Transgénération Express
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Sur le forum, découvrez la couverture par Aurélien Police de Vie™, deuxième volet de la trilogie « Trademark » de Jean Baret !
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« Reste que, malgré les répétitions, ce volume plonge son lecteur dans le sense of wonder le plus débridé. (…) Pour cela, on doit être encore et toujours reconnaissant à Edmond Hamilton : il a su, avec un talent consommé, faire des autres planètes le terreau fertile de notre imaginaire… » Anudar
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Pour compléter le cahier critique du Bifrost 95, retrouvez sur le blog des chroniques supplémentaires — par ici et par ici aussi. Au programme, des suites, des curiosités, des rééditions bienvenues et des nouveautés valant le coup d'œil et un peu plus…
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Afin de célébrer le cinquantenaire de l'alunissage d'Apollo 11 et la parution du Bifrost 95 spécial Lune, nous vous invitons à (re)découvrir « Pour toujours l'humanité », nouvelle lunaire (ou presque) de Léo Henry, à lire en ligne ou à télécharger gratuitement jusqu'à fin août.
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Alunissage réussi ! Le Bifrost 95 est dès à présent disponible, en papier comme en numérique, dans toutes les bonnes librairies terriennes et sur belial.fr.
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Dans l'Abécédaire, on s'interroge sur la mystérieuse Phase IV envisagée par Saul Bass dans son film éponyme, on attend qu'advienne le chaos, on s'interroge sur les mystères de la vie sur Titan et on refait l'Eurovision mais dans l'espace.
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On a assez peu parlé de Brandon Sanderson en Bifrosty… et c’est un tort, tant l’œuvre de cet écrivain démiurge est à même de forcer le respect — et pas uniquement par la seule épaisseur de ses livres. Cela, y compris auprès de ceux qui, comme l’auteur de ces lignes, ne sont pas spécialement attirés par la fantasy. D’ailleurs, ce recueil de cinq novellas possède une tonalité explicitement science-fictive, un genre où l’on n’attendait pas Sanderson (et à nouveau, c’est un tort). Passage en revue…
Comment faire en sorte que le maximum de gens soit le plus heureux possible en minimisant l’impact écologique ? Dans « Parfait État », les mystérieux Wode ont eu l’idée parfaite : des cerveaux en bocaux. Dans ce contexte qui évoquerait presque Matrix, chaque individu est le souverain absolu, surpuissant et solipsiste de son univers, que celui-ci relève d’un monde de SF… ou de fantasy, dans le cas présent. Mais escarmouches et amourettes avec les cerveaux en bocaux voisins sont à prévoir au programme de cette bonne entrée en matière. « Instantané » propose une variation sur ce thème des mondes virtuels : cette fois, c’est une ville entière qui est recrée pour les besoins des enquêtes de police. On y suit le parcours d’un tandem de flics médiocres, Chaz et Davis, qui, sous couvert d’une banale vérification, vont tomber sur ce qui pourrait bien être l’œuvre d’un tueur en série cherchant à vaincre la simulation. Une réussite retorse riche en rebondissements (oui, l’un est évident, mais l’autre ?).
Les deux récits suivants nous emmènent dans des nouveaux mondes fraîchement colonisés. « Des ombres pour Silence dans les forêts de l’enfer » présente une chasseuse de primes à la poursuite d’un criminel dans une forêt peuplée de créatures agressives : le feu les attire et celui qui fait couler le sang risque d’y perdre la vie. Comment s’en sortir lorsqu’on attente à votre existence ? « Sixième du Crépuscule », c’est le nom de ce trappeur qui, avec ses oiseaux capables de prescience, parcourt la dangereuse île de Patji. Sauf qu’une civilisation plus avancée, entrée en contact avec un peuple d’outre-espace, cherche à en percer le secret… au risque de causer un dangereux déséquilibre. Dans ces deux récits, Sanderson démontre son talent remarquable pour créer des mondes et des personnages forts, sans oublier de faire vivre le tout au travers d’intrigues prenantes.
Occupant un bon tiers du livre, le (pas si) court roman « Dansecorde » nous ramène du côté de Roshar, monde aride balayé par des tempêtes et cadre de l’action des « Archives de Roshar ». Situé entre les tomes 2 et 3 du cycle (donc entre Livre des Radieux et Justicière, troisième volume à paraître sous peu), ce récit suit les pas de Lift, truculente gamine dotée d’un pouvoir génial (c’est elle qui le dit) et accompagnée de Wyndle, un Néantifère trouillard. Dans la cité semi-enterrée de Yeddaw, alors qu’une tempête anormale approche, Lift va se frotter à l’Ombre, un mystérieux ennemi. Pour qui n’a pas lu Le Livre des Radieux (c’est le cas de l’auteur de ces lignes), certains tenants et aboutissants paraîtront obscurs. Il n’empêche : le plaisir de lecture ne faiblit pas au fil de cette aventure échevelée.
