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Police du peuple

Meurtrie par une saison des ouragans qui se répète chaque année, la Nouvelle-Orléans est en crise. Une crise économique locale amplifiée par le passage du dollar au super-dollar. Les gens ne peuvent plus payer leur emprunt immobilier et les avis de saisie et d’expulsion se ramassent à la pelle. Réquisitionné pour s’expulser de chez lui, le policier Luke Martin ne goûte gère l’ironie de la chose. Il se rebelle et met le doigt dans un engrenage syndical qui le dépasse : celui d’une grève de la police. Une grève qui appelle à une mutation du travail de policier, changement radical sur lequel veillent de façon bienveillante les dieux vaudous. Mais pourquoi ? Quel est le but réel de ces entités surnaturelles ?

Quatrième roman de Norman Spinrad paru chez Fayard, Police du peuple tourne autour de trois personnages principaux : Luke Martin, évidemment, le maquereau J.B. Lafitte et la chanteuse de rue Marylou (qui a fait un pacte, plus ou moins malgré elle, avec la divinité vaudoue Mama Legba). Mais ces personnages ne s’incarnent jamais de façon convaincante, tant Spinrad les coince entre son discours politique, intéressant mais répétitif, et un portrait de la Nouvelle-Orléans qui oscille entre le passionnant, le cliché et l’ennuyeux. Police du peuple est un roman à thèse : le véritable ennemi c’est la finance déréglementée, pas le terrorisme. On y explore la différence entre ce qu’est une force de police et ce qu’elle devrait être. Voilà surtout une œuvre anachronique dont l’idéal tend vers la beuverie permanente, la partouze totale et le jazz à tous les étages (imaginez une collision de la série télé Treme et de l’événement Woodstock). Rien de bien nouveau : contrairement à George R.R. Martin, Spinrad n’arrive pas à se remettre de la fin des sixties. Ici, la thèse prend le pas sur les personnages et, bien souvent, sur le décor dans lequel ils évoluent. Ce roman sans intrigue véritable, au plan confus, surtout au début, est bavard comme un coiffeur italien. Il ne s’y passe pas grand-chose, ses idées les plus fortes sont diluées dans un certain ressassement qui sent le Bayou, ambiance marécage politique et sables mouvants médiatiques.

Au final, on pourra sans mal se passer de la lecture de ce mélange de SF politique et de fantastique mollasson, d’autant plus que la traduction française de l’ensemble se révèle au mieux maladroite.

American Fays

Chicago, 1925. Ses trafics illégaux, son crime organisé, ses flics véreux, ses tripots clandestins. Et aussi ses fays, ses créatures magiques de toutes sortes, tailles et origines, qui, par leur seule existence, viennent pi-menter davantage encore les relations déjà très tendues entre les différentes factions se disputant le pouvoir au sein de la ville.

L’univers d’American Fays avait vu le jour en 2013 dans « Du Rififi entre les oreilles », nouvelle figurant au sommaire de l’anthologie Elfes et assassins (Mnémos) et signée de la seule Anne Fakhouri. Elle y revient aujourd’hui, accompagnée de Xavier Dollo (qui, pour l’occasion, range au vestiaire son habituel pseudonyme de Thomas Geha) et poursuit l’histoire du No Ears Four, cette équipe de choc aux ordres d’Al Capone chargée de régler les affaires fayriques qui pourraient lui porter préjudice. En l’occurrence, ils reçoivent pour mission d’enquêter sur une série de meurtres visant des personnalités favorables à la Prohibition.

Les membres du No Ears Four sont plus stéréotypés les uns que les autres : un leader teigneux dont le passé recèle un lourd secret, un jeune séducteur consacrant davantage de temps à ses amours qu’à ses activités criminelles, un homme de main à la masse musculaire inversement proportionnelle à son Q.I., et un tueur aussi effacé qu’efficace. Heureusement, les auteurs ont su leur donner suffisamment d’épaisseur pour que l’on s’attache assez vite à eux et qu’on accepte de les suivre dans leurs pérégrinations. Car leur enquête va prendre de longs et parfois inutiles détours, jusqu’à ne plus apparaître aux yeux du lecteur que comme un prétexte pour baguenauder dans les rues de Chicago.

American Fays est loin d’être exempt de qualités. Les péripéties y sont suffisamment nombreuses pour qu’on n’ait pas le temps de s’ennuyer à sa lecture, et ses auteurs y signent des dialogues souvent savoureux. Pourtant, s’il se lit sans déplaisir, le roman peine à susciter l’enthousiasme. De situations convenues en retournements prévisibles, American Fays ne surprend jamais et n’innove en rien. De la part de ses auteurs, on était en droit d’espérer mieux.

Utopiales 2014

Comme chaque année depuis quelque temps déjà, les éditions ActuSF publient l’anthologie officielle des Utopiales de Nantes. Cette édition 2014 est consacrée au thème des « intelligences », joliment introduit par une préface de Yannick Rumpala, et qui se voit traité (en principe, tout du moins…) par onze auteurs français et étrangers au travers d’une sélection de textes parfois anciens, parfois inédits.

