Prix des lecteurs : encore un mois !
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Amis abonnés, vous avez encore un mois pour voter au Prix des lecteurs Bifrost 2017. Faites entendre votre voix, on compte sur vous !
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Dans l'Abécédaire, on se perd dans le labyrinthique Jardin des sept crépuscules de Miquel de Palol, on ricane avec les Clowns tueurs venus d'ailleurs de Stephen Chiodo, on travers le miroir en compagnie de Kate Bush dans The Line, the Cross & the Curve, on voyage à travers le temps et les idéologies avec l'est-allemand Mann aus dem andern Jahrtausend de Richard Gross, et on prends des nouvelles de l'Anti-monde de George Langelaan…
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« Ce recueil permet donc de découvrir une autre facette de l’écrivain et de le découvrir sous forme de textes courts. Comme dans ses romans, les personnages sont au centre des histoires. […] Mais ce que j’ai trouvé le plus intéressant dans ces nouvelles, c’est l’incertitude qui émane de chacune, on navigue entre fantastique et science fiction et chacun peut avoir son interprétation propre d’une histoire qui sera différente pour un autre lecteur. » Au pays des Cave Trolls
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« Pour savoir pourquoi Greg Egan est grand et tout ce que la science-fiction lui doit, il vous faut lire ce Bifrost. Et bien sûr aussi ses écrits. » La Yozone
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Danses aériennes, sélection par Quarante-Deux des meilleures nouvelles de Nancy Kress, est dès à présent disponible à la précommande !
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En complément du cahier critique du Bifrost 88, le blog vous propose un addendum où l'on se penche sur une poignée de livres supplémentaires. On y trouve des robots, des aliens, des rêveurs, du Ballard ballardien, des essais avec de la suite dans les idées, des textes en marge des genre… et du bon et du moins bon.
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Ouvrage ayant pu voir le jour grâce à un financement participatif lancé par les éditions ActuSF, Lovecraft : Au cœur du cauchemar impressionne au premier abord par son aspect : beau livre sous couverture rigide avec jaquette, finition soignée, maquette agréable et claire, nombreuses photographies et illustrations en couleurs… pas de doute, de la belle ouvrage et ainsi, sur 450 pages, cette monographie peut alors nous aider à décrypter davantage HPL et son œuvre. Après une brève mais curieuse introduction, où les deux directeurs d'ouvrage, Jean-Laurent Del Socorro et Jérôme Vincent, nous indiquent que les textes se répondent, se recoupent, mais… se répètent aussi, il est temps de rentrer dans le vif du sujet.
Le livre est découpé en trois parties, qui s'intéressent successivement à l'homme, l’œuvre, et à l'univers étendu (comprenez, les adaptations), pour une trentaine d'articles ou d'interviews au total. Bien évidemment, tout commence par une biographie, et celle de Bertand Bonnet, bien connu des lecteurs de Bifrost et principal collaborateur de l'ouvrage en termes de signes, est particulièrement intéressante, car elle démythifie beaucoup du personnage de HPL : son supposé statut de « reclus de Providence », son côté conservateur, mais sans occulter pour autant son racisme avéré, dont il est difficile de faire la part entre un racisme « institutionnel » et sociétal, et une inclinaison personnelle. Les préjugés sur Lovecraft sont également abordés par Christophe Thill, l'éditeur de Malpertuis. Les quelques textes qui suivent sont plus anecdotiques, notamment les interviews de S.T. Joshi – le spécialiste mondial de Lovecraft – et de François Bon, qui a entrepris de traduire Lovecraft après avoir visité Providence. On en arrive à un nouvel article intéressant sur les rapports entre HPL et Robert E. Howard (B. Bonnet, qui reprend un papier paru dans le Bifrost spécial REH). Cet article prépare de la plus belle manière à ce qui va suivre : rien moins que des extraits de la correspondance entre les deux auteurs américains ! Ceci constitue assurément l'un des morceaux de choix de l'ouvrage. Toutes les lettres ne sont pas retranscrites en intégralité, d'autant plus qu'un certain nombre d'entre elles se sont perdues, mais ce qui nous est proposé est stupéfiant d'intelligence (lorsque les deux écrivains surenchérissent de connaissances sur les Gaëls et les Pictes) et montre également leur conception radicalement différente de la vie : là où Howard se fait le chantre tout autant des activités physiques que des occupations intellectuelles, Lovecraft ne saurait accorder à la première qu'une pure fonction utilitaire sans commune mesure avec le pouvoir de l'intellect. Le dernier texte, sur Lovecraft, docteur de laweird fiction, se signale surtout par son écriture en weird français.
