Connexion

Actualités

Les Insulaires

Voilà une trentaine d’années que Christopher Priest se rend plus ou moins régulièrement dans l’Archipel du Rêve, et chacune de ses visites parvient encore à nous étonner et à nous émerveiller. La Fontaine pétrifiante jouait avec brio à brouiller les frontières entre réalité et fiction ; les différents textes au sommaire de L’Archipel du Rêve constituaient autant de plongées sensuelles et charnelles (et même parfois mortelles) au cœur de cet univers. Son nouveau livre, Les Insulaires, n’est pas vraiment un roman ni tout à fait un recueil de nouvelles, plutôt un assemblage hétéroclite de récits, extraits de guide touristique, articles de presse, compte-rendu d’interrogatoire, testament, etc. D’un point de vue littéraire, c’est un objet aussi difficile à cerner que l’univers qu’il met en scène, cette nuée d’îles de toutes tailles qu’aucune technologie, aussi avancée soit-elle, n’est jamais parvenue à cartographier dans son ensemble.

Les Insulaires nous guide à travers une cinquantaine d’îles et nous fait découvrir leurs particularités, qu’elles soient écologiques, topologiques, économiques ou sociales. Certaines sont prospères et accueillantes, d’autres austères et désertées, les mégapoles les plus cosmopolites y côtoient les jungles les plus impénétrables. La plupart ont cependant en commun un certain art de vivre, fait de nonchalance et d’une sorte de fatalisme indulgent, ainsi qu’une organisation politique, de type féodal, considérée par la population comme une nuisance bénigne nécessaire au bon fonctionnement de la société — les rares cas de révoltes populaires ont justement lieu lorsque ce pouvoir met en péril cet équilibre.

Un autre trait commun à l’ensemble de ces communautés, c’est la place prépondérante qu’y occupent les arts, sous des formes variées et parfois même étonnantes. On retrouve d’ailleurs plusieurs figures majeures du monde culturel au fil de ces récits, que leur présence en pointillés contribue à unifier. Citons Dryd Bathurst, peintre dont le génie pictural a autant marqué les foules que les scandales que ses mœurs dissolues ont causés, Chaster Kammeston, romancier vivant reclus sur son île natale, Jordenn Yo, la tunneleuse dont les œuvres ont sapé les fondations de nombre d’îles, ou encore le comédien Commis, dont le meurtre constitue un autre des fils rouges de ce livre. De ces personnages comme du monde où ils évoluent, Christopher Priest ne nous donne qu’une vision parcellaire, incomplète. On découvre certains évènements de leur vie, on en devine certains autres, mais l’auteur ne nous révèle jamais tous les tenants et les aboutissants de leurs histoires. Ce pourrait être frustrant ; à la lecture, le résultat est au contraire fascinant, stimulant. Et cette volonté permanente de conserver à chaque personnage rencontré comme à chaque lieu visité son aura de mystère ne fait que renforcer le projet littéraire. La légende prend constamment le pas sur l’histoire, et l’Archipel du Rêve demeure un lieu où la réalité se plie aux désirs de la fiction. Pour le lecteur, le dépaysement est garanti, et le plaisir tout autant.

Les Lumineuses

Chicago, 1931. Pourchassé après avoir accidentellement tué un autre vagabond, Harper Curtis trouve refuge dans une maison abandonnée. Une maison aux propriétés bien singulières, puisqu’à chaque fois qu’il en franchit le seuil, Harper change d’époque, quittant l’Amérique de la Grande Dépression pour découvrir le monde de demain, celui de la Seconde Guerre Mondiale, du Maccarthysme ou de la fin du XXe siècle. Plus étrange encore, cette maison lui parle, et lui ordonne de tuer des femmes que rien ne semble lier à priori, pas même l’époque à laquelle elles vivent. Subjugué par ce lieu, Harper Curtis se lance alors dans une série de meurtre qui va s’étaler sur plusieurs décennies…

On avait découvert Lauren Beukes en 2011 avec le très prometteur Zoo City, roman foutraque à la croisée des genres, entre polar, SF et fantasy urbaine. Plus policé dans la forme, Les Lumineuses n’en est pas moins original. Les incessants sauts temporels auxquels s’adonne Harper Curtis donnent au parcours de ce tueur en série un côté inédit et imprévisible, tout en permettant à l’auteure de multiplier les paradoxes.