Inévitablement ou presque, une anthologie de ce genre tend à se disperser : le thème est riche, susceptible de bien des approches plus ou moins pertinentes. Aussi trouve-t-on dans ce recueil un peu de tout, le pire comme le meilleur…

Autant évacuer d’emblée le pire. Incontestablement, la palme du ratage revient à Barbara Sadoul pour sa pièce de théâtre « Les Dracula anonymes », horriblement poussive et mal écrite. Cet hommage au thème du vampire dans ses diverses déclinaisons se veut sans doute burlesque, mais n’est que ridicule de bout en bout.

Un cran au-dessus, mais du côté des ratages également, on trouvera Laurent Genefort pour le très court (sans doute trop) « Chaperon », qui déçoit par son absence de récit véritable — on a plus l’impression de lire le résumé d’un essai qu’une nouvelle à proprement parler — et par ses extraterrestres bien trop humains. Même déception pour « L’Affaire du Bassin des Hivers » de Michael Moorcock, texte émaillé de références tant à sa propre œuvre (on y croise un mystérieux albinos armé d’une épée, la famille Von Bek, etc.) qu’à celle de nombreux autres auteurs ; ce policier multiversel précipité est laborieux et confus, malgré deux, trois gags amusants.

D’autres textes, plus réussis, laissent pourtant un brin perplexe. Relève sans doute de cette catégorie « L’Évangile selon Artyom » de Dmitry Glukhovsky, une lecture « autre » de Métro 2033 par son héros, qui manque de sens prise isolément. On mentionnera également ici « L’Esprit de la roche » de Jean-Marc Ligny, nouvelle très connotée hard science prenant place dans les « Chroniques des Nouveaux Mondes » ; quelques bonnes idées, oui, mais le traitement est un peu lourd, du fait tant du jargon omniprésent que d’une certaine niaiserie qui en prend le contrepied. Evoquons enfin dans cet ensemble « Le Court Roman de la momie » de Sylvie Denis : la nouvelle est saturée par une multitude d’idées, plus ou moins intéressantes, certes, fourmillement qui aurait pu — dû ? — lui valoir une meilleure appréciation, cependant, outre que son point de départ hautement improbable peut nuire à l’immersion dans le texte, cette dispersion a en définitive quelque chose d’un peu déconcertant — on passe du coq à l’âne en permanence, et on peut renâcler devant certains présupposés philosophiques qui imprègnent le propos.

« En sommeil », de Jo Walton, s’avère plus convaincant ; la nouvelle est peut-être trop courte, mais l’émotion comme le sens qui s’en dégagent emportent l’adhésion. Dominique Douay, avec « Pas de deux sur la planète des ombres », livre une nouvelle très old school, teintée de paranoïa forcément dickienne ; la chute est un peu brusque, mais ça se lit fort bien néanmoins. « Le Sage qui entre dans la paix », de Sylvie Miller & Philippe Ward, est comme de juste hors sujet, ce qui n’empêche pas cette nouvelle enquête de Lasser, détective des dieux, de figurer plutôt dans le haut du panier de la série ; en tout cas, même si c’est bourré de défauts, comme d’habitude, le résultat n’en est pas moins sympathique. Et puis il y a K.W. Jeter avec « Dernières Volontés », une nouvelle aussi drôle qu’émouvante sur un père mourant et ce que sa fille peut faire pour lui ; on n’est pas vraiment dans le thème supposé de l’anthologie, on n’est clairement pas dans l’Imaginaire, aussi ne peut-on s’empêcher de penser que la publication du présent texte dans cette anthologie relève un peu du coup de pub de la part d’ActuSF qui vient de rééditer l’excellent Dr. Adder, mais peu importe : un bon texte, assurément.

La plus grande réussite de cette anthologie, néanmoins, et de loin, c’est « Fe6 !! ou La Transfiguration de Bobby J. Fischer » de Léo Henry, très beau portrait du célèbre champion d’échecs ô combien excentrique, servi par une construction adroite et une jolie plume. Confirmation s’il en était besoin de l’immense talent de nouvelliste de l’auteur.

Une anthologie inégale, donc, mais cela n’a rien de surprenant. On y trouve à boire et à manger, le meilleur comme le pire, on l’a dit… ce qui en fait sans doute un état convaincant des littératures de l’Imaginaire.

Petit Enfer dans la bibliothèque

Avec Petit Enfer dans la bibliothèque (on préfèrera largement — une fois de plus — le titre original, The Woman Who Died a Lot), septième tome de la série entamée avec le cultissime L’Affaire Jane Eyre, nous retrouvons avec un plaisir non dissimulé la détective littéraire Thursday Next. La vraie, cette fois (enfin, ça dépend, mais chut…), et pas son ersatz de fiction.

