L'Artefact
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Mission de sauvetage du VMAL New Haven. Le capitaine Conrad Harris, à la tête de son équipe, pénètre dans l’épave. Rapidement, ils constatent que le vaisseau est devenu un vaste cimetière. Et qu’eux-mêmes risquent d’ajouter leurs cadavres à ceux de l’équipage : les Krells, ces monstres cruels et sans pitié, sont encore dans le navire? ; très vite, ils submergent les humains, les réduisent en pièces. Noir… Et réveil dans la douleur. Pour la 218e fois, celui qu’on surnomme avec respect Lazare sort de son lien avec son « simulant » (ou ce qu’il en reste), double de lui-même plus fort, plus habile, plus performant (un peu comme ces soldats parfaits de la série de John Scalzi, mais en moins verts). Vétéran de l’opération Sim Ops, il n’a pas le temps de profiter de quelques jours de repos bien mérités. Le général Mohammed Cole, officier suprême de l’armée, le convoque et lui confie une mission capitale : pénétrer dans le territoire ennemi pour renouer le contact avec une équipe scientifique envoyée étudier un artefact mystérieux. Car cet objet, issu d’une autre race extraterrestre, disparue celle-ci, semble avoir des effets extraordinaires sur les Krells. Les promesses sont immenses de trouver un moyen de se débarrasser de ces ennemis si envahissants. Mais bien entendu, rien ne va se passer comme prévu. Et les fantômes qui hantent Conrad Harris vont revenir, plus puissants que jamais? !
L’Artefact est le premier tome d’une trilogie annoncée (les dates de publication et les couvertures de la version française sont déjà prévues). Les premières pages claquent avec efficacité et la plongée est immédiate. Le lecteur devient l’un des membres du commando. Il fouille les entrailles du vaisseau avec efficacité au début, fébrilité à la fin. Et cette capacité de l’auteur à faire vivre les affrontements, brutaux, sans pitié, se vérifie à chaque scène de combat. D’ailleurs, comme on peut s’y attendre dans ce type de récit, les rencontres au sommet entre les Krells et les humains se ramassent à la pelle. Amoureux des viscères d’extra-terrestres, des gros guns et des corps bodybuildés, ce roman est fait pour vous.
Mais Jamie Sawyer, pour poser son personnage, n’hésite pas à faire des pauses. Entre autres, au moyen de retours en arrière réguliers. On y voit le jeune capitaine, pas encore accroc aux simulants, tomber amoureux. Découvrir ce programme militaire dont il deviendra le fer de lance. Perdre peu à peu son humanité au profit d’une existence par intérim, faite de massacres et de carnages. Sans céder à des tentations psychologisantes, l’auteur donne ainsi de l'épaisseur à son héros, le rend plus vrai. Comme un drogué, Lazare a de plus en plus de mal à se passer de son simulant. Son véritable corps lui paraît faible, malhabile. Il attend la mission suivante avec impatience et c’est pourquoi il n’hésite pas à se jeter dans les pires des situations. Telle cette poursuite de l’artefact, à la limite du suicidaire.
Si L’Artefact n’évite pas les clichés du genre, il en respecte les codes avec intelligence et se montre agréable à lire. Autre point positif : on n’aura pas à attendre la suite de ce page-turner trop longtemps : elle est prévue pour l’automne. Alors, en rangs par deux, et go? !