Mais si Curtis est le personnage pivot de ce récit, la romancière accorde tout autant d’importance, sinon plus, à ses victimes, en particulier à Kirby Mazrachi, la seule à avoir survécu (de justesse) à ses assauts, à la fin des années 80. Agée d’une vingtaine d’années, elle est obsédée par ce qui lui est arrivé et bien décidée à tout mettre en œuvre pour retrouver la piste de celui qui a tenté de l’assassiner. Son enquête occupe une bonne partie du roman, et permet avant tout à Lauren Beukes de dresser le portrait d’une jeune femme indépendante, tenace et débordante de vie malgré son traumatisme.

Les autres victimes de Curtis croisées au fil des pages sont tout aussi attachantes, et le sort qui leur est réservé ne nous en apparaît que plus tragique. De Zora Ellis Jordan, mère célibataire noire, soudeuse sur un chantier naval en 1943 pour subvenir aux besoins de ses enfants, à Margot, activiste politique dans les années 70, venant en aide dans la plus stricte illégalité à celles qui souhaitent avorter, de Willie Rose, jeune architecte soupçonnée de sympathies communistes au plus fort de la chasse aux sorcières, à Mysha Pathan, biologiste promise à une belle carrière, autant de vies brisées de la plus terrible manière qui soit, autant de potentialités qui ne se réaliseront jamais. Ce sont elles les Lumineuses, c’est à ces victimes qui auraient pu rester anonymes que Lauren Beukes a souhaité donner la parole et rendre hommage. Au-delà du thriller à la mécanique impeccablement huilée qu’il est, Les Lumineuses est avant tout une œuvre féministe et humaniste de la plus belle eau.

Le Baron noir, l'ombre du maître-espion

1864. Sous la présidence de Louis-Napoléon Bonaparte, la France domine plus que jamais le monde. Ses dirigeables, ses trains, son industrie triomphent et témoignent de la grandeur d’une nation que le monde entier jalouse. Antoine Lefort est un de ses champions. Le jeune homme est à la tête d’un empire industriel, spécialisé dans la technologie de pointe. Tout le monde voit en cet élégant dandy une des figures de la vie mondaine parisienne, négligeant qu’il est aussi un ingénieur génial travaillant sans relâche à l’amélioration de ses inventions. Mais il a surtout un secret que seul son majordome partage : c’est lui, le mystérieux justicier qui parcourt les rues de la capitale une fois la nuit tombée — il est le Baron Noir. Lorsque des plans secrets révolutionnaires sont volés, le Baron Noir devra revêtir son armure et se révéler au grand jour. Quelle puissance étrangère complote contre la France ? Quels ennemis devra-t-il affronter ?

Entre Batman et Iron Man, la création d’Olivier Gechter, jeune auteur issu de la microédition, bénéficie d’une série d’atouts conférant à son récit une originalité indéniable. Tout d’abord, saluons la couverture particulièrement inspirée de Géraud Soulié. Ensuite, la forme du texte, qui sert particulièrement le propos : une novella d’une centaine de pages. L’espace y est par conséquent suffisant pour poser le monde, l’intrigue et les personnages, tout en bénéficiant du rythme propre à la nouvelle. De fait, le récit s’avère mené sans temps mort, alternant scènes d’action et moment de révélations. Enfin, le steampunk tel que l’envisage Olivier Gechter se situe dans la tradition du roman populaire et de ses fascicules. Cela fait toute la différence : les archétypes qu’il convoque — le héros, ses acolytes et le grand méchant — n’ont rien de tristes rouages de l’intrigue relégués à l’état de citation. Ils sont là pour faire vibrer le lecteur, qui, pas dupe, anticipe la fin heureuse, tout en sachant que quelque part, quelque chose ou quelqu’un menace toujours de faire tomber le héros. Tout le travail de l’écrivain, en partie révélé par une brève et éclairante postface, vise à distraire son lecteur. La première mission du Baron Noir est désormais accomplie et c’est une réussite. A quand la prochaine ?

Malédiction

Des flingues, des rebondissements, de la magie et des super-héros… Malédiction est la digne suite de Magie Brute.