Une Thursday Next quinquagénaire, un peu amochée physiquement, mais sinon ça va. Un mari, Landen ; deux enfants, l’adolescente géniale Tuesday, l’ex-futur chef de la ChronoGarde Friday (deux, pas trois, hein : on se gardera bien d’oublier que Jenny est un virus mental). Et une belle opportunité de carrière, elle en est cer-taine : à condition de passer pour suffisamment folle, elle ne doute pas qu’on lui confie la direction de l’OS-27, son ancien service tout juste ressuscité ! Pourtant, c’est la jeune Phoebé Soutif qui est choisie pour ce poste… On réserve en fait à Thursday la direction des bibliothèques du Wessex, ce qui n’est pas rien, loin de là : aucun métier n’est plus prestigieux que celui de bibliothécaire ! Et un travail colossal l’attend, d’autant que des coupes budgétaires drastiques sont à craindre…

Mais la situation à Swindon est complexe, et Thursday sera amenée à fourrer son nez un peu partout (comme elle sait si bien le faire) : la menace d’un châtiment divin pèse sur la ville d’ici la fin de semaine (elle n’aura ainsi pas à attendre l’astéroïde HR-6984, qui a quelques probabilités d’exterminer l’humanité une poignée d’années plus tard), et il n’est pas dit que Tuesday, malgré tout son génie, parvienne à mettre en place un dispositif de sécurité contre le courroux de l’Etre Suprême d’ici-là.

Et puis il y a le cas de Friday : lui qui ne peut plus devenir chef de la ChronoGarde depuis qu’on a décrété que le voyage dans le temps n’était tout compte fait pas possible a néanmoins reçu de son moi futur un billet de destinée… selon lequel il commettra un meurtre d’ici vendredi, et passera le reste de sa misérable vie en prison !

Oui, Thursday a du pain sur la planche… et de vieux ennemis qui refont surface.

Petit Enfer dans la bibliothèque, à l’instar de ses prédécesseurs immédiats, est sans doute attendu au tournant par les amateurs. Et on concèdera d’emblée qu’il n’atteint sans doute pas à la maestria des meilleurs tomes de la série, disons par exemple L’Affaire Jane Eyre et Le Puits des histoires perdues. Plusieurs raisons à cela : l’éloignement relatif du monde des livres (avec ou sans majuscules), malgré le titre et en dépit de quelques rattrapages, y est sans doute pour beaucoup ; la dispersion assez franche du roman, aussi, qui donne l’impression sur plus de la moitié de sa longueur de se perdre en digressions au mépris de toute trame (il y en a bien une, cependant, complexe, mais elle ne se révèle que lentement, un peu trop sans doute) ; et peut-être, avouons-le, un vague sentiment de répétition, sans aller jusqu’à la lassitude : au septième tome, on est bien évidemment loin de la surprise des premiers…

Cela fait-il de Petit Enfer dans la bibliothèque une déception, même relative (comme avait pu l’être, dans un registre différent, le néanmoins sympathique Le Mystère du Hareng Saur) ? Finalement, non. Même si l’on a un peu trop longtemps l’impression de lire un catalogue désordonné de gags absurdes, le fait est que ceux-ci sont délicieusement so British, et suscitent plus qu’à leur tour le rire chez le lecteur complice, heureux de retrouver cet univers et d’être régulièrement surpris par l’inventivité toujours frénétique de l’auteur. Ça fuse de toutes parts, et en définitive ça marche, a fortiori quand les éléments commencent à se rassembler pour constituer une trame digne de ce nom, avec de vraies bonnes idées de science-fiction.

Cela ne fait pas de ce septième tome une réussite aussi franche et indispensable que les meilleurs des précédents, non, mais, quand bien même assez mineur, il offre amplement de quoi se réjouir, et louer l’indéniable talent et la grande singularité de Jasper Fforde.

Nous mourons nus

[Critique commune à Nous mourons nus et Frank Merriwell à la Maison Blanche.]

La collection « Dyschroniques » poursuit son petit bonhomme de chemin, avec ses rééditions de nouvelles de SF « politique »… toujours un poil onéreuses.

