JHB 28/03
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La suite des aventures de Francis Valéry entre son refuge au fond des bois et la Belgique est à découvrir sur son blog !
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La suite des aventures de Francis Valéry entre son refuge au fond des bois et la Belgique est à découvrir sur son blog !
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Découvrez le sommaire détaillé du Bifrost 66 spécial Isaac Asimov et téléchargez l'édito d'Olivier Girard !
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« Sans renoncer aux réflexions sur l’avenir de la science et de l’humanité, Egan, en étant moins abscons que par le passé, écrit ici un roman certes moins ambitieux d’un point de vue de la prospective scientifique, mais excellent à tout point de vue. A l’heure où l’anticipation devient un genre largement mineur (en terme de quantité de parution) des littératures de l’imaginaire, les fans de cette littérature doivent se jeter sur Zendegi. »
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Retrouvez sur l'onglet Critiques toutes les chroniques de livres du Bifrost n°32 !
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La suite des aventures de Francis Valéry est à découvrir dans son Journal d'un homme des bois !
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En ce printemps 2012, Barbarella a cinquante ans — et sûrement pas une ride ! L'occasion de relire sur le blog Bifrost l'article consacré à l'héroïne de Jean-Claude Forest, paru originellement dans la rubrique Super les héros ! du n°13 de la revue !
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Découvrez quelques nouveaux pictogrammes issus de Aliens, mode d'emploi, un guide de survie en territoire extraterrestre signé Laurent Genefort et à paraître le 15 mai.
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L'idée est à la fois insolite et naturelle : faire de la S-F le prétexte à un manuel d'introduction à quelques thèmes de sociologie et d'économie. Naturelle, parce que les variations sur les sociétés humaines nourrissent bien des récits de S-F, et plus particulièrement ceux des années 50 qui dominent dans ce recueil (8 sur 12 ont été publiés à l'origine entre 1952 et 1964) ; insolite, parce que ce livre est un objet hybride, dans lequel le texte pédagogique dépasse en volume celui des nouvelles, et s'adresse non à un public d'amateurs de S-F, mais plutôt de lycéens de terminale — son éditeur est d'ailleurs aussi connu dans le domaine scolaire, qu'il est absent du littéraire (à l'exception des livres pour la jeunesse).
La main de Gérard Klein (au-delà de sa brève et lucide introduction) se sent dans le choix des nouvelles, dont pas moins de cinq proviennent du seul volume Histoires de demain de la Grande anthologie de la Science-Fiction du Livre de Poche (1974), et bien sûr dans les préoccupations économiques. L'emballement de la consommation, qui a frappé les esprits dès les années 50, constitue le ressort de pas moins de quatre textes (dont l'étonnant « Toujours plus vite ou Monsieur fait le marché », qui, dès 1930, caricaturait la mondialisation sous la plume de l'humoriste français Cami). Explosion de la population et, de façon corrélée, soumission volontaire à un pouvoir de plus en plus odieux, sont sous-jacents à un autre quatuor de textes, tandis que les autres passent en revue le machinisme (et le chômage qu'il entraîne), les réseaux informatiques, le conflit des générations (version moderne : les vieux ne veulent plus vieillir, et ne laissent pas la place), et le choc des cultures (ce dernier mis en scène avec un humour ravageur par Scheckley dans un texte vieux de 50 ans, qui est pourtant encore plus d'actualité aujourd'hui : les extraterrestres qui trucident périodiquement leurs femmes sont poussées par ces dernières à exterminer ces Terriens odieusement immoraux, pour qui la gent féminine a droit à la vie ; pensez aux islamistes fondamentalistes des années 2000).
J'ai parfois eu l'impression que les développements sur les thèmes socio-économiques étaient un peu lourds. Mais ils ont été écrits dans le souci d'initier à des domaines d'étude, plus que dans celui d'éclairer les textes littéraires. Cela n'exclut pas l'humour, ou des remarques intéressantes. De façon générale (mais peut-être est-ce le reflet de mes propres lacunes), je les ai trouvés plus intéressants sur leur sujet, que dans l'analyse — assez platement explicative — des textes.
