse île de Patji. Sauf qu’une civilisation plus avancée, entrée en contact avec un peuple d’outre-espace, cherche à en percer le secret… au risque de causer un dangereux déséquilibre. Dans ces deux récits, Sanderson démontre son talent remarquable pour créer des mondes et des personnages forts, sans oublier de faire vivre le tout au travers d’intrigues prenantes.

Occupant un bon tiers du livre, le (pas si) court roman « Dansecorde » nous ramène du côté de Roshar, monde aride balayé par des tempêtes et cadre de l’action des « Archives de Roshar ». Situé entre les tomes 2 et 3 du cycle (donc entre Livre des Radieux et Justicière, troisième volume à paraître sous peu), ce récit suit les pas de Lift, truculente gamine dotée d’un pouvoir génial (c’est elle qui le dit) et accompagnée de Wyndle, un Néantifère trouillard. Dans la cité semi-enterrée de Yeddaw, alors qu’une tempête anormale approche, Lift va se frotter à l’Ombre, un mystérieux ennemi. Pour qui n’a pas lu Le Livre des Radieux (c’est le cas de l’auteur de ces lignes), certains tenants et aboutissants paraîtront obscurs. Il n’empêche : le plaisir de lecture ne faiblit pas au fil de cette aventure échevelée.

Bref, un bilan positif, et sans doute davantage. Et une parfaite invite à découvrir les œuvres complètes de Brandon Sanderson.

Légendes d’Agrégats

Dans un futur lointain, l’humanité s’est divisée en deux branches : d’un côté les « Chondriens », vivant sur ces puits de gravité que sont les planètes, de l’autre les « Spatiens », à bord des Agrégats — ces sept immenses nuées d’astronefs qui arpentent ce petit recoin de Galaxie selon la même boucle multimillénaire et suivent les préceptes de la Tradition du Vide. Ilam, amateur de photo spatiale (car dans ce futur distant, on apprécie encore ce loisir qu’est la photographie), se fait un jour piéger lorsqu’un Agrégat se matérialise dans le système stellaire qu’il avait entrepris d’explorer. Secouru par Rivka, spatienne dont le job est de récupérer des ressources minières, Ilam rejoint l’Agrégat — l’Intervention Divine — et se retrouve au cœur d’intrigues. Un scientifique spatien aurait fait une découverte menaçant la Tradition du Vide, ce qui conduit le malfaisant chef de l’ID à prendre des mesures drastiques… Quant à Ilam et Rivka, entre mafieux au grand cœur et méchants pas très gentils, ils auront fort à faire pour sauver leur peau, et puis s’aimer aussi.

Après Antarcticas, un thriller écologique, Étienne Cunge s’essaie ici au space opera, sans grand bonheur malheureusement. Si le décor de Légendes d’Agrégats se veut grandiose et les enjeux riches de perspective, le roman ne parvient guère à susciter l’adhésion : le couple formé par Ilam et Rivka confine vite au niais, tandis que les autres personnages restent unidimensionnels, aucun ne soutenant une intrigue aux faibles horizons d’attente. L’ennui pointe rapidement — et la résolution finale du mystère soulevé par le prologue ne convainc guère. Espérons qu’Étienne Cunge fera mieux (ou en tout cas moins mal) la prochaine fois, et saura davantage susciter le sense of wonder. En attendant, Pierre Bordage (cité en quatrième de couverture) et Laurent Genefort (publié notamment chez le même éditeur) n’ont pas grand souci à se faire, et c’est bien tout le problème.

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