Commençons avec le meilleur de ces deux petits volumes, Nous mourons nus de James Blish, texte datant de 1969. Nous y suivons un certain Alexei-Aub Kehoe Salvia Soleil-Lune-Lac Stewart. Alex est Président Général de la Loge 802 de la Fraternité Internationale des Ingénieurs de l’Hygiène ; un éboueur, quoi, mais de la haute. Et on a bien besoin d’éboueurs dans le futur sinistre que nous dépeint l’auteur, qui tirait déjà, en 1969, la sonnette d’alarme quant aux dangers de l’accumulation d’ordures, de l’effet de serre et du réchauffement climatique. Du fait de la fonte des glaces et de l’élévation du niveau des océans, New York est ainsi pour partie submergée, et l’on s’y déplace en canoës (sinon en saucisses). Et ce n’est pas parti pour s’arranger… A vrai dire, il est même un peu tard pour brandir la menace d’une grève qui, à ce stade, ne préoccupe plus les autorités : Alex obtient confirmation que l’apocalypse est pour bientôt… L’idée d’anthropocène est ici une réalité concrète, et l’inconscience de l’homme débouche sur une menace géologique immédiate ; des tremblements de terre dus aux forages malencontreux d’enfouissement des ordures commencent en effet à secouer la Grosse Pomme. Tout cela, Alex a l’occasion d’en discuter avec ses amis, un petit cercle bohème d’intellectuels et d’artistes, avant, le moment venu, de les inviter (enfin, quelques-uns…) à se joindre à lui pour bénéficier du plan secret du gouvernement destiné à évacuer une poignée de citoyens sur la Lune…

Nous mourons nus, nouvelle dédiée à Philip K. Dick qui l’admirait profondément (et incitait Blish à la développer, y voyant matière à un futur classique de la science-fiction), est à n’en pas douter une réussite. Texte bourré d’idées et visionnaire comme seule peut l’être la meilleure SF, assez subtilement écrit et conçu, il bénéficie d’un humour cinglant porté sur l’absurde et la satire, sans négliger pour autant ni la réflexion, ni l’émotion. Si la conclusion (qui s’intéresse davantage à l’épouse d’Alex, Juliette) est un cran en dessous de la réjouissante entrée en matière, on ne boudera pas notre plaisir : c’est là un très chouette texte, en plein dans les préoccupations écologiques du temps et qui en use au mieux, le pire étant qu’il reste d’une indéniable actualité…

Frank Merriwell à la Maison Blanche est moins convaincant… Dans cette nouvelle de 1973, Ward Moore imagine qu’un magnat politique lance la carrière du candidat idéal : un robot (conçu par un beau spécimen de savant fou appelant de ses vœux la destruction de la civilisation), qui adopte le nom de Frank Merriwell en référence à une « figure puritaine et passéiste de la culture américaine » (précision bienvenue en appendice…), et déboule dans l’arène politique en affirmant d’emblée aux électeurs qu’il est « contre le progrès ». Mais ce discours qui a tout du conservatisme le plus extrême séduit des libéraux, et Frank Merriwell gravit les échelons jusqu’à la Maison Blanche, où il pourra mettre en place son utopie réactionnaire…

Farce qui ne se pose guère la question de la crédibilité, la nouvelle de Ward Moore se veut une satire de la vie politique américaine, et ne manque pas d’intérêt sous cet angle (on précisera que cette édition est abondamment annotée, ce qui était pour le moins nécessaire). Pourtant, dans l’ensemble, elle ne marche pas vraiment. Que le propos soit ambigu, prenant à rebrousse-poil les sentiments progressistes d’une bonne partie des lecteurs, n’est sans doute pas le principal problème (même si les lectrices apprécieront tout particulièrement le rôle dévolu à la femme dans la société idéale défendue par le robot, ou ses positions quant à la contraception). Non, le vrai souci réside dans le caractère guère convaincant des joutes oratoires et autres scènes censées expliquer l’ascension fulgurante de cette machine politique parfaite : on n’y croit pas deux secondes, en dépit même de ce qu’autorise le principe de la farce, et donc de la caricature — trop d’absurde tue la démonstration. D’autant que passée la surprise du positionnement conservateur de Frank Merriwell, son ascension vers les plus hautes sphères de la vie politique américaine s’avère toute tracée, et on s’ennuie du coup un peu à la lecture. Si on ajoute à tout cela un humour qui, pour être omniprésent, ne fait pas toujours mouche, loin s’en faut, la conclusion s’impose : cette nouvelle est en définitive au mieux médiocre…

Bilan contrasté, donc, pour ces deux publications. On aura vite choisi son camp.

Lire J.R.R. Tolkien

L’immense popularité de Tolkien, a fortiori depuis que Peter Jackson a rempli les salles de cinéma avec ses pourtant contestables adaptations, a des conséquences aussi étonnantes, au fond, qu’appréciables. Ainsi de la disponibilité en format poche des textes les moins « grand public » du maître, mais aussi d’essais sur l’homme et l’œuvre, de plus en plus nombreux, et dont le présent Lire J.R.R. Tolkien du grand spécialiste français Vincent Ferré est l’exemple le plus récent.