L’œuvre de Lovecraft s’aborde par une petite mais instructive histoire de ses publications, par C. Thill. Le mythe de Cthulhu, que d'autres auteurs articles s'accordent à dire qu'il n'était pas le projet de l'auteur, se voit néanmoins accorder un article, qui se réduit la plupart du temps à un catalogage des Grands Anciens et lieux. Plus intéressante est l'interview de Raphaël Granier de Cassagnac, avant que n'arrive un autre sommet de cette monographie, une bibliographie de vingt-cinq œuvres majeures de l'auteur, disséquées par Bertrand Bonnet. Fan absolu de l'auteur, il décrit par le menu détail les circonstances de l'écriture de chacun des textes, les thématiques abordées, sans oublier de pointer du doigt les faiblesses éventuelles, mais surtout il donne une folle envie de (re)lire Lovecraft. C'était bien là l'objectif avoué de ce livre, et le pari est en cours d'être gagné, d'autant que certains articles suivants continuent dans la même veine : un rapprochement surprenant entre Lovecraft et John Dos Passos (Florent Montaclair), la science dans l'œuvre de HPL (Elisa Gorusuk), et ses rapports avec la fantasy (Thill). Et, comme HPL est tombé dans le domaine public il y a peu, donnant droit à une déferlante de nouvelles traductions, on donne la parole à l'un de ces traducteurs, qui nous explique de manière passionnante ses choix de traduction. Marie Perrier, quant à elle, se lance dans l'exercice compliqué de la comparaison des différentes versions françaises des textes, dont elle se tire honorablement, malgré un propos pas toujours très clair. Cette deuxième partie se termine par un court article sur la poésie de l'auteur. Le manque de bibliographie finale est à ce titre criant : après tout, les différents auteurs n'ont de cesse d'alerter le lecteur sur les risques de confusion entre les textes signés Lovecraft et ceux commis par August Derleth, ainsi que les révisions de HPL, cela aurait été un bon moyen de clarifier tout cela et d'offrir un volume vraiment définitif sur le sujet.
La dernière partie, concernant les adaptations de HPL, qu'il s'agisse de film, de bande dessinée, de jeux vidéo ou de rôles, est nettement plus convenue, malgré quelques beaux passages comme les interviews de Nicolas Fructus ou de Philippe Caza.
Au final, que retient-on de cette monographie ? Sur les trente articles qui la composent, le niveau est forcément inégal, mais le livre est globalement d'une très bonne tenue, bourré d'informations pour le connaisseur de Lovecraft, mais aussi suffisamment didactique dans sa construction pour être également très utile à ceux qui ne le connaîtraient pas. Si l'on peut regretter l'absence de bibliographie, nul doute que chacun saura y trouver son compte, en picorant à droite et à gauche, et en se délectant des piques que s'envoient Howard et Lovecraft dans leur correspondance. Et surtout, il donne une envie irrépressible de se replonger dans les écrits du Maître, qui n'imaginait pas de son vivant passer autant à la postérité qu'un tel ouvrage puisse exister !
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Ces trois romans – Révélation, Ascension et Rétorsion – sont adaptés du jeu vidéo Mass Effect™ de Bioware.
On a là un assez fort volume de plus de sept cents pages sous couverture cartonnée rigide revêtu d'une jaquette d'un assez bel effet dans le style « nouveau space opera ». Au milieu, l'ouvrage contient un cahier hors texte de seize pages pages d'illustrations en couleur issues du jeu vidéo Bioware. L'auteur de ces romans, Drew Karpyshyn, est aussi le principal auteur du jeu Mass Effect™.
L'humanité a découvert aux confins du système solaire un « relais cosmodésique », artéfact laissé par les Prothéens, une espèce supérieure disparue voici 50 000 ans, qui leur ouvre les portes de la galaxie où les Terriens sont confrontés à diverses autres espèces plus ou moins bien disposées à leur égard. Une idée déjà vu cent fois. C'est plus ou moins comme ça que commençait la série Perry Rhodan, par exemple, ou Stargate. Au temps pour l'originalité.