Bref, un bilan positif, et sans doute davantage. Et une parfaite invite à découvrir les œuvres complètes de Brandon Sanderson.
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Dans un futur lointain, l’humanité s’est divisée en deux branches : d’un côté les « Chondriens », vivant sur ces puits de gravité que sont les planètes, de l’autre les « Spatiens », à bord des Agrégats — ces sept immenses nuées d’astronefs qui arpentent ce petit recoin de Galaxie selon la même boucle multimillénaire et suivent les préceptes de la Tradition du Vide. Ilam, amateur de photo spatiale (car dans ce futur distant, on apprécie encore ce loisir qu’est la photographie), se fait un jour piéger lorsqu’un Agrégat se matérialise dans le système stellaire qu’il avait entrepris d’explorer. Secouru par Rivka, spatienne dont le job est de récupérer des ressources minières, Ilam rejoint l’Agrégat — l’Intervention Divine — et se retrouve au cœur d’intrigues. Un scientifique spatien aurait fait une découverte menaçant la Tradition du Vide, ce qui conduit le malfaisant chef de l’ID à prendre des mesures drastiques… Quant à Ilam et Rivka, entre mafieux au grand cœur et méchants pas très gentils, ils auront fort à faire pour sauver leur peau, et puis s’aimer aussi.
Après Antarcticas, un thriller écologique, Étienne Cunge s’essaie ici au space opera, sans grand bonheur malheureusement. Si le décor de Légendes d’Agrégats se veut grandiose et les enjeux riches de perspective, le roman ne parvient guère à susciter l’adhésion : le couple formé par Ilam et Rivka confine vite au niais, tandis que les autres personnages restent unidimensionnels, aucun ne soutenant une intrigue aux faibles horizons d’attente. L’ennui pointe rapidement — et la résolution finale du mystère soulevé par le prologue ne convainc guère. Espérons qu’Étienne Cunge fera mieux (ou en tout cas moins mal) la prochaine fois, et saura davantage susciter le sense of wonder. En attendant, Pierre Bordage (cité en quatrième de couverture) et Laurent Genefort (publié notamment chez le même éditeur) n’ont pas grand souci à se faire, et c’est bien tout le problème.
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Paru en 2016 chez L’Atelier Mosésu, couronné l’année suivante par le prix Imaginales, Journal d’un marchand de rêve, quatrième roman d’Anthelm Hauchecorne, a été réédité en 2018… et est tombé tardivement entre nos mains.
À vrai dire, il s’agit moins d’un journal que de mémoires, celles de Walter Krowley. Narrateur du présent ouvrage, Walter est le rejeton d’une star hollywoodienne dont l’amour paternel n’est pas la plus évidente des qualités. Individu plutôt instable, scénariste en devenir, Walter fait un jour une crise qui l’amène… à Dollywooh, double inversé et onirique d’Hollywood. Dans ce monde, l’Ever, véritable rêve partagé entre les dormeurs du monde entier, la monnaie ayant cours est le sable. Si le mystérieux Gouverneur fait régner une justice sévère à Dollywoh, les alentours de la ville sont arpentés par les Outlaws et les féroces peaux-rouilles – des robots sans âmes, autochtones oniriques. Au fil de ses séjours à Dollywooh puis à Sellexurb l’européenne, Walter va rencontrer plusieurs personnages hauts en couleurs – son ça bestial, des femmes fortes, des hors-la-loi sans pitié – et explorer la région méconnue de Brumaire, dont le sable possède d’étonnantes qualités. Un sable qui, ingéré, décuple la créativité de Walter dans le monde de l’Éveil – faisant du protagoniste moins un marchand qu’un créateur. Le tout est de ne pas tomber à court de sable. Et de surmonter les nombreux périls de Dollywooh.
Quant au lecteur, il devra surmonter les nombreux écueils de ce roman afin d’en atteindre le terme. La plume n’est pas désagréable mais Anthelme Hauchecorne en fait trop (et gagnerait à suivre un stage chez Thomas Day). On mettra les phrases curieuses sur le dos de la fatigue (« Elle marchait à la verticale », « sa victime tomba à la renverse, sans toutefois s’effondrer »). Trop longue pour son propre bien, l’intrigue est trouée par quelques ellipses dignes d’une logique onirique mais pas d’un texte romanesque, et pas vraiment portée par ses personnages ou le cadre de son action (la description d’Hollywood est générique au possible ; Dollywooh ne s’avère guère plus qu’un décor de western ensablé). L’usage intensif des notes de bas de page s’avère horripilant et sans logique (pourquoi mettre une note pour détailler la filmographie de Terry Gilliam ou expliquer l’acronyme WASP et ne rien mettre pour Oz et Celephaïs ?). En fin de compte, après l’ixième note de bas de page expliquant encore l’évidence, seul l’agacement finit par prédominer. Tant pis, et mieux vaut oublier ce roman comme on oublie un songe mal ficelé après le café matinal.