Il ne faut toutefois pas se méprendre sur le statut quelque peu ambigu de ce livre inédit (mais dont les chapitres empruntent à des articles antérieurs). D’une part, vous pouvez d’ores et déjà oublier la bête accroche commerciale : « Tout ce que vous ne savez pas encore sur Le “Seigneur des Anneaux” ». Le présent ouvrage n’a bien entendu aucune ambition d’exhaustivité, mais, surtout, il est bien loin de s’attarder uniquement sur le plus célèbre roman de Tolkien, dont des œuvres plus confidentielles sont abondamment évoquées (qu’elles se rattachent à la Terre du Milieu ou pas, d’ailleurs). D’autre part, cet essai se révèle à l’occasion bien plus pointu que ce que l’on pourrait déduire de cet emballage « naïf »…

La première partie traite de l’œuvre de Tolkien dans sa diversité. Outre des développements complexes — et un peu pinailleurs, pour le coup, peut-être ? — concernant le « Livre Rouge » et les jeux de mise en abyme auxquels s’est livré Tolkien par ce biais dans ses romans « de Hobbits », on en retiendra surtout cette idée du caractère inséparable, chez Tolkien, du philologue et de l’auteur de fictions — ce qui n’a rien de neuf, mais est intelligemment présenté. Il faut y ajouter — et c’est justement envisagé dans une approche philologique — quelques mots bienvenus sur l’activité de Christopher Tolkien, éditeur scientifique posthume des œuvres de son père (une sorte d’anti-Brian Herbert, en somme).

La deuxième partie, qui s’intéresse en principe à la postérité de Tolkien, est de loin la plus abordable… mais elle peut aussi être un peu frustrante, en ne s’aventurant finalement jamais très loin de l’œuvre initiale. Elle s’ouvre sur l’évocation de trois tentatives d’adaptation cinématographique : celle du mystérieux « Z » qui avait suscité la colère de Tolkien ; celle, inachevée, de Ralph Bakshi, qui en prend méchamment pour son grade ; celles, enfin et inévitablement, de Peter Jackson, d’abord envisagées sous un jour positif quand il s’agissait de n’aborder que La Communauté de l’Anneau, mais on sent les critiques se profiler à l’horizon (pas détaillées, hélas) pour les suites autrement plus douteuses du « Seigneur des Anneaux »… sans parler de l’invraisemblable trilogie filmique du Hobbit. Tout cela conduit assez logiquement, en fin de compte, au questionnement du statut d’auteur « jeunesse » que Tolkien s’est parfois traîné, bien sûr rejeté dès lors qu’on lui confère un absurde caractère englobant, mais approfondi dans les cas spécifiques où Tolkien a bel et bien écrit pour un public d’enfants… à savoir les siens. On enchaîne alors sur deux très intéressants chapitres plus « factuels » sur la réception, tant commerciale que critique, de l’œuvre de Tolkien en France, avec 2001 pour date pivot. Les deux derniers articles, plus classiques peut-être, développent la métaphore connue de l’arbre et de la feuille pour traiter de l’univers tolkienien en expansion.

Dans la dernière partie, Vincent Ferré retrouve les préoccupations de la première sur le double statut de philologue et d’auteur de fictions de Tolkien, en rapportant quelques pans de son œuvre à des classiques de la littérature médiévale, mais pas forcément ceux que l’on cite toujours en premier lieu dans l’exégèse tolkienienne (même si Beowulf a malgré tout et inévitablement droit à quelques développements). Les deux premiers chapitres, passablement ardus, traitent de la question de l’amour tragique chez Tolkien en s’appuyant sur Tristan et Yseut ; c’est à vrai dire assez déconcertant pour qui ne maîtrise pas vraiment la question (et peut-être pas toujours très convaincant : Aragorn, même s’il relève bien de cette thématique, fait vraiment figure de déclinaison sur un mode mineur par rapport à Túrin et Beren). Les deux derniers, plus séduisants, envisagent Tolkien à travers le prisme (renversé ?) de la légende arthurienne… pour aboutir à une étonnante lecture politique (« révolutionnaire » !) de l’œuvre tolkienienne dans son rapport aux rois comme aux légendes qui fondent la gloire des héros. Passionnant.

Lire J.R.R Tolkien est un tantinet dispersé, et hésite peut-être un peu à l’occasion quant au public auquel il se destine ; toutefois, et si l’on veut bien fermer les yeux à sur quelques enthousiasmes et colères immodérés de Vincent Ferré, cet essai s’avère une lecture bienvenue, enrichissante et pertinente, qui témoigne assez que l’on n’a pas fini de creuser et travailler l’œuvre immense et unique de Tolkien.

Frank Merriwell à la Maison Blanche

[Critique commune à Nous mourons nus et Frank Merriwell à la Maison Blanche.]

La collection « Dyschroniques » poursuit son petit bonhomme de chemin, avec ses rééditions de nouvelles de SF « politique »… toujours un poil onéreuses.