L’action se déroule quelques temps après les évènements du premier opus. Les relations entre « actifs » et « normaux » sont déjà tendues quand un « actif » tente d’assassiner le président Roosevelt. Faye subit la suspicion des anciens du Grimnoir qui craignent que son immense pouvoir ne soit une malédiction. Et Jake Sullivan se retrouve au téléphone avec le fantôme du président à propos d’une entité qui menace le Pouvoir.

Plus dense et plus sombre que Magie Brute, Malédiction contient toutefois les mêmes ingrédients et souffre des mêmes défauts. L’écriture vivante, très visuelle, les personnages plus fouillés surprendront agréablement le lecteur. Les exergues en début de chapitres, assez croustillants, facilitent l’immersion dans l’univers créé par Larry Correia. A la lecture, on ne peut s’empêcher de penser aux X-Men et à la série Civil Wars (même si cette référence sera probablement plus développée dans le tome 3). Le livre se dévore avec un plaisir certain, jusqu’aux cent dernières pages. Magie Brute se finissait par un long tunnel indigeste de combats et de morts. Ici, même souci. Après un début plutôt lent, le dernier quart du livre s’emballe dans un assaut interminable suivi d’un combat homérique contre un dieu démon. Ça tire à tout va, ça explose de tous les côtés, ça saigne, ça jure, etc. Les héros ne semblent ni s’en lasser ni être choqués ou impressionnés par le nombre de morts. C’est long et pénible.

Malédiction n’est sûrement pas le roman de l’année. Plutôt le genre de bouquin vite lu et vite oublié, avec lequel on passe un agréable moment malgré une fin un tantinet laborieuse. Espérons que l’auteur saura corriger le tir pour le troisième épisode.

Chansons de la Terre mourante T1

« La Terre mourante » est à n’en pas douter une des plus fascinantes créations de Jack Vance, qui nous a hélas quittés il y a peu. Ce Monde magique attendant l’apocalypse sous les éclats rubiconds d’un soleil en fin de vie fut en son temps arpenté par des personnages aussi brillants que Cugel l’Astucieux ou encore Rhialto le Merveilleux. Superbe univers de fantasy, sans doute parmi les plus marquants jamais créés, rivalisant à sa manière unique — et généralement très drôle — avec les plus belles productions de Tolkien, Howard, Leiber ou Moorcock, « La Terre mourante » a inspiré pléthore d’écrivains au fil des années. Ainsi, Gardner Dozois et George R. R. Martin, qui ont choisi de rendre hommage à l’œuvre et son auteur en convoquant pour ce faire la fine fleur de l’Imaginaire contemporain, y compris des auteurs franchement inattendus dans ce registre. En est résulté la monstrueuse anthologie Songs of the Dying Earth, sacré pavé dont ActuSF a entrepris, et c’est louable, la traduction… hélas en trois volumes passablement aérés qui risquent de faire mal au porte-monnaie. Mais ne boudons pas notre plaisir : c’est le sourire aux lèvres que l’on entame la lecture de cet hommage fort bienvenu, riche en textes remarquables ; si cette première partie est nécessairement inégale — quelle anthologie ne l’est pas ? —, la qualité est cependant bel et bien au rendez-vous, et l’amateur de Vance retrouvera ici cet univers merveilleux qu’il a en son temps découvert auprès du Maître lui-même, et quelques-uns de ses personnages feront même leur apparition au détour des pages.

Commençons par évoquer le meilleur, tant qu’à faire. Le volume, passées deux préfaces dispensables signées Dean Koontz et Jack Vance lui-même (notons au passage que chaque auteur livre également une postface à sa contribution, témoignant de l’enthousiasme suscité par l’univers de « La Terre mourante »), s’ouvre brillamment avec Robert Silverberg, qui nous narre avec talent l’histoire du « Cru véritable d’Erzuine Thale » : un poète décadent attend la fin, comme il se doit, en gardant dans ses réserves un breuvage divin, à même de l’inspirer pour un ultime poème en guise de couronnement de sa carrière ; ce qui ne va bien sûr pas sans susciter la convoitise… L’histoire est un brin convenue, mais la plume délicieuse, l’univers bien rendu et les personnages irréprochables. Une bien belle introduction. Autre réussite remarquable, « Abrizonde », de Walter Jon Williams, nous amène à côtoyer un jeune architecte plongé par le hasard de ses errances dans une guerre apparemment désespérée, mais la magie et les démons sont de la partie, et tout le monde ici a plus d’un tour dans son sac. Malgré une conclusion sans doute un brin abrupte, cette nouvelle enlevée et palpitante constitue à n’en pas douter un des grands moments de l’anthologie. Citons enfin, parmi les plus brillants participants à cette entreprise, un des anthologistes, George R. R. Martin himself. L’auteur du « Trône de fer » nous emmène passer « Une nuit au Chalet du Lac » (« célèbre pour ses anguilles siffleuses »), auberge pas très bien fréquentée. Les personnages hauts en couleurs et la plume adroite de Martin nous ramènent habilement aux meilleurs récits vanciens de « La Terre mourante ».

