« La coupure des racines, La coupure des racines de la Connaissance… En perdant les contours de son identité, le tueur en série est complètement coupé de l'Unité. Il vit tout seul, dans sa forteresse étanche… L'arbre de Mort l'a envahi. »
Psychopathes à gogos, redoutable énigme policière, autorités incompétentes, intelligences artificielles simulatrices de personnalités, prospective millénariste et cours de rattrapages intensifs d'histoire et de métaphysique. Un roman qui décidément joue la carte du cumul, et vaut le détour à condition bien sûr de supporter le gore. À noter un récit en forme de diptyque policier contemporain quasi classique, intermède prospectif - puis policier cyberpunk millénariste. Plus la réflexion sur la source du Mal absolu, D'actualité aux vues des derniers exploits serbes, le génocide vedette du moment à l'heure où j'écris cet article (8000 morts traités en 10 secondes d'infos TF1/A2 journal du soir etc. — c'est un record, non ?).
« Elle trouva une ligne précise dans le grain du bois, une ligne ténébreuse comme une rivière coulant au milieu d'une forêt claire… Elle ne pouvait suivre la ligne que des yeux. »
Entre l'Intelligence Artificielle protectrice de Lusitania et Quing Jao, la surdouée de la planète de la Voie, se joue une partie de cache-cache dont l'enjeu est la survie de trois espèces les piggies, porcelets intelligents, les doryphores, réimplantés par Ender, et la Descolada elle-même, un virus intelligent qui reprogramme à sa guise les codes génétiques des êtres « vivants ». Si l'intrigue de Card demeure brillante, le récit est très loin d'être aussi fluide que dans le tome premier de la série, La Stratégie Ender. À noter la très curieuse théorie sur l'univers et la matière qui permet aux héros d'échapper à leur destin ce qu'on pourrait facilement prendre pour un tour de passe-passe…
« C'était des arbres d'hiver; sans aucune feuille. Leur aspect décharné et noirci les faisait ressembler à quelques vestiges d'un terrible incendie… dominant le collège, le même genre d'arbre, le seul dont j'entrevoyais la base du tronc. »
La quête initiatique médiévale fantastique d'un jeune noble qui, d'éducateur pastoral par vocation, s'attache à la carrière d'éminence grise. Livre univers au style travaillé, aux origines jeu de rôles marquées, sacrifiant quelque peu les mobiles et le caractère au récit mais à l'ambiance indéniable.
« Alors apparut Valles Marineris. Même en la survolant à la verticale, il était impossible de distinguer le fond de la déchirure gigantesque… à peine çà et là distinguait-on la couleur bleutée du Grand Fleuve qui coulait abondamment au fond de la blessure… »
Survol de Mars, bataille spatiale et bombardement de matière négative, déchirure spatiotemporelle, méchant à peine plus sociable que Dark Vador, intelligences artificielles et entité stellaire, la saga d'Eric Cowez a tout du grand tour de la science-fiction "aventuresque" tout public. Aventure alliée à un zeste de vulgarisation scientifique non barbante. Une heureuse démarche tout public et une alternative à la production de masse du style Timothy Zahnesque (Star Wars 4, 5, 6).
« Qu'est ce que ça veut dire, "mort"?… Il avait envie de crier sa peur. Non seulement il était seul, perdu sur une foutue planète déserte, mais il était devenu cinglé!. … "Pourquoi tu ne veux pas me répondre, Glenn ?” »
Lorsqu'un pilleur d'épave professionnel s'écrase à côté du vaisseau qu'il recherchait depuis cinq ans, perd dans l'opération son propre astronef et son associé, que peut-il bien arriver ? Un space opera curieux, paisible en quelque sorte, presque philosophique. Robinson Crusoë rencontre Vendredi et lui enseigne le monde cruel des hommes. Un Fleuve Noir réussi et fait remarquable tout public pour une fois.
« Ce soirà la télé, ils ont montré le Président en réunion avec le Conseil des Ministres. J'ai regardé son visage et ça me rappelle celui de Maman, je ne veux pas dire qu'ils se ressemblent en quoi que ce soit. Je veux dire que par moments c'est comme s'il n’y avait tout simplement rien derrière et je crois que lui aussi est sous Xanax. »
Noir c'est noir. Lola Hart vient de fêter ses 12 ans. Fille d'un scénariste d'Hollywood et d'une professeur de lettres, sa vie devrait être sans problème. Et elle va glisser, glisser et New York va flamber, flamber. Oser éditer ce roman, c'est oser mettre à jour cette angoisse qui aujourd'hui semble tous nous tenailler et au nom de laquelle on pourrait laisser faire n'importe quoi. Aux USA, ils n'ont pas osé. En France, Denoël l'a fait. La moindre des choses serait que… vous le lisiez !
« Miles ne put évidemment voir le missile, pas même quand il lui pénétra la poitrine… »
Rhaa. J'en ai encore la tête toute remplit des détonations des arcs à plasma. Les dernières aventures de Miles Vorkosigan, le nain qui voulait être Général, sont un modèle du genre. Entre Marines des étoiles et Le prisonnier de Zenda, plus de l'humour et quelques abîmes de tortures qui passent avec le tact féminin indispensable pour ne pas faire tache. McMaster Bujold rejoint effectivement le trio McCaffiey Cherryh, Bradley, au sommet de la popularité et du savoir-faire. Interview dans Interzone 101 qui me permet de vous révéler les prémisses de Memory, le prochain épisode un an après les événements de La Danse du Miroir, Miles est jugé inapte au service dans la Sécurité Impériale. Or, sans ce poste, il peut dire adieu à sa carrière secrète de chef des mercenaires Dendarhs…
« Je la voyais mourir et j'étais impuissant… et la gosse d'argent m'a vu. Elle a tourné ses "yeux"… il y avait quelque chose dans sa main, un programme qui ressemblait à une pomme d'or… »
Le second conte de Nigel Findley : un paraplégique récupère des données qu'il n'aurait pas dû au cours d'un piratage informatique sans conséquence. Les morts vont alors se succéder à un rythme effréné alors que Sly, une trafiquante qui n'aspirait qu'à prendre sa retraite, doit trouver le moyen de sauver sa peau. Shadowrun se trouve au final combiner la quête Fantasy classique à l'imagerie Cyberpunk. Un cocktail très loin d'être indigeste, par l'alchimie d'auteurs tels Findley Kubasik ou Dowd tout récemment.
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