Commençons avec le meilleur de ces deux petits volumes, Nous mourons nus de James Blish, texte datant de 1969. Nous y suivons un certain Alexei-Aub Kehoe Salvia Soleil-Lune-Lac Stewart. Alex est Président Général de la Loge 802 de la Fraternité Internationale des Ingénieurs de l’Hygiène ; un éboueur, quoi, mais de la haute. Et on a bien besoin d’éboueurs dans le futur sinistre que nous dépeint l’auteur, qui tirait déjà, en 1969, la sonnette d’alarme quant aux dangers de l’accumulation d’ordures, de l’effet de serre et du réchauffement climatique. Du fait de la fonte des glaces et de l’élévation du niveau des océans, New York est ainsi pour partie submergée, et l’on s’y déplace en canoës (sinon en saucisses). Et ce n’est pas parti pour s’arranger… A vrai dire, il est même un peu tard pour brandir la menace d’une grève qui, à ce stade, ne préoccupe plus les autorités : Alex obtient confirmation que l’apocalypse est pour bientôt… L’idée d’anthropocène est ici une réalité concrète, et l’inconscience de l’homme débouche sur une menace géologique immédiate ; des tremblements de terre dus aux forages malencontreux d’enfouissement des ordures commencent en effet à secouer la Grosse Pomme. Tout cela, Alex a l’occasion d’en discuter avec ses amis, un petit cercle bohème d’intellectuels et d’artistes, avant, le moment venu, de les inviter (enfin, quelques-uns…) à se joindre à lui pour bénéficier du plan secret du gouvernement destiné à évacuer une poignée de citoyens sur la Lune…

Nous mourons nus, nouvelle dédiée à Philip K. Dick qui l’admirait profondément (et incitait Blish à la développer, y voyant matière à un futur classique de la science-fiction), est à n’en pas douter une réussite. Texte bourré d’idées et visionnaire comme seule peut l’être la meilleure SF, assez subtilement écrit et conçu, il bénéficie d’un humour cinglant porté sur l’absurde et la satire, sans négliger pour autant ni la réflexion, ni l’émotion. Si la conclusion (qui s’intéresse davantage à l’épouse d’Alex, Juliette) est un cran en dessous de la réjouissante entrée en matière, on ne boudera pas notre plaisir : c’est là un très chouette texte, en plein dans les préoccupations écologiques du temps et qui en use au mieux, le pire étant qu’il reste d’une indéniable actualité…

Frank Merriwell à la Maison Blanche est moins convaincant… Dans cette nouvelle de 1973, Ward Moore imagine qu’un magnat politique lance la carrière du candidat idéal : un robot (conçu par un beau spécimen de savant fou appelant de ses vœux la destruction de la civilisation), qui adopte le nom de Frank Merriwell en référence à une « figure puritaine et passéiste de la culture américaine » (précision bienvenue en appendice…), et déboule dans l’arène politique en affirmant d’emblée aux électeurs qu’il est « contre le progrès ». Mais ce discours qui a tout du conservatisme le plus extrême séduit des libéraux, et Frank Merriwell gravit les échelons jusqu’à la Maison Blanche, où il pourra mettre en place son utopie réactionnaire…

Farce qui ne se pose guère la question de la crédibilité, la nouvelle de Ward Moore se veut une satire de la vie politique américaine, et ne manque pas d’intérêt sous cet angle (on précisera que cette édition est abondamment annotée, ce qui était pour le moins nécessaire). Pourtant, dans l’ensemble, elle ne marche pas vraiment. Que le propos soit ambigu, prenant à rebrousse-poil les sentiments progressistes d’une bonne partie des lecteurs, n’est sans doute pas le principal problème (même si les lectrices apprécieront tout particulièrement le rôle dévolu à la femme dans la société idéale défendue par le robot, ou ses positions quant à la contraception). Non, le vrai souci réside dans le caractère guère convaincant des joutes oratoires et autres scènes censées expliquer l’ascension fulgurante de cette machine politique parfaite : on n’y croit pas deux secondes, en dépit même de ce qu’autorise le principe de la farce, et donc de la caricature — trop d’absurde tue la démonstration. D’autant que passée la surprise du positionnement conservateur de Frank Merriwell, son ascension vers les plus hautes sphères de la vie politique américaine s’avère toute tracée, et on s’ennuie du coup un peu à la lecture. Si on ajoute à tout cela un humour qui, pour être omniprésent, ne fait pas toujours mouche, loin s’en faut, la conclusion s’impose : cette nouvelle est en définitive au mieux médiocre…

Bilan contrasté, donc, pour ces deux publications. On aura vite choisi son camp.

Faites demi-tour dès que possible

Faites demi-tour dès que possible, sur une suggestion de Stéphane Beauverger et David Calvo, propose d’explorer les régions de France au travers du filtre de l’Imaginaire. L’idée, si elle peut paraître un brin saugrenue (même s’il est heureusement précisé que cette anthologie « régionale » n’est pas pour autant « régionaliste », ou pas davantage engagée dans « l’exaltation » de la mondialisation), n’en a pas moins réuni du beau monde, Voltés habituels et autres.