L'amateur de S-F à l'état pur verra ce livre comme une curiosité ; aucun des textes n'est inédit, et pour des raisons de place disponible, et peut-être aussi pour les concentrer sur leur propos principal, les textes ont subi des coupures qui vont du membre de phrase à la demi-page, indiquées en général (j'ai relevé deux omissions sur les trois nouvelles que j'ai examinées de près). Cela a parfois tendance à donner un côté sec, hâtif, à des textes qui, dans le cas de ceux des années 50, sont déjà écrits avec beaucoup de concision. C'est plus gênant quand, dans le cas du « Coût de la vie » de Sheckley, le commentaire cite une phrase (« au lieu de courir toute la journée pour pousser une demi-douzaine de boutons différents », p. 118) qui figurait… dans un paragraphe qui a été coupé ! (en bas de la page 109).
À ces petites négligences près, le livre est un objet bien fait, agréablement présenté, dont l'iconographie utilise largement la couleur. Et surtout, toutes les nouvelles sont illustrées par d'admirables dessins de François Rouiller, dont on ne se lasse pas. Si ça ne branche pas vos neveux sur la S-F, ça leur fera peut-être supporter avec plus de patience leurs cours d'économie !
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S'il y a une chose qu'on ne peut reprocher à Marion Mazauric, l'éditrice du Diable Vauvert, c'est de ne pas suivre ses auteurs. Et Poppy Z. Brite, Mazauric, elle aime. Ainsi, après l'avoir abondamment publiée chez J'ai Lu (trois romans et une anthologie, tout de même), elle poursuit Au Diable avec un recueil de nouvelles en 2000 (Self made man), un recueil d'essais et un court roman en 2002 (Coupable et Plastic Jesus), et enfin ce nouveau recueil de nouvelles, Petite cuisine du diable (troisième recueil publié en France, puisque Denoël publia, en 1997, Les Contes de la fée verte dans la collection « Présences »).
C'est en 1994 que le lecteur français découvre Poppy Z. Brite. Âmes perdues, premier roman de l'auteur, publié chez Albin Michel (avant d'être repris chez J'ai Lu), est un événement. Et déjà, tout ou presque de l'œuvre de Poppy Z. Brite est là : son univers goth peuplé de vampires, d'adolescents perdus aux préférences sexuelles fluctuantes, le rock, les bayous, le sexe et la mort, la drogue, un romantisme noir limite puéril aux échos rimbaldiens. Tout est là, oui, et c'est bien le problème car depuis, Brite n'a cessé ou presque de travailler ce même sillon avec des livres plus ou moins réussis, jamais mauvais, certes, mais parfumés aux mêmes relents d'humus noirs et pourrissants. Et Brite de le réaliser cruellement en avouant, dans la préface du présent recueil, avoir traversé une période de « lassitude d'écrivain », une dépression, quoi, une remise en question. Alors ?
Petite cuisine du diable présente treize nouvelles qui, toutes, gravitent plus ou moins autour de la Nouvelle-Orléans. Bon. Rien de neuf jusque-là, cette ville de Louisiane ayant toujours été au cœur de l'œuvre de Brite. Quant aux personnages, ils sont tous ou presque, et quelle qu'en soit la raison, des marginaux. Rien de neuf ici non plus : nous sommes toujours chez la Brite du Corps exquis. Pourtant, là ou les choses changent, c'est clairement dans la disparition du fatras trash/goth/tatoo/piercing auquel nous étions habitués chez l'auteur. Ainsi, au fil des textes proposés, c'est une géographie de la Nouvelle-Orléans toute en nuances qui s'esquisse, une peinture sensible, impressionniste, fantastique parfois (mais pas systématiquement), riche de saveurs (gastronomiques avant tout), humaine enfin, et ô combien… Si Petite cuisine du diable ne contient pas de chefs-d'œuvre, il n'y a non plus, en définitive, rien à jeter. Chaque texte est constitutif d'un ensemble qui nous dit que finalement, la magie est dans le cœur des hommes, une magie, noire ou blanche, que certains lieux sont prompts à faire éclore : la Nouvelle-Orléans étant, à suivre Brite, incontestablement l'un d'eux.
Petite cuisine du diable, livre hommage à la Nouvelle-Orléans, n'est pas une révolution ; plutôt le fruit d'une réflexion d'un auteur sur son travail, sans doute l'amorce d'un tournant dans une œuvre qui se libère d'une quincaillerie pesante. Poppy Brite n'a pas vieilli, non, elle a simplement grandi. Tant mieux.