Révélation , le premier livre de cette trilogie, nous conte l'enquête menée par la scientifique Kahlee Sanders et l'officier David Anderson afin de découvrir par qui et pourquoi la station de recherche secrète où elle était affectée a été détruite. Les deux tomes suivants sont davantage liés, notamment par le personnage de Grayson et l'organisation suprématiste humaine Cerberus que dirige l'Homme Trouble, pour qui le seul salut possible pour l'espèce humaine passe par l'extermination intégrale de toutes les autres espèces intelligentes peuplant la galaxie. Dans Ascension, Cerberus tente de mettre la main sur Gillian, la fille adoptive de leur agent, Grayson. Ils ont développé en elle des pouvoirs biotiques : des pouvoirs psi télékinésiques carburant à l'énergie noire. Dans le troisième tome, Rétorsion, Cerbérus teste sur Grayson de la nanotechnologie aliène provenant des Moissonneurs qui le transforme en un guerrier quasiment invincible qui cesse alors d'être lui-même pour finir totalement asservi aux Moissonneurs : des intelligences artificielles hébergées dans de gigantesques astronefs qui ne se proposent rien de mieux qu'éradiquer toutes intelligences biologiques du cosmos… Quelle originalité ! Impossible de ne pas penser au cycle des « Inhibiteurs » d'Alastair Reynolds et au cycle du « Centre Galactique » de Gregory Benford, entre autres…
Particulièrement peu brillant, le scénario se résume en une suite ininterrompue d'assauts et de massacres sur des bases isolées. On ne sait pas ce que devient la fiole de dopant biotique qu'avait sur lui le traitre Jiro. On ne comprend pas davantage pourquoi le capitaine Mal autorise l'accostage de la navette Cyniad alors qu'il ne pouvait que savoir qu'elle avait été piratée par Cerberus. L'auteur s'enfonce encore davantage en tentant de se raccrocher aux branches… Messieurs, faites des jeux vidéo mais ne vous improvisez pas romanciers. Laissez faire des tâcherons tel Kevin J. Anderson dont c'est le métier de rédiger (pas d'écrire) de l'aventure spatiale au kilomètre, du Dune-StarWars-Trek-Gate en veux-tu en voilà…
Bref ! Du tout venant de troisième ordre. On a des tonnes de Fleuve Noir de cet acabit là. Mais là où on se fout royalement du monde, c'est lorsque l'on vend ça 39 € ! 39 € ! Non mais… Même d'occase sur Internet à moitié prix, c'est encore exorbitant et bien trop cher payé ! C'est indécent. D'autant plus que ce n'est pas même inédit. On a déjà lu pire, il est vrai, mais jamais à ce prix là. Ça mériterait son Razzy du plus mauvais rapport qualité/prix…
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p>Du nouveau, cette année, à Epinal. Pour sa septième levée, l’anthologie des Imaginales ouvre clairement la porte aux auteurs étrangers (d’expression française) et aux textes de pure SF, manière de revivifier un concept qui commençait un peu à se mordre la queue.
Quatorze auteurs, dont deux suisses et un belge, se sont emparés du thème polysémique du festival, pour le décliner sous l’angle de la fatalité ou de la providence individuelle (destin), collective (nation), ou plus prosaïquement du but à atteindre.
Bilan ? Les textes de pure SF, relevant dans leur majorité du space ou du planet opera, laissent sur leur faim. Difficile de rentrer dans « Ivresse des profondeurs » (GD Arthur), la faute à une intrigue confuse et une écriture plutôt absconse. Jean-François Thomas livre avec « Chakrouar III » un récit à chute de facture classique, trop old school pour emporter l’adhésion. Très sages, très classiques également, les contributions d’Estelle Faye (« Hoorn ») et de Loïc Henry (« Essaimage »). N’étant pas un grand fan du Bordage nouvelliste, je n’attendais rien de spécial de son texte. « Sans destination » ressemble à s’y méprendre à un brouillon de son dernier space opera (Résonances), réussi lui. Spécialiste des sagas de fantasy, Adrien Tomas s’essaie à une SF teintée de préoccupation écologique et de spiritualisme, dans le prolongement du modèle théorisé par James Lovelock (« La voix des profondeurs »). Un coup d’essai intéressant à confirmer. Seule nouvelle hors-sujet, « L’Aiguillon de l’amour » de François Rouiller renvoie au diptyque pharmaco-médical Métaquine paru l’an dernier. Soit un voyeur et l’objet de son désir : l’un se croit capable, via les progrès accomplis en matière de miniaturisation, de mater l’autre tranquille, mais c’est peut-être l’inverse qui va se passer… Jouissif.