L’anthologie, qui peut se lire par régions, est organisée selon quatre thèmes. « La grande faucheuse », qui l’introduit (de manière révélatrice ?), s’ouvre sur « DCDD » de Stéphane Beauverger, pour l’essentiel une variation sur l’Ankou. De bonnes idées, quelques jolis passages, mais la nouvelle déçoit un peu — à la mesure des attentes que l’on pouvait placer en son auteur — du fait de quelques défaillances stylistiques et d’une structure qui pèche à l’occasion. Suit « Les Chutes », de luvan, un texte immédiatement identifiable (ce qui passe hélas par des « tics » un brin pénibles) : parfois très beau, et d’un fond irréprochable, il est donc d’une forme déstabilisante, et pas toujours à bon escient.

Deuxième thème, inévitable au regard du projet : « l’Enfance ». Ketty Steward se projette à 90 ans, alors qu’elle retourne à la Martinique, une île à bout de souffle qui n’est plus qu’imposture : remarquable. Jean-Philippe Ourry livre pour sa part une histoire de fantôme sur vidéo, où la terreur façon Ring est remplacée par une mélancolie douloureuse de l’adolescence ; émouvant et bien vu. Léo Dhayer fait dans l’évocation d’enfance miséreuse ; là encore, il y a quelques scènes poignantes et de jolis tableaux, mais le texte, probablement trop précieux (ce qui se justifie au regard du projet de l’auteur, mais convainc plus ou moins), est bien long, et l’irruption tardive de l’Imaginaire ne fait que renforcer son impression d’accessoire. David Calvo conclut cette partie avec une délicieuse lovecrafterie marseillaise, où l’adolescence dans les 80’s, avec moult (faux ?) clichés réjouissants, est brillamment ressuscitée par une plume habile : peut-être bien le sommet de l’anthologie, et sa plus parfaite synthèse, conjuguant l’humour et l’émotion avec un brio qui fait hélas parfois défaut aux autres participants.

En témoigne immédiatement « La Mort noire » de Raphaël Granier de Cassagnac, qui introduit le thème de la « Fin du monde » par un ratage ahurissant : c’est en effet une très mauvaise blague potache de sous-SF pop’ complotiste qui désespère là où elle est supposée faire rire, le « style », notamment les dialogues, n’arrangeant pas les choses ; un bref délire fandomique autour de Michel Jeury (ce qui tombe mal, hélas, au regard de la disparition de l’auteur) renforce l’impression que ce texte aurait pu éventuellement trouver sa place dans un fanzine ou une anthologie de micro-édition destinés à un public de copains (ce qui ne l’aurait pas rendu meilleur), mais qu’il n’a rien à faire ici. Contraste avec Thomas Becker, qui se la pète un peu, mais dont l’apocalypse angoumoisine vue par un organiste versé tant dans l’hermétisme que dans la théologie catholique a du sens et comprend de belles images. Le meilleur texte de cette partie, sans surprise, est celui de Léo Henry, une uchronie sur Erckmann-Chatrian, épopée en tandem dans une Alsace mythique au lendemain d’une guerre franco-prussienne qui n’a pas vraiment eu lieu ; de beaux personnages qui font le bilan d’une vie, d’une œuvre, d’une guerre et d’une patrie.

Dernier thème, inévitable là encore, la « Mémoire ». Philippe Curval, dont on peut se demander pourquoi la Volte s’acharne à le publier, commet une longue nouvelle parisienne désolante, là encore en forme de mauvaise plaisanterie pas drôle ; et, bon sang, comment peut-on écrire des dialogues aussi consternants ? Jeanne Julien relève heureusement le niveau, avec un très touchant portrait de grand-mère en quête de ses souvenirs, même si la forme pèche à l’occasion, alternant des moments vraiment très beaux et d’autres qui sonnent un peu faux… « Le Berceau des lucioles » de Jacques Barbéri, pour avoir été sélectionné au GPI, n’en est pas moins décevant : la nouvelle, sur une base de romance pénible, est bien terne, et un poil convenue… Suit Alain Damasio, qui, à son habitude, se montre aussi intéressant qu’agaçant en traitant du Vercors et donc (forcément…) de la Résistance, et en multipliant les « expérimentations » plus ou moins pertinentes. Cela passe toutefois bien mieux que la conclusion corse de Norbert Merjagnan, opaque et ennuyeuse.

L’anthologie, cela dit, est globalement bonne : si quelques textes sont ratés, le reste est le plus souvent au pire simplement correct, et régulièrement de bonne, voire très bonne tenue. Le thème, qui aurait pu être périlleux, est donc bien traité dans l’ensemble, et, pour être inégale comme le sont par essence les anthologies, cette excursion dans les « territoires de l’imaginaire » constitue plutôt un bon cru.

Treize

Premier volet annoncé d’une trilogie, Treize part sur une trame que l’on pense connaître, mais parvient à travailler sa matière avec ce qu’il faut d’originalité et d’efficacité pour emporter le lecteur blasé. Un page turner, comme disent les jeunes, dont on retient moins le style que le rythme du récit.