Deux nouvelles, pour être inférieures à ce beau trio de tête, sont néanmoins tout à fait agréables à la lecture : « La Porte Copse » de Terry Dowling ne manque ainsi pas d’humour, et joue avec malice des sortilèges les plus improbables (jusque dans leur désignation farfelue) employés par les magiciens si hautains de « La Terre mourante » ; un peu trop téléphoné, cependant, pour pleinement emporter l’adhésion, et ça ne fait pas toujours mouche. Le cas de Jeff VanderMeer est différent : l’auteur de l’excellente Cité des saints et des fous livre avec « La Dernière quête du mage Sarnod » une nouvelle tout à fait séduisante, à l’univers riche et original, mais peut-être est-elle, pour le coup, « trop originale » : on n’y retrouve pas tout à fait la flamboyance propre aux récits de Vance, malgré des emprunts non négligeables.

Les deux nouvelles restantes sont plus dispensables, sans être d’une lecture trop désagréable pour autant. Glen Cook, avec « Le Bon Magicien », livre un récit ambitieux mais un peu bancal, où la fine fleur des magiciens est convoquée pour faire face à une terrible menace ancestrale. Byron Tetrick se la joue un peu à la « Harry Potter » dans « L’Université de maugie », récit initiatique banal qui se conclut sur une assez regrettable faute de goût, l’auteur ayant succombé à une tentation trop énorme pour ses capacités.

Mais ces deux fausses notes n’enlèvent finalement pas grand-chose à la qualité tout à fait appréciable de ce premier volume des Chansons de la Terre mourante. L’hommage est dans l’ensemble fort réussi, et les amateurs de Vance ne seront pas déçus. Aussi a-t-on hâte de lire la suite, dont on peut espérer sans trop de risque d’erreur qu’elle sera également des plus enthousiasmantes.

D'autres royaumes

Si D’autres royaumes, publié originellement en 2011, n’est pas l’ultime roman du vétéran Richard Matheson, son édition en France quelques mois à peine avant sa mort lui confère quelque peu, par la force des choses, une allure de testament littéraire. Et on ne fera pas de mystère : c’est pour le moins regrettable. On n’y retrouve guère en effet le brillant auteur de, entre autres, Je suis une légende et L’Homme qui rétrécit. Et l’on fait régulièrement la grimace à la lecture de ce livre de trop, qui tient sans doute un peu de la catharsis, mais donne aussi (surtout ?) la fâcheuse impression que son auteur n’y croit pas — et, par voie de conséquence, le lecteur pas davantage.

Alexander White, plus connu sous le nom de plume d’Arthur Black, sous lequel il a commis des dizaines de romans d’horreur lamentables, a 82 ans. Né avec le siècle, il nous narre ici les étranges événements qu’il a connus quand il en avait 18, aux environs de la fin de la Première Guerre mondiale. Engagé dans les forces américaines pour faire bisquer son horrible paternel, Alex connaît l’horreur des tranchées. Et c’est sur le front qu’il fait la rencontre de Harold Lightfoot, un jeune soldat anglais. Les deux hommes se lient d’amitié, et, avant de décéder, Harold suggère à Alex de se rendre dans son village natal, Gatford, au nord de l’Angleterre.