La partie « fantasy » m’a parue globalement plus aboutie, en raison de textes souvent plus longs et davantage travaillés. Ça ne commence pourtant pas sous les meilleurs auspices avec « Bucéphale au cœur des ombres », d’Aurélie Wellenstein, qui nous transporte dans un Moyen-Orient de pacotille secoué de combats fantastiques contre les forces démoniaques. Le héros, croisé à la pureté dangereuse, affronte un Satan chevalin en serrant les mâchoires. Dispensable aussi, « FIN », de Grégory Da Rosa, qui réchauffe la tambouille eschatologique dans un mélange de genres et d’ambiances indigeste. Charlotte Bousquet s’empare avec une certaine réussite des mythes dogons dans « La voix des renards pâles ». Victor Dixen évoque cette part d’inconnu qui aimante les grands explorateurs (et les grands lecteurs), en racontant à plusieurs voix le périple confinant à l’obsession, voire à la folie, d’un homme en quête d’absolu (« La source »). Dans une langue très maîtrisée, Stefan Platteau livre le blockbuster de l’anthologie : son « roi Cornu » est une réécriture du Livre de l’Exode mâtiné de Silmarillion. Donne envie de se plonger dans ses précédents écrits. Partant du récit des prétendus voyages d’un chevalier mytho ayant vécu durant la guerre de Cent Ans, Fabien Cerutti fait vivre à son personnage des aventures hautes en couleur, vanciennes en diable, qui s’inscrivent dans l’univers du Bâtard de Kosigan (« Le livre des merveilles du monde »). Lionel Davoust conclue sur une belle mise en abîme dans « Une forme de démence » : un vieil écrivain à succès embauche une jeune étudiante pour mettre de l’ordre dans ses archives et dans ses pensées. Elle souhaite créer une encyclopédie à l’usage des lecteurs idolâtres, il ne veut que se souvenir et peut-être se perdre dans la nature ultime de la réalité…
Un millésime correct, donc, auquel il manque un ou deux très bons textes de SF pour faire un grand cru.
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Robogenesis est la suite directe de Robocalypse (tout juste réédité en poche, chez Pocket). À la fin du premier opus, le danger représenté par Archos R-14 semblait définitivement écarté. Le monde était certes en ruines, l’humanité presque éteinte, mais elle pensait avoir vaincu le monstre. Or, avant de disparaître, l’I.A. Était parvenue à se transférer dans d’autres machines. Des centaines de milliers de machines. Big Rob est donc encore en vie. Et il n’est pas seul. Des versions précédentes ont aussi survécu. L’une d’entre elles, en particulier, a des projets pour cette Terre. Et l’homme n’y a pas la place centrale. Archos R-8, autrement appelé Arayt Shah, a un but ultime : prendre le pouvoir sur la planète entière. Pour cela, il doit s’assurer du contrôle de centres de calcul disséminés de-ci de-là afin d’acquérir la puissance nécessaire. Et il en profite pour éliminer les menaces potentielles. Dont les plus importantes sont les modifiés, ces êtres humains transformés par Archos R-14, améliorés, mais plus vraiment des hommes ou des femmes à part entière.
L’intrigue nous est narrée, en alternance, par les différents protagonistes de ce grand final (enfin, espérons, car on n’oublie pas que Robocalypse devait déjà marquer la fin des hommes). Et l’on retrouve nombre de personnages présents dans le premier roman : Lark Iron Cloud, revenu d’entre les morts ; la jeune Mathilda et son frère Nolan, accompagnés de leur ange gardien Neuf Zéro Deux ; mais aussi Cormac Wallace, le héros de la précédente guerre ; et enfin, le professeur Takeo Nomura, sauveur de l’humanité.
Malgré ce « casting de rêve », rien n’y fait ! C’est plat, sans grande saveur, sans aucune originalité. Arayt Shah pérore à longueur de pages sur sa supériorité et la faiblesse des tas de viande que nous sommes. Les survivants tentent… de survivre. Mais on s’en moque. Leur détresse, à quelques exceptions près, échoue à nous toucher tant l’ensemble se montre artificiel. Les récits de fin du monde sont légion, à l’instar des histoires post-apocalyptiques. Pourquoi alors en pondre une nouvelle ? Pourquoi écrire une suite à Robocalypse, un roman distrayant, certes, mais d’un intérêt déjà très moyen ? Peut-être y a-t-il là quelque chose à voir avec le fait que Steven Spielberg a acheté les droits du premier bouquin et que le film va, un jour, c’est promis, enfin sortir ? À moins qu’il ne s’agisse de surfer sur la mode des questionnements liés à l’avenir de l’humain face à des machines toujours plus puissantes ? En ce cas, encore aurait-il fallu s’appliquer un tantinet, et guider le lecteur vers des altitudes plus élevées. Depuis Turing, les œuvres traitant ce thème sont légion, le lecteur a l’embarras du choix. Une concurrence face à laquelle Robogenesis déçoit, et pas qu’un peu. On renverra de fait Daniel H. Wilson à la lecture de son petit Greg Egan illustré, tout en évitant ici un achat dispensable.