De nos jours, aux Etats-Unis. Les revivers sont capables de ramener les morts brièvement à la conscience, un bouleversement social majeur vu comme une chance pour beaucoup : il est dorénavant possible de faire ses adieux à ses proches, un service offert par quantité de sociétés privées. La police, bien sûr, a développé son propre corps de revivers intervenant sur les scènes de crime pour tenter d’extirper à la victime les circonstances de sa mort, et donc témoigner contre son propre assassin. Jonah Miller est l’un de ces légistes d’un genre nouveau, toujours sur le fil du rasoir de la santé mentale. Un reviver partage en effet les émotions ainsi que les pensées du défunt, ce qui le plonge dans une fusion empathique extrême — pas simple, lors d’un décès violent. Ainsi, Jonah ne doit jamais négliger de prendre ses médicaments ; le prix à payer pour ne pas perdre les pédales et optimiser son talent. Il est un des meilleurs, de ceux qui ont le plus fort pourcentage de réussite. Il est aussi un homme hanté : lors de sa dernière intervention, il a eu la très nette impression que quelque chose d’autre était présent avec la victime, quelque chose de maléfique tapi dans les ténèbres. Le roman démarre véritablement quand Daniel Harker — le journaliste qui, une dizaine d’années plus tôt, a révélé au monde l’existence des revivers — disparaît…

Entre les hallucinations qui le poursuivent et la conspiration qui se dessine à mesure que son enquête progresse, Jonah Miller risque de perdre bien plus que la vie. Il incarne par conséquent une figure narrative des plus classique, oscillant entre son traumatisme fondateur et les différentes épreuves appelées à le définir.

Le roman, qui développe un postulat fantastique, aborde non sans discrétion certains rivages bien connus de nos lecteurs amateurs d’horreur tout en incorporant des ingrédients propres au thriller, notamment quant au rythme du récit, la gestion du suspense et de ses rebondissements. L’ensemble tient grâce à la manière dont Seth Patrick explore les diverses conséquences de son postulat initial sur notre société. A ce titre, force est de constater qu’il parvient à dépasser la bonne idée pour livrer au final une intrigue solide.

Si l’annonce en quatrième de couverture de l’adaptation prochaine du roman au cinéma ne vous fait pas fuir (un classique, chez Super 8, à se demander s’il ne s’agit pas là d’un critère obligatoire…), ce livre propose ce qu’il promet : une lecture prenante et efficace. De quoi donner envie de revoir l’intégrale de séries TV comme Dead Like Me ou Pushing Daisies, qui exploraient à leur manière des thèmes similaires.

Les Brillants

Premier volet d’une trilogie. Tout est dit : Les Brillants est la longue mise en place d’une intrigue qui n’explose véritablement que dans le dernier chapitre, le temps pour le lecteur de se dire qu’il devra attendre 2016 pour lire la suite. Que l’on ne se trompe pas : Les Brillants est un roman éminemment sympathique. Oui, sympathique : c’est bien cela. Tout dans ce livre fonctionne parfaitement. L’intrigue est sans réelles surprises, mais on la suit avec assez d’intérêt pour continuer à tourner les pages. La construction de l’ensemble est habile, évitant l’écueil du thriller qui s’essouffle une fois les prémices posées. Les personnages sont soit les salauds attendus, soit des héros torturés par leur mission et ses enjeux. Sans oublier une histoire d’amour contrariée.

Le point de divergence se situe en 1980, quand ont commencé à naître des Brillants. Des personnes qui ont développé en grandissant des talents leur permettant, selon les individus, d’être de géniaux mathématiciens, de sublimes musiciens ou des économistes incroyables. John Smith, lui, a choisi la voie du terrorisme, tuant un sénateur et entraînant les Etats-Unis dans une situation impossible. Comment vivre alors avec ces Brillants ? Comment être sûr de ne pas disparaître à terme ? Certains, à Washington, les considèrent comme des dangers pour la société, voire pour l’ensemble de l’humanité, rendue tellement faible par sa banalité génétique. Entre en jeu le DAR, organisme d’état bénéficiant de moyens colossaux, spécialisé dans la poursuite de ces criminels d’un genre nouveau. Nick Cooper est un agent d’élite, un des meilleurs « extincteurs de réverbère ». Il est lui aussi un Brillant, capable de percevoir les intentions d’une personne avant même qu’elle n’agisse.

Jusqu’à ce qu’un attentat terrible frappe New York et que Nick se propose d’être désigné comme coupable afin de pouvoir rejoindre les cercles terroristes, trouver John Smith et le tuer. A moins que la guerre civile n’éclate avant.

Il est possible d’être très sévère avec un tel livre. Les X-Men, Jason Bour-ne, les influences sont tellement nombreuses que l’on peut sans forcer lui reprocher son manque d’originalité. Est-ce un tort ? On peut s’autoriser à en douter. A défaut de révolutionner le genre de l’uchronie, Les Brillants s’avère être un thriller assez efficace pour qu’on se promette de jeter un œil à la suite.

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