Démobilisé en raison d’une grave blessure, Alex, qui ne tient pas à revoir son père à Brooklyn, obéit bientôt aux dernières volontés de son camarade. Il loue un cottage dans ce village qu’il trouve à première vue somptueux, mais la petite vie paisible qu’il entendait y mener est vite perturbée par d’étranges superstitions locales : on lui dit que la forêt avoisinante est le domaine des fays, du petit peuple, autrement dit, et qu’il ne faut surtout pas s’enfoncer dans les bois en quittant le chemin… Mais il fait aussi, lors d’une promenade, la rencontre de Magda, ravissante femme qui fait une mère de substitution idéale… mais qui a la réputation d’être une sorcière. Cartésien comme son horrible père, Alex ne croit guère à ces racontars. Il a tort, bien entendu…

Sur ces bases pour le moins stéréotypées, Richard Matheson tisse dès lors une intrigue cousue de fil blanc, ce qui n’exclut hélas pas quelques incohérences ou invraisemblances ; D’autres royaumes mêle le genre féerique classique, teinté d’horreur, avec le genre sentimental, se complaisant dans la description d’amours aussi ambiguës que pénibles. Tout ça sent le complexe d’Œdipe, pas qu’un peu… et ça ne convainc guère, laissant bien vite une amère impression en bouche.

Le problème essentiel de D’autres royaumes ne réside pourtant pas dans cette dimen-sion. Le roman est prévisible, peu crédible en même temps, pas très bien construit, affligé de personnages en carton-pâte, et donne, à tort ou à raison, l’impression d’avoir déjà été lu cent fois, en mieux. Certes. Mais le véritable drame est ailleurs : en effet, Richard Matheson semble s’y complaire dans le style laborieux d’un écrivain d’horreur gothique à dix balles. Exorcisme ? Peut-être… Mais c’est rapidement insupportable, notamment du fait des incessants appels au lecteur qui parsèment chaque page ou presque de ce roman imbuvable. Arthur Black intervient en effet régulièrement pour commenter ce qu’il écrit, jugeant telle phrase bonne, telle autre mauvaise, quand elles sont toutes affligeantes. Le lecteur est sempiternellement pris à témoin, et bien vite n’en peut plus.

On est très loin, ici, du grand Richard Matheson, conteur d’exception qui a su nous régaler à maintes reprises avec son astucieux sens du récit ; on n’y retrouve pas davantage la finesse dans la caractérisation de ses meilleures productions ; ne reste au final qu’une mauvaise parodie du genre, donnant l’impression que Richard Matheson se moque de lui-même, et par la même occasion du lecteur.

« Comment aurais-je pu écrire ce livre si ma cervelle baignait entièrement dans les eaux du gâtisme ? », demande Alexander White/Arthur Black à un moment ; le lecteur, ici, ne peut pas vraiment s’empêcher de faire la grimace… De même, plus loin : « Arthur Black me collerait d’office dans une maison de repos pour auteur en fin de carrière. » Douloureuse confession…

Disons-le, même si c’est difficile, voire cruel, du fait de la proximité du décès de Richard Matheson — on aimerait se montrer charitable, voir en D’autres royaumes un roman au pire médiocre —, mais le fait est que ce livre est calamiteux de bout en bout. La forme est atroce, le fond sonne creux. L’hommage plus ou moins déguisé ne séduit pas, et tourne à la parodie laborieuse. Livre sans intérêt, livre inutile, livre de trop, D’autres royaumes ne sert guère la mémoire d’un auteur que nous avons connu tellement brillant. Aussi vaut-il mieux s’abstenir de lire cette erreur de vieillesse, qui n’aurait probablement jamais dû être publiée.

Cthulhu fhatgn !

Le Bifrost n°73, à paraître en janvier 2014, sera consacré à H.P. Lovecraft ! Découvrez l'esquisse de Nicolas Fructus pour la couverture !

Demain le monde en précommande

Le recueil best-of de Jean-Pierre Andrevon, à paraître le 8 novembre, est désormais disponible à la précommande, en papier comme en numérique.

Et téléchargez dès aujourd'hui un extrait PDF gratuit contenant la préface de Richard Comballot et les premières pages de la nouvelle La Réserve.

Stark et les rois et des étoiles illustré

Le recueil de romans et de nouvelles signés Leigh Brackett, dont certains co-écrits avec Edmond Hamilton et Ray Bradbury, est à paraître le 25 novembre au Bélial'. Découvrez dès aujourd'hui la couverture signée Elian Black'mor.

Ça vient de paraître

Les Armées de ceux que j'aime

Le dernier Bifrost

Bifrost n° 